Les marquis de la politique (Emmanuel Macron)

Chapitre 9

— Je regrette mais monsieur Macron ne répondra à aucune question sur sa vie privée... Non personne n'aura le droit d'en savoir plus, au revoir.

Je raccroche mon portable et soupire. C'est bien ma veine, être obligée de m'occuper de la vie privée de monsieur alors que clairement ce n'est pas mon job. Je descends du taxi et pénètre au siège général de son parti.

Mais en attendant j'avais bien réfléchi à sa relation avec cette femme prénommée Brigitte. En fait, je ne sais rien de leur relation donc je n'ai rien à dire et pas de jugement à poser. J'ai compris qu'elle avait l'air d'être importante pour lui, alors je ne pense que comme Louise a dit, il valait mieux que j'oublie.

J'arrive en pleins milieu d'une réunion. J'avais dû me rendre tôt ce matin sur le plateau du débat télévisé.

— Bonjour, désolée du retard, dis-je en posant mes affaires en plein milieu du bureau. Ca s'est bien passé ? Pas de problème avec le fixe pendant ma petite absence ? Dis moi Emmanuel j'espère que l'un de tes autres plans d'un soir ne s'est pas encore remmené, parce que les coups de fils ne s'arrête pas depuis ce matin.

Oubliez tout ce que j'avais dit tout à l'heure. J'allais le tuer. Il leva les yeux vers moi, il était en colère. Rien à faire, il n'avait que ce qu'il méritait.

— On prend une pause, dit-il.

Chacun se leva et je vis Marc nous lancer un regard désespéré.

— C'est quoi ça ?

— A toi de me le dire, répliquai-je en jetant un magazine sur le bureau, avec lui en couverture. Tu sais, lorsque Yann Barthes parlait de te trouver une première dame, je ne pense pas qu'il voyait les choses sous cet angle.

Il me foudroya du regard avant de soupirer.

— Ne t'en fais pas, il n'y a rien entre elle et moi si c'est ça qui t'inquiète, répondit-il calmement.

— Oui il n'y a rien entre vous et pourtant vous êtes allés au restaurant ensemble. Je pensais que tu ne pouvais pas te permettre de te montrer en bonne compagnie ?

— Ce n'est pas pareil Emilia ! Je ne voulais pas me retrouver seul avec elle alors j'ai préféré l'inviter à dîner dans un lieu public mais discret. De toute manière, qu'est-ce que cela peut te faire ?

Une nouvelle fois, ce fut comme un poignard en plein cœur.

— Rien, moi ça ne me fait absolument rien ! Tu fais ce que tu veux ta putain de vie privée Emmanuel mais il ne faut que cela ait des répercutions sur tout notre travail ! Depuis ce matin j'essaie de calmer la presse qui est hystérique à cause de ça.

— Tu ne trouves pas que tu dramatises un peu trop ? Ce n'était qu'un dîner et rien autre. Quoi, tu es jalouse ?

Je serrai des poings, me retenant de lui en foutre une. Il fallait que je me calme, de toutes manières tout était gâché entre lui et moi, il avait peut-être raison, j'en faisais peut-être un peu trop pour rien. Après tout, il est adulte et je ne suis pas sa mère.