Sauve Moi D'eux

Chapitre 54

Je grogne, une personne me secoue doucement. Je lui retire sa sale main de mon épaule sans même ouvrir mes yeux. Qui ose me déranger pendant mon sommeil ?! Juste au moment où Will s'approchait de moi pour me serrer dans ses bras ! Déjà qu'il n'existe pas, je ne pourrais plus jamais le revoir d'aussi près et surtout refaire ce magnifique rêve !

«Allez, réveille-toi...»

Je râle, je reconnais la voix de ma chère amie Maëlys. J'ouvre un œil, suivit du deuxième. Si elle voulait que je lui coupe ses deux mains, il fallait le dire avant. Je l'aurais fait volontiers.

«Qu'est-ce que tu veux ! J'étais à fond dans mon rêve vois-tu ?!» Râlé-je, de mauvaise humeur.

Elle me fait un sourire désolé. Je fronce les sourcils, pourquoi me réveille-t-elle ?!

«Retour à la réalité ma belle...» chuchote mon amie.

Je me redresse sur mon siège d'avion, puis je regarde par la fenêtre. C'est par horreur que je conclue que nous sommes en France,à l'aéroport français. Je referme mes yeux en forçant dessus. Si seulement ça pouvait être un cauchemar... Je les ouvre de nouveau, et ma vue est toujours la même... Je soupire. Hé bien non, ce n'est pas un cauchemar mais la réalité.
Je détache ma ceinture pour descendre de l'avion. Je récupère ma valise, puis je monte enfin dans mon bus. Cette fois-ci, je me retrouve à côté de Jess.

Sur le trajet, tout le monde parle, rie, etc, sauf Jess et moi, qui sommes muets comme des carpes. Je joue avec mes doigts en les tortillant, les en mêlant ensemble... Jess a le regard droit devant lui. Je n'ose pas lui parler, j'ai bien trop peur de le déranger.
Le bus arrive enfin devant le lycée au bout de trente minutes. Je remarque qu'il y a beaucoup de parents qui viennent rechercher leurs enfants. Je laisse mes yeux défiler sur toutes les personnes. Je fronce les sourcils, puis je me crispe. Dans un groupe de parents, je vois Barbara. Le sourire aux lèvres, un sourire malsain...

«Jess...» soufflé-je.

Il tourne sa tête vers moi, il a ses sourcils également froncés. Il m'attrape les mains et les serre.

« Ça va aller, t'en fais pas...»

Je secoue négativement la tête. Je suis totalement paniquée, qu'est-ce qu'elle fait ici ?! Elle ne devrait pas être là !

«Ta mère est la Jess !» hurlé-je presque.

Il m'attrape la tête pour que j'arrête de bouger. D'un geste de tête il me fait comprendre que je dois bien respirer pour m'aider à me calmer, et ça m'aide beaucoup.

«Je t'ai dis que ça allais aller, fais-moi confiance. Je suis là, tu n'as qu'à me... tiens-moi la main. Je te lâcherais pas, OK ?»

Je hoche la tête. Il laisse glisser sa main dans la mienne, puis il la serre.

J'attends que tout le monde descende du bus, pour enfin descendre. Je prends une grande inspiration, puis j'avance vers Barbara. Elle est assez loin du bus. Ça me laisse le temps de me préparer psychologiquement. Jess est descendu avant moi, j'aurais cru qu'il m'attendrait à la sortie du bus, mais non. J'avance doucement, pourquoi n'est-il pas là ?! Il a dit qu'il ne lâcherait pas ma main!

«C'est moi que tu cherches ?»

Je sursaute en me retournant, Jess se tient devant moi. Deux valises dans ses mains. Je soupire. Je suis complètement à l'ouest.

«J'ai pris ta valise, je crois bien que sinon elle serait restée dans le bus. Pas vrai ? Tête en l'air.»

J'attrape la valise, je lève mes yeux en l'air. Je ne peux pas vraiment le contre-dire puisqu'il a totalement raison. J'étais tellement obsédée par la peur qui me ronge, que je n'avais même pas pensé à prendre ma valise.