Sauve Moi D'eux

Chapitre 56

Je le regarde, les yeux grands ouverts. Mon cœur bat à toute allure. Je n'arrive pas à y croire. Jess, Jess m'a dit qu'il m'aimait ! J'ai l'impression d'être dans un rêve, pourtant avec ce qui c'est passé... Je sais que ce n'est pas un rêve.

Ses yeux passent de mon visage à mon cou, je sais pertinemment ce qu'il regarde. Mes brûlures. Sa mâchoire est contracté, et tous ses muscles sont crispés. Il ne sourit même plus.

Je ferme les yeux pour essayer de ne pas grimacer. Jess pose ses doigts dessus. Je sens sa respiration s'accélérer.

«Je vais le tuer. C'est pas possible.»

J'ouvre mes yeux. J'espère que ce que je viens d'entendre n'est qu'autre qu'une expression. Je fronce légèrement les sourcils en posant ma main sur la sienne pour la retirer de mes brûlures.

«Non. Après tu iras en prison, et je ne veux pas.» lui dis-je.

Jess hausse les épaules. L'air de dire " je m'en fou royalement". Ses yeux reviennent vers les miens, je lui souris pour l'apaiser. En tout cas, j'espère que cela marchera.

«Ouais, peut-être. Mais je veux plus que tu aies mal...»souffle-t-il.

En m'enlaçant doucement, j'en profite pour poser ma tête sur son torse. Je crois que si Jess allait en prison, je serais malheureuse. Certes, mon père serait mort, il ne pourra plus rien me faire. Mais Jess sera loin de moi, et je ne supporterai pas de savoir qu'il serait en prison par ma faute ! Et j'aurais la mort de mon père sur ma conscience, même si je le hais.

«Je ne veux pas que tu sois loin de moi. Là, je serais malheureuse.» murmuré-je.

Je le sens sourire, à mon tour je souris. J'aime vraiment être dans ses bras... C'est comme si... Je ne sais pas, c'est inexplicable ce que je ressens. Il y en a tellement. Tout d'abord, j'ai des milliers de papillons dans le ventre. Puis, mon cœur fait sois des arrêts cardiaques, sois des crises cardiaques. Ensuite, j'ai comme des décharges électriques, et une chaleur qui envahie à chaque fois la pièce où nous sommes.

«Bon aller viens princesse. Il faut désinfecter tout ça.»

Je recule d'un pas. Désinfecter, euh non ?! Je n'ai pas envie de sauter au plafond ! Il pose ses mains sur mes avants-bras. Je baisse les yeux, je n'ai envie qu'il me prenne pour une tapette. Mais, déjà que la ça me fait mal... Alors avec l'alcool ça va être deux fois pire.

À contre cœur, je le suis jusqu'à la salle de bain. En espérant que mon père et Barbara ne rentrent pas pendant qu'il me désinfecte. Il sort tout ce qu'il faut, son visage est fermé. Je sais qu'il a envie d'aller frapper mon père. Ses poings sont serrés, même quand il attrape les compresses et le désinfectant, ses muscles se contractent.

Pour me rassurer, il me lance des sourires. Quand la compresse rentre en contacte avec ma peau, je serre les dents. Putain, ça fait un mal de chien !

«Ça pique pas trop ?»

Je lève les yeux au ciel.

«Non, tu vois ça me fait des chatouilles là !» lui dis-je d'un ton ironique.

Il lève ses beaux yeux bleu glacial pour me regarder. Il me lance un sourire malsain en coin. Il dépose sur le lavabo les compresses, puis il se redresse.

«Tu veux vraiment jouer à ce jeu-là ?»

Je hausse un sourcil. Je sais très bien qu'il a une idée derrière la tête. Et oui je veux jouer à ce jeu-là. Je me lève à mon tour et je lui offre mon plus beau sourire.

«Mais de quel jeu parles-tu, mon cœur ?!»

Il bloque quelque secondes sur le surnom que je viens de lui donner. Ses yeux clignent plusieurs fois, puis il se rapproche de moi prenant son air assuré. Mon sourire ne me quitte pas. En revanche, mon cœur accélère ses battements.