Chapitre 10

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Pour ma part, je pense qu'il avait été tout simplement parfait durant ce débat et les choses s'annonçaient bien pour la suite. Mais il fallait que je lui parle de ce que je pensais. Peut-être valait-il attendre un peu, je ne voulais pas gâcher l'ambiance.


Je marchai rapidement vers sa loge et sans m'en rendre compte je bousculais quelqu'un. Je levai la tête et fus prise de panique lorsque je vis qu'il s'agissait de Marine Le Pen. Oh mon Dieu je venais de bousculer le diable ! Non... Emilia pas de préjugés !


— Euh... pardon.

— Ce n'est rien. Ah, vous êtes la conseillère de monsieur Macron ?


Oh, elle me connaissait ?!


— Oui. Comment le savez-vous ?

— Il n'a pas cessé de nous parler de vous pendant toutes les poses du débat, en disant que vous étiez la meilleure et ainsi de suite.

— Ah... bon il aime toujours exagéré. Je ne l'ai pas encore fait passer le premier tour donc je ne me préfère pas prendre la grosse tête.

— Oui ce n'est pas comme s'il était favori.


Je fronçai les sourcils. Eh elle se calme tout de suite avec son ton de défit hein !


— Les personnes qui mènent les plus grandes batailles sont souvent celles dont ont s'y attend le moins.

— Sans doute, répondit-elle en souriant. Bonne fin de soirée.

— A vous aussi.


Elle continua son chemin entourée de toute son équipe. Elle était très sûre d'elle, un peu trop même, ça pourrait lui porter préjudice. Mais j'avais toujours eu l'habitude de la prendre pour une sorcière, j'espère qu'elle ne m'avait pas lancé de sort. Je secouai la tête, il fallait que j'aille voir Emmanuel.


Je finis enfin de pénétrer dans sa loge, il était entouré du reste des membres de son équipe. Lorsqu'il me vit il m'offrit un sourire radieux que je tentais de lui renvoyer. Pourquoi étais-je soudainement si stressée ? Il donna alors l'ordre aux autres de nous laisser seuls lui et moi. À force de faire cela, les gens allaient vraiment se penser qu'il y avait quelque chose entre lui et moi.


— Joli prestation, dis-je en me mettant face à lui.

— Merci, un peu stressé quand même. C'était la première fois que je me retrouvai face à tous ces gens, c'était assez impressionnant.

— Ne t'en fais pas... tu as été super.


Il me sourit gentiment. Il défit le nœud de sa cravate et soupira. Il était sans doute épuisé, il était plus de vingt-trois heures, en fait nous étions tous fatigués.


— Tu as l'air pensive Emilia.

— Euh... j'ai vu Marine Le Pen tout à l'heure.

— Elle t'a touché ? Elle t'a regardé ? Fais gaffe cette sorcière pourrait t'ensorceler.


Les marquis de la politique (Emmanuel Macron)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant