Les marquis de la politique (Emmanuel Macron)

Chapitre 13

Regarde, la montagne Pelé est un volcan encore actif, il y a un siècle il a détruit la ville de Saint-Pierre et à fait des milliers de morts ! Oh mon Dieu mais c'est horrible mais tellement fascinant ! Emmanuel tu m'écoutes ?

Je n'en pouvais plus. Elle avait parlé durant tout le vol. Huit heures de vol de Paris jusqu'en Martinique. Huit heures pendant lesquelles Emilia n'a pas voulu fermer sa jolie bouche une seule fois. À cet instant même j'avais envie de me jeter par la fenêtre de la voiture qui nous conduisait à notre hôtel car je ne voulais plus l'entendre.

— Oui je t'écoute...

— Et la bibliothèque Schoelcher est une construction au style byzantin ! Tu te rends compte, la culture orientale est arrivée jusqu'ici ! Il y a plus de 10 000 livres, ouvrages sur l'histoire des peuples antillais, c'est magnifique ! Dis Emmanuel, on pourra y aller ?

Je fermai les yeux sans prendre la peine de lui répondre. Je voulais qu'elle la ferme en fait.

— Allez Emmanuel ! On va...

— Emilia, on ira où tu veux mais à une seule condition.

— Laquelle ?

— Que tu fermes ta jolie petite bouche quelque temps. Tu veux bien faire ça pour moi ?

Elle hocha la tête en affichant un sourire naïf. Elle m'embrassa gentiment avant de se concentrer sur le paysage et quant à moi je profitais de ce silence. Comme ça faisait du bien.

— Oh regarde, d'ici on a une vue magnifique sur...

Sa phrase mourut quand elle rencontra mon regard foudroyant. Finalement c'était elle que je risquais de jeter par la fenêtre si elle continuait. Elle me fit un sourire innocent et fit mine de fermer sa bouche à clé.

L'on arriva à l'hôtel. Il était six heures et nous n'avions que deux heures de libres, mais je doute que nous pourrions nous reposer, il y avait trop de choses à faire pour aujourd'hui. J'aurai juste à peine le temps de prendre une douche et de prendre un rapide déjeuner. Mais Emilia semblait s'en moquer, elle était toute excitée.

Je pénétrai dans la chambre. Une jolie suite que j'avais pris exprès et qui donnait vue sur l'océan. Je retirai cette veste inutile qui me faisait plus transpirer qu'autre chose.

Quelques minutes après, Emilia pénétra elle aussi dans la chambre. Elle me regarda surprise.

— Qu'est-ce que tu fous dans ma chambre ?

— J'ai pris cette suite pour nous deux.

Son regard s'illumina et elle vint me sauter dans les bras. Personne ne savait que nous avions une relation, donc personne ne devait savoir que nous partagions la même chambre d'hôtel.

— On va dormir ensemble alors ?