Chapitre 8

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J'avais passé deux jours dans mon appartement à résister à l'envie de courir jusqu'au qg d'Emmanuel pour lui sauter dans les bras. Pathétique me diriez-vous. Pour ma défense j'étais un être humain ayant des besoins sexuels avides et dans le cas présent la seule personne ayant la capacité d'assouvir ses besoins était Emmanuel.


Mais aujourd'hui c'était mon retour ! J'avais bien travaillé à la maison mais c'était toujours mieux d'être sur le terrain. Ce matin, je faillis presque arriver en retard, bizarrement j'avais passé plus de temps que d'habitude devant ma penderie et c'est en arrivant au qg que je me suis finalement rendu compte que j'avais voulu être désirable pour lui plus précisément.


— Tu penses que je suis folle ? Je dois sans doute être folle !

— Bien sur que non, répondit Louise. T'es surtout très conne ouais ! Je peux savoir pourquoi tu ne te l'aies pas fait ? Franchement après tout ce qui s'est passé ça aurait été le moment parfait !

— Mais il devait partir...

— Oh je t'en prie, comme si un homme ne pouvait pas faire une exception pour un cul comme le tien !


Je fis une moue boudeuse.


— Après si toi tu cherches autre chose que du sexe, c'est évident que les choses seront différentes !

— Quoi ? Tu penses que j'ai des sentiments pour Emmanuel ? répondis-je. T'es taré ma pauvre fille, non je pense qu'il est sur la même longueur d'onde que moi, ce n'est que de l'attraction physique qu'il y a entre nous.

— Alors tu sais comment t'y prendre.


Non, je n'avais pas de sentiments pour lui. Je savais ce que c'est que d'éprouver un fort attachement pour quelqu'un et d'en être amoureuse, je l'avais déjà été mais je savais que ce n'était pas ce que je ressentais pour Emmanuel. Je n'avais jamais pensé à cela d'ailleurs.


J'arrivai juste avant le début de la réunion pour une petite mise au point rapide comme nous avions l'habitude de faire. Il était là, dans la même posture que d'habitude, il avait les mains dans les poches et tournaient en rond autour de nous, nous écoutant attentivement. Moi, je l'écoutais évidemment, je ne faisais que ça mais je le détaillais aussi. Non en fait je le dévorais littéralement du regard.


Et durant un instant lorsque son regard se posa pour la première fois sur moi je pus y lire quelque chose que je n'avais encore lu chez lui : de la frustration. Il était frustré car il me désirait. Il me détailla longuement toujours en se concentrant sur ce qu'il avait à dire et lorsqu'il passa sa langue sur sa joue j'eus comme un coup de chaud. Je croisai mes jambes et serrai mes mains soudainement moites. Bon sang qu'il arrête ! Devant tout le monde en plus, tous des hommes en plus ! Ils savaient tous très bien comment s'y prendre puisqu'ils avaient tous les mêmes techniques !


— Emilia, j'ai une interview à donner pour un magazine britannique demain, vu que tu as travaillé dans un quotidien du même style, j'aurai besoin de tes conseils.

— D'accord, dis-je.

— Viens dans mon bureau dans ce cas.


Les marquis de la politique (Emmanuel Macron)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant