Juste Quelques Secondes

Chapitre 3

Une douleur sans nombre avait pris place dans la poitrine du noireau, s'insinuant en lui tel un virus. Il ne revenait tout simplement pas de ce que TaeHyung venait de lui dire. Il n'aurait jamais dû faire ça ? Ça ne se reproduira plus jamais ? C'était une erreur ? Il ne savait même plus laquelle de ces trois affirmations était la pire, au fond il pensait qu'elles l'étaient toutes à leur façon. Il les détestait ces mots, mais peu importe à quel point, ce qu'il détestait à présent le plus, au point de le haïr, c'était la personne qui les avait prononcés. Kim TaeHyung. Tae pour les intimes, mais il ne pensait plus qu'ils le soient réellement à présent. Après toutes les fois où celui-ci l'avait ramassé totalement détruit, et avait recollé tous les morceaux de son coeur brisé alors qu'il le retrouvait dans un bien piteux état, il n'arrivait pas à croire qu'il était à présent celui qui le brisait. Mais quel genre de meilleur ami pouvait bien faire ça ?!

Le noireau baissa la tête pour que son aîné ne puisse pas voir son visage, il ne voulait lui montrer aucun signe de faiblesse.

« Tu ferais mieux de rentrer chez toi... Déclara-t-il.

- JungKook... Commença à répondre TaeHyung mais son cadet le coupa dans son élan.

- Sors d'ici tout de suite ! Hurla-t-il presque. »

Le blond resta quelques secondes sans bouger, choqué, avant de récupérer ses affaires et de partir sans un mot de plus. JungKook n'avait pas relevé les yeux une seule seconde, il savait qu'il aurait craqué sinon, mais il ne voulait pas que son meilleur ami comprenne à quel point il avait été atteint par ses paroles. Il n'avait pas daigné accorder un seul regard à son aîné mais, peut-être que s'il l'avait fait, il aurait remarqué les yeux brillants de celui-ci lorsqu'il les avait posés une dernière fois sur lui avant de refermer la porte sur son passage.

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JungKook, allongé dans son lit, observait le plafond blanc de sa chambre en silence. La pièce était tellement silencieuse qu'il était même possible de douter du fait que le jeune homme qui s'y trouvait soit en train de respirer. Cela faisait trois jours qu'il n'avait pas bougé de la pièce, comme s'il était enchaîné au matelas, trois jours qu'il n'était pas sorti de sa maison de peur de rencontrer le monde extérieur. Comme on pouvait s'y attendre venant de lui, il avait encore fuis face à l'ennemi, il allait vraiment finir par penser qu'il était lâche. Ce n'était pas son genre d'agir comme ça, il avait toujours été quelqu'un de confiant mais encore une fois, lorsqu'il était question de son meilleur ami il avait tendance à réagir excessivement.

Les deux derniers jours de cours, l'étudiant les avait passés chez lui, prétextant une soudaine poussée de fièvre afin de ne pas se rendre à l'école, et tout le monde l'avait cru. Le jeudi matin, quand sa mère était passée voir s'il avait de la fièvre, il s'était calé le thermomètre sous le bras lorsqu'elle avait le dos tourné et hop, 38.7 de fièvre. HoSeok était passé le jeudi et vendredi soir afin de lui apporter les devoirs, chose qui lui fit plaisir, voir le visage rayonnant de son ami lui avait remonté le moral durant tout le temps de ses visites et lui permettait de penser à autre chose. C'était NamJoon qui aurait dû lui apporter les devoirs vendredi soir, normalement, mais l'espoir de la bande, surnommé J-Hope, lui avait expliqué que le beau surveillant de l'établissement avait encore trouvé le moyen de le coller histoire de finir le week-end en beauté. Apparemment, SeokJin avait mis en retenu le génie du groupe car il l'avait surpris en train de boire dans les toilettes, chose que tout le monde faisait, mais il l'avait accusé que, par sa faute, il n'y aurait plus d'eau pour les autres. Comme s'il était possible qu'il n'y ait un jour plus d'eau dans les robinets... L'étudiant en cuisine était un véritable tortionnaire, et si parfois il plaignait NamJoon, au final il était soulagé que l'acharnement de Jin ne soit pas tombé sur lui. Mais ils le savaient tous, l'employé avait juste une préférence pour celui qu'ils considéraient tous comme le Dieu de la destruction, à force de le voir briser chaque chose qu'il tenait entre les mains.