Chapitre 5

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TaeHyung se leva à son tour et s'approcha prudemment de son meilleur ami, ne sachant pas de quelle façon il pourrait réagir. Ils ne s'étaient jamais battus, ou n'avaient ne serait-ce que levé la main l'un sur l'autre à part pour s'amuser, mais son instinct lui disait tout de même de rester prudent. JungKook était au moins tout autant imprévisible que lui, et c'est justement parce qu'ils se ressemblaient sur ce point-là qu'il préférait rester sur ses gardes.

« Ne t'énerves pas JungKook, j'ai pas encore fini.

- Ah parce qu'il y a une suite ? Demanda le plus jeune en ayant un rire mauvais. Mais je t'en prie, continues, je n'attends que ça. »

Oui, le jeune Jeon n'attendait que ça, voir comment son meilleur ami allait encore trouver le moyen le faire se sentir plus bas que terre, de piétiner encore plus son coeur alors qu'il avait l'impression qu'il n'en restait déjà plus rien. Il riva son regard sur celui du blond et attendit qu'il reprenne la parole, attendant sa sentence.

« Je le redis mais j'ai rien ressenti, vraiment, et lui non plus d'ailleurs, et c'est comme ça que j'ai compris que j'étais pas gay, mais il s'est passé un truc, avec toi. Je suis pas homosexuel ou bisexuel, ou même d'autres trucs dont je connais même pas le nom, mais je suis genre... »

Le blond commença à faire les cent pas dans sa chambre, passant une main dans ses cheveux sous le regard colérique et blessé de son cadet. Il cherchait ses mots parce que lui-même ne savait pas réellement ce qu'il voulait dire, et qu'il s'en sentait gêné. Comment mettre un nom sur un truc pareil ? Il s'arrêta finalement devant son cadet avant de lui lancer un sourire timide.

« Je suis genre... Kookiesexuel ? »

La mâchoire de JungKook lui en tomba presque face à une telle révélation. Kookiesexuel, mais c'était quoi ça, encore ? Il n'y avait vraiment que son meilleur ami pour inventer des trucs pareils.

« Va pas penser que c'est bizarre, hein ! S'exclama le fils de la famille Kim. C'est normal, enfin je crois. NamJoon c'était une erreur, mais pas toi. Je sais pas trop ce que je suis, j'ai pas d'orientation sexuelle bien définie et je sais que c'est cliché mais c'est juste... C'est juste toi. »

Le plus jeune de la bande passa une main sur son visage et dû s'asseoir de toute urgence sur la chaise du bureau de TaeHyung, son corps entier tremblant. Sa tête tournait et il avait du mal à assimiler les paroles de son aîné. Est-ce que c'était bien ce qu'il pensait ? Enfin, c'était pas une déclaration d'amour, mais c'était tout comme, non ? Non pas qu'il en voulait une, hein, mais... Mais voilà quoi. Les paroles de son hyung tournaient en boucle dans son esprit. « C'est juste toi. » C'est juste lui ?

Son regard se posa sur le visage de son meilleur ami, qui s'était accroupi devant lui, visiblement inquiet. Il détailla chacun de ses traits, son nez fin, ses joues rondes, ses yeux pétillants, son teint doré et ses lèvres roses qui laissaient apparaître ses dents dès qu'il avait le malheur de sourire. Il était beau, tout était parfait chez lui, et il l'avait toujours su même s'il ne l'avait jamais dit. L'étudiant se mit finalement à rire, posant ses mains sur les épaules du plus âgé. Il riait parce qu'il était nerveux, parce qu'il était soulagé. Il riait parce que pour une fois il se sentait heureux. Il tira le blond vers lui et le serra dans ses bras aussi fort qu'il le pu, celui-ci répondant à son étreinte, souriant également parce qu'il avait enfin l'impression qu'après ce moment de flottement, ils se retrouvaient enfin.

C'était vague encore, certaines choses restaient en suspens, mais tout semblait être revenu à la normale. TaeHyung était son meilleur ami et malgré tout ce qu'il pouvait lui faire, il était incapable de lui en vouloir réellement. Ils se connaissaient depuis si longtemps maintenant, ils avaient grandis ensembles et un peu à la manière d'un grand frère, le blond avait toujours pris soin de lui. Il était sa famille et peu importe ce qu'il pouvait en dire, même s'il lui arrivait d'être fâché contre son ami, ce sentiment finissait toujours par s'estomper. Il ne pouvait pas rester loin, il avait bien trop besoin de lui.

Juste Quelques SecondesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant