Juste Quelques Secondes

Chapitre 4

« JungKook, on va pas tarder à y aller. Cria la voix d'une jeune femme. »

JungKook était encore allongé dans son lit, tenant fermement sa couverture contre lui. Il était à présent 18h et le moment qu'il redoutait le plus était sur le point d'arriver, celui auquel il avait pensé toute la nuit avant de s'endormir, et toute la journée après s'être réveillé. Il allait retrouver TaeHyung et après les paroles de celui lors de leur rencontre la veille, il n'était pas vraiment certain de vouloir savoir ce que son aîné lui préparait. Il avait pris le temps de se laver une heure auparavant et de s'habiller, mais à présent qu'ils allaient devoir partir il n'était plus certain d'en avoir réellement envie. Pendant un instant, il s'était même demandé pourquoi il avait accepté l'invitation de la voisine, et puis il s'était souvenu qu'en fait, il n'avait pas vraiment eu le choix.

Sa mère l'appelait à présent depuis l'escalier d'en bas afin qu'il daigne la rejoindre, mais celui-ci était bien plus têtu qu'il n'y paraissait.

« Non, j'irai pas ! Hurla-t-il depuis son lit, assez fort pour que sa mère puisse l'entendre même si la porte de sa chambre était fermée et qu'elle se trouvait en bas de l'escalier.

- Ne m'obliges pas à monter, JungKook ! »

Sa voix avait été sévère et le jeune homme avait grimacé. Il savait de quoi sa génitrice était capable, après tout il la connaissait depuis sa naissance et il avait bien eu le temps de voir comment elle marchait. Lorsqu'elle voulait quelque chose, elle l'obtenait, mais juste pour la forme il protesta tout de même une dernière fois.

« Je m'en fiche, je bougerais pas ! »

A peine avait-il prononcé ces mots qu'il entendit des pas dans l'escalier avant que la porte de sa chambre ne s'ouvre. C'était comme dans un film d'horreur, sa génitrice se tenait debout dans l'encadrement de la porte, l'observant silencieusement.

« JungKook... Souffla-t-elle, lui laissant visiblement une dernière chance. »

Ledit JungKook secoua négativement la tête et la plus âgée de la pièce remonta les manches de son pull bordeaux, prête à attaquer, glissant quelques mèches de ses cheveux derrière ses oreilles. Oh, son fils avait vu clair dans son jeu et son instinct de survie l'avait forcé à s'allonger à plat ventre sur le matelas et à s'accrocher fermement aux barreaux de son lit. NaLee poussa d'un coup de main la couverture du jeune homme et se saisit de ses chevilles avant de le tirer de toutes ses forces pour le sortir de son lit. Elle ne se souvenait pas de la dernière fois où ils avaient eu un tel affrontement, mais la dernière fois que ça avait été le cas il avait beaucoup moins de force. Finalement, les mains du garçon glissèrent et sa mère en profita pour le traîner jusqu'à ce qu'il soit totalement par terre.

« Je n'ai pas le temps de jouer, JungKook, mets tes chaussures maintenant, on va y aller. Déclara-t-elle finalement en le lâchant. Je te préviens, si on arrive en retard je n'hésiterais pas à dire que c'est de ta faute parce que tu regardais un porno ! »

Le noireau écarquilla les yeux, outré par les déclarations de sa mère, et enfila rapidement ses chaussures avant de courir littéralement vers le rez-de-chaussée. Non, il ne voulait toujours pas aller dîner chez les Kim, même si en temps normal il aurait sauté de joie à cette idée, mais il n'avait pas non plus envie de passer pour un gros pervers aux yeux de son meilleur ami et de sa mère.

Il avait enfilé une chemise blanche, dont on voyait seulement le col qui dépassait sous son pull noir, ainsi qu'un pantalon de la même couleur que ce dernier. Même si ce n'était qu'un dîner entre amis, celle qui l'avait mis au monde avait fortement insisté pour qu'il fasse un effort sur sa tenue vestimentaire, et persévérante comme elle était il avait fini par céder. Bien sûr, par le fait qu'elle avait été persévérante il voulait dire qu'elle lui avait fait du chantage, quelque chose comme le fait qu'elle imprimerait une photo de lui bébé, en couche-culotte, en format poster et l'accrocherait sur le mur de son université s'il ne faisait pas d'effort. Sa mère avait toujours eu le dernier mot avec lui.