Chap.3

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  ALEJANDRO


Je dois dire que mon arrivée dans cette maison était plutôt mitigée.
D'un côté il y avait les employés tels que Maximiliano, Francesca et Giovani qui avaient été hyper sympa avec moi, la Señora Cara qui avait l'air d'être une femme adorable, le Señor Martìn qui soufflait plutôt le chaud et le froid et cette folle furieuse qui était incroyablement la fille de ma patronne et qui, en plus, avait  vraiment l'air de me détester pour je ne sais quelle raison.
Je ne savais vraiment pas comment me sentir.

Mais je suis un type qui sait s'adapter à toutes les situations.
Et c'est pas une petite gamine pourrie gâtée qui allait réussir à me faire sortir de mes gonds.

Ce matin, je m'étais réveillé tôt parce que la Señora Cara m'avait dit qu'elle devrait toujours se rendre très tôt dans son académie. Elle m'avait dit qu'elle tenait à voir son évolution de bout en bout. Ça se voyait tellement qu'elle adorait cet endroit.

Alors je me rendis dans le garage et y trouva pas moins de 5 voitures dont la Cadillac Escalade blanche que j'avais conduise hier. Un vrai plaisir.

Cependant une autre voiture attira mon attention.
C'était la magnifique Range Rover noir qui m'avait éclaboussé hier.
Je l'avait tout de suite reconnu.
En même temps, c'est pas sur toutes les voitures qu'on retrouve des roues chromées or. Je me demandais bien à qui elle pouvait appartenir.

-T'as rien d'autres à faire que de fixer ma voiture, El gitano? dit une voix particulièrement douce mais avec un dédain vraiment...dédaigneux, si je peux me permettre.

J'aurais dû m'en douter.
C'était elle qui m'avait éclaboussé hier sur mon chemin.
Non mais quelle garce, quand même!!!

Et puis venait-elle réellement de me dire que j'étais gitan?
Pardon mais j'étais loin d'être une sorte de bohèmien espagnol.
Je bossais dur pour assurer un bel avenir à ma petite soeur.
C'est sûrement pas ce que ferait un putain de gitan.

-Hola senõrita Andrea. Vous avez bien dormi? Je jouais tout de même la carte de la politesse.
N'oublions pas que c'était la fille de ma patronne.

Elle, par contre, avait l'air toujours aussi furieuse.
Je dois dire que c'était assez jouissif de voir cette veine naître sur son front à chaque fois  qu'elle me voyait.

-Je t'ai déjà dit de ne pas m'appeler...

Je l'interrompis tout de suite.

-Effectivement Señorita, vous m'avez interdit de vous appeler 'senõrita Cara'. De ce fait je me servirai de votre prénom. Je tiens à garder une relation très professionnelle avec vous. dis-je très calmement.

Un calme qui ne semblait que plus l'énervait.
Vraiment amusant.

Elle voulait répondre mais sa mère fît son entrée dans le garage au même moment.

-Holà les jeunes. Comment allez-vous? demande-t-elle en faisant un bisous à sa fille.

-Très bien, Señora et vous?  repondis-je poliment.

-Bien Alejandro, merci. Et toi ma chérie, tu t'es excusé auprès d'Alejandro, j'espère?

-Euh...

Elle semblait à court de mots.
Plutôt étonnant de sa part, je dois dire.
Alors comme ça, la petite princesse était censée me présenter des excuses.
Surement à cause de son comportement d'hier soir.
Je pourrais peut-être lui sortir de ce pas, elle m'en devrait une.

-Oh oui Señora! Elle l'a fait hier soir. D'ailleurs je lui disais justement... à quel point j'avais apprécié ce geste. dis-je en la regardant fixement de mes yeux marrons.

-Ah ça c'est ma fille. Je suis très fière de toi mi hija. Aller passes une bonne journée au lycée, te amo. Allons-y Alejandro. dit-elle en montant dans la voiture.

-Vous m'en devez une....señorita. Je dis en insistant sur le 'señorita', sachant très bien que ça l'enerverait.

Et effectivement, elle avait fermé ses poings si forts que le sang n'y circulait plus.

Eh bien, on dirait que je n'allais pas m'ennuyer tant que ça dans ce nouveau boulot. 

Alors que nous roulions, la douce voix d'Isabella m'interpella.

-Je sais qu'Andrea ne s'est pas excusée. Cette fille est aussi bornée que son père l'était.

J'étais surpris d'entendre qu'elle savait tout depuis le début. Elle avait vraiment l'air d'y croire dans le garage.

-Je suis navrée, Señora. Je ne voulais juste pas qu'elle ai des problèmes.

-Je comprends, Alejandro. Tu es adorable. Mais ne t'inquiètes pas pour elle. Je suis sûre que vous allez finir par bien vous entendre. dit-elle toujours aussi optimiste.

-Sauf votre respect Mme, votre fille a l'air de me détester. Et je ne sais pas trop pourquoi.

-Elle a juste un peu de mal avec les personnes nouvelles. Et puis faut dire que ton physique est très frustrant.
Si j'avais son âge, je serais aussi en colère. dit-elle en me faisant un clin d'oeil à travers le rétroviseur.

Je rougis à son geste.

-Je sais que la vie qu'elle mène ici ne la satisfait pas totalement. À son âge, j'étais une jeune femme très rebelle.
Je sortais tous les soirs, j'accumulais les relations sans lendemain et cetera. Elle, elle reste sage. Elle a de bonnes notes, elle est sportive, active au lycée. Elle fait tout pour ne pas que l'on parle d'elle et surtout pas de moi en mal dans les tabloïds. Et à son âge, c'est pas facile d'être, si je peux le dire, aussi hypocrite.

Elle en était presqu'émue. C'était beau de voir à quel point elle aimait et connaissait sa fille.

Évidemment, en venant ici, j'avais des préjugés.
Pour moi, c'était une star connue qui ne s'intéressait pas plus que ça à ses enfants. Mais elle avait l'air étonnamment attentionnée et surtout très affectueuse envers sa fille unique.

-L'adolescence est l'âge de l'égocentrisme, de l'égoïsme. Et elle, elle ne peut pas se le permettre parce qu'elle se dit que ma carrière compte pour moi plus qu'elle. Mais c'est qu'elle ne sait pas, c'est que je serai capable de sacrifier tout ça, tout ce que j'ai construit si elle me le demandait. finit-t-elle avec émotion.

-C'est très beau, Señora. Je veux dire...à quel point vous tenez à elle. dis-je ne sachant pas trop quoi dire face à sa petite révélation.

Elle sourit légèrement face à ma déconcertation.

-Tout ça pour te demander d'être un peu tolérant avec elle. me demanda-t-elle honnêtement.

Être tolérant?!? Avec cette fille? Pour ça, je devrais faire un mais alors un très gros effort.
Mais ça ne me derangera pas.
Au contraire ça servira à mettre un peu de piquant dans ma vie ici dans la grande ville de Madrid, au moins le temps que je rentre chez moi et que je revois les trois femmes de ma vie.

Mais il semblerait que mes politesses la dérangent particulièrement.
Je n'aurais qu'à continuer sur ma lancée.
Des efforts et de la tolérance; mademoiselle sera servie.

-Vous pouvez compter sur moi Señora. Je serai tolérant avec votre fille...très tolérant. dis-je en me garant devant l'entrée de l'académie.

*

Comment appréciez-vous ce charmant garçon?
J'accepte toutes les critiques tant qu'elles sont constructives.
Enjoy😏😏😏

EL GITANOOù les histoires vivent. Découvrez maintenant