EL GITANO

Chap.11

ALEJANDRO

Dans la vie, il existe incontestablement des paradoxes.
Mais celui qu'est Andrea Cara m'est totalement incompréhensible.

Depuis que je travaille ici, j'ai eu droit à toutes les facettes de sa personnalité.
Et je peux vous assurer qu'elle n'est pas facile.

Prenons ce qui s'est passé la semaine dernière. Jamais je n'avais partagé une telle proximité avec elle.
Et pas que physique. Cette nuit là, j'avais découvert son côté "sympathique".
Elle n'arrêtait pas de sourire et de rigoler. Et à chaque fois qu'elle le faisait, je me surprenais à la fixer.
Non! Plutôt à l'admirer.
Elle avait un rire très enfantin et mignon. Et quand elle le faisait, elle jetait sa tête en arrière comme si elle venait d'entendre la chose la plus drôle au monde.
Et je m'étais dit qu'elle avait l'air tellement plus jeune, plus insouciante et tellement plus belle.

Enfin bref, cette nuit là avait été un dérapage. Et je m'étais chargé de le lui faire comprendre et de m'en excuser.
Cependant, sa réaction lorsque je le lui avais dit m'avait surpris.
Elle avait eu l'air déçue et mal.

Flashback

Ce matin en me réveillant, tous les souvenirs de la veille m'avait pour ainsi dire frappé en plein visage et je m'étais rendu compte que j'avais franchi une ligne importante dans ma relation avec Andrea et je devais vite me ressaisir. Parce que cette fille me faisait complètement perdre mes moyens. Et je ne savais même pas comment réellement l'expliquer.

En me rapprochant d'elle, j'avais cette impression de trahir ma copine.
Comme si je n'étais pas honnête envers elle. Et pourtant je ne faisais rien de mal. Et je n'avais aucune raison de me sentir coupable.

J'étais comme toujours dans le garage en train de préparer la Maybach de la señora lorsqu'Andrea arriva.
Elle était magnifique comme d'habitude.
Ses cheveux étaient bouclés et elle portait une robe pull en laine noire avec des cuissardes et un manteau beige.
Elle portait surtout un magnifique sourire qui me faisait vraiment chaud au coeur.

Je n'allais pas bien!!!
Pourquoi je la detaillais autant, c'est pas normal.

-Salut, le gitan! Bien dormi. dit-elle avec enthousiasme.

Elle était trop mignonne.

-Bonjour Señorita. Comment allez-vous? dis-je avec un sourire poli.

Elle fronça légèrement les sourcils. Signe d'incompréhension.

-Bah alors, qu'est-ce qui t'arrives? Pourquoi tu me parles comme ça tout d'un coup?

-Je vous parle normalement Señorita. Je ne vois pas de quoi vous parlez.

-Non mais hier, on n'avait dit plus de vouvoiement et tout ça. Alors pourquoi tu recommences?

Elle avait l'air de plus en plus en colère.

-Hier soir, c'était un dérapage. Je n'aurais jamais dû prendre autant mes aises avec vous. J'en suis désolé, d'ailleurs.

Et là, la tête qu'elle fît était carrément effrayante. Mais elle me faisait également de la peine.
J'avais l'impression de l'avoir fait beaucoup de mal ou même de l'avoir trahie d'une certaine manière.

Et son expression faciale était de nouveau méprisante, condescendante et méchante.
Était-ce de ma faute?

-Ouais t'as raison. C'était un dérapage. Une stupidité qui ne se reproduira plus jamais.