Chapitre 1

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Trente-trois petits YoonGi... Trente-quatre petits YoonGi...

Pour la énième fois depuis quarante minutes, JungKook se retourna dans son lit, se couchant sur son flanc gauche afin de voir l'heure qu'affichait son radio-réveil, posé au centre de la table de chevet qui bordait son lit. 5h40. Le sommeil le fuyait depuis qu'il s'était réveillé à 5h du matin, sans doute par malchance, et maintenant qu'il ne lui restait plus que vingt minutes avant qu'il ne soit l'heure de se lever, il renonça à toutes tentatives de se rendormir. Habituellement, lorsqu'il n'arrivait pas à dormir, il s'imaginait YoonGi, son ami aux cheveux rouges et à la peau pâle, sauter par-dessus une barrière à la manière d'un mouton. C'était une idée de TaeHyung de base, il disait qu'en l'imaginant ainsi, l'aura médisante de YoonGi et son envie de les voir plonger dans un profond sommeil sans jamais se réveiller les atteindrait et leur permettrait de s'endormir. La première fois que le plus jeune avait essayé, il s'était tapé un bon fou-rire dans son lit pendant au moins cinq bonnes minutes, mais le pire c'est que par la suite ça avait fonctionné. Tellement bien fonctionné que tous deux n'étaient à présent plus capable de compter les moutons, c'était trop étrange pour eux, ils comptaient les YoonGi.

Pourtant, ce matin-là ça n'avait pas marché pour la simple et bonne raison que si penser aux idées saugrenues de son meilleur ami l'endormait profondément auparavant, il pensait à présent bien trop à lui pour être capable de trouver le sommeil. Il le hantait.

L'étudiant se redressa sur son lit, frôlant du bout des doigts ses lèvres en repensant aux souvenirs de la veille avant qu'il ne soit parcouru d'un frisson. Il ne saurait dire si c'était du dégoût ou autre chose, mais une chose était certaine, c'est qu'il ne s'était toujours pas remis de ce moment.

Le blond et lui se connaissaient depuis la maternelle, bien que TaeHyung était son aîné de deux ans. Ils n'avaient jamais été dans la même classe jusqu'à présent mais quasiment toujours dans la même école, alors ils avaient appris à se connaître. Habitant également l'un en face de l'autre et leurs mères étant amies, ils avaient souvent été amenés à se voir alors des liens s'étaient créés tout naturellement entre eux. Le fait est qu'ils avaient passé tellement de temps ensemble qu'ils se connaissaient mutuellement à un point insensé, alors le noireau avait de quoi être surpris lorsque son voisin lui fit presque son coming-out la veille, sans aucun signe avant-coureur d'un tel retournement de situation. Il l'avait vu sortir avec tellement de filles depuis que celui-ci avait eu l'âge d'entrer au collège, et même s'il lui en avait présenté pas mal il savait pertinemment qu'il y en avait beaucoup dont il n'avait jamais entendu parler. Il fallait avouer que son hyung avait toujours eu un certain succès auprès de la gente féminine, même si ce n'était qu'à son entrée au lycée, lorsqu'il avait teint ses cheveux pour la première fois en blond, que ça avait été l'hécatombe pour lui. JungKook avait vu plus de filles, en l'espace de trois années de lycée, défiler chez TaeHyung qu'il n'avait pu y mettre les pieds lui, depuis qu'ils se connaissaient. En même temps, il suffisait de le regarder pour tomber sous son charme, il était indéniablement beau. Son nez fin, son visage rond à la façon d'une poupée, ses yeux rieurs et son sourire si particulier... Même JungKook était conscient que son ami avait réellement ce qu'il considérait plus communément comme un « truc », juste quelque chose qui le rendait indéniablement beau et qui ne s'expliquait pourtant pas. Lui ne pensait pas avoir ce petit quelque chose en lui, il s'estimait plutôt banal même s'il lui était arrivé à quelques reprises de recevoir des lettres d'amour de la part d'inconnues dans son casier. Jamais personne ne lui avait fais une déclaration en face alors il s'était toujours évertué à refuser cet amour, sans même chercher à savoir de qui ça provenait. Il avait gardé chacune des lettres, dans une vieille boîte à chaussures qui traînait à présent sous son lit, sans même savoir s'il en ferait quelque chose un jour.

Juste Quelques SecondesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant