Chapitre 15

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J'y avais longuement réfléchit. Après avoir rédigé ma lettre de démission, je m'étais dit que ma réaction était peut-être excessive, bien qu'il avait fauté cela ne méritait pas mon départ de ce poste. Mais notre relation était beaucoup trop forte au point qu'il se mêle de chose qui ne le concernait pas, il avait franchi la ligne rouge et si jamais je faisais comme si de rien n'était en continuant à travailler pour lui, il n'aurait aucun scrupule à essayer de me reconquérir et je tomberai dans ses bras une nouvelle fois ; je le savais.


J'avais décidé d'envoyer Louise pour moi car je n'avais pas envie de me confronter à lui. Pas si tôt. J'avais donc ignoré tous ses mails, ses appels et ses messages. Je ne voulais rien entendre de lui. Ce qu'il avait fait été inacceptable.


La sonnerie de ma porte retentit. Étant sous la douche, je saisis mon peignoir et sortis de la salle de bain pour aller ouvrir.


— Qui est-ce ?

— C'est moi !

— Emmanuel ce n'est pas le moment, je...

— Ouvre-moi s'il te plaît.

— Non.

— Je t'en supplie Emilia ouvre-moi.


Je croisai les bras. De toutes manières, si je ne faisais rien, il allait camper devant cette porte. J'ouvris alors et le laissai entrer.


— Bien tu me dis ce que tu as à dire et tu t'en vas.


Il se tourna vers moi et me lança un regard noir.


— Une lettre de démission ? Sérieusement ? C'est de cette manière que tu me punis, en me lâchant à ce moment précis ?

— Je ne te punis pas, je veux m'éloigner de toi, ce n'est pas pareil.

— Merde Emilia, combien de fois il va falloir que je te présente mes excuses ? Je ne voulais pas de que les choses se passent ainsi, alors oui je me suis comporté comme un enfoiré mais tu ne vas tout de même pas renoncer à ce poste juste pour ça !

— Juste pour ça ? Dis-moi Emmanuel, comment aurais-tu réagi si on t'avait empêcher de rentrer au gouvernement ? Ou si plus jeune l'une de tes copines dont je ne citerai pas le nom t'aurait caché ton acceptation à l'ENA ? Tu lui aurais pardonné « juste pour ça ».

— Pas sur le coup c'est sûr, répond-il en se rapprochant de moi. Mais je n'aurai pas employé de moyen aussi drastique.


Je voyais dans son regard qu'il était peiné, presque abattu et ça me brisait le cœur de le voir ainsi car même si je ne voulais plus de lui pour l'instant cela ne voulait pas dire que je n'avais plus de sentiments pour lui. Au contraire, ils étaient toujours là, toujours aussi forts. Mais je ne pouvais pas lui pardonner et lui laisser le champ libre, ce serait bien trop facile.


— Bon sang Emilia, comme si toi aussi tu n'as jamais fait d'erreur !

— Peut-être mais ce n'est pas pour autant que je dois te pardonner ! Tout se paye ! Tu ne peux pas croire qu'en débarquant ici et en m'adressant ton plus beau regard les choses vont allés pour de bon ensuite !

Les marquis de la politique (Emmanuel Macron)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant