Chap.14

30 5 1
                                    

ANDREA

Lorsque j'avais croisé Alejandro sur la route, un certain soulagement et même une certaine joie s'était emparée de moi.
Je ne saurais expliqué pourquoi.

C'était comme s'il représentait une rassurance, un confort, même après ce que je venais de faire subir à Diego.

Mais la réalité était tellement loin de ce que je m'étais fait comme film.
Je l'avais éclaboussé et il m'avait bien fait comprendre son agacement et son mécontentement.

Il m'avait énervé, certes.
Mais ça me faisait du bien d'être près de lui, de discuter avec lui ou plutôt de me disputer avec lui.

Qu'est-ce qu'il était en train de me faire, ce bouclé?

Lorsqu'il m'avait demandé si j'avais pleuré, j'avais crû discerner une once d'inquiétude dans sa voix.
Et me dire qu'il faisait assez attention à moi pour remarquer que je n'étais pas bien ou qu'il se souciait un tant soit peu de mon bien-être m'avait réchauffée le coeur.

Cependant je n'avais pas pu m'empêcher de l'envoyer chier.
Je n'y pouvais rien, c'était comme un réflexe.
Et il avait eu l'air blessé par ma question avant de me lancer la pique de trop.

Ça m'avait blessé, plus que je ne pourrais ni ne voudrais jamais l'admettre.
Je ne sais pas si ses mots étaient sincères ou s'ils étaient justes destinés à me faire du mal. Mais si c'était le cas, ils avaient parfaitement réussi leur mission.
Je me sentais encore plus mal qu'avant.

Je ne sais même pas pourquoi j'accordais autant d'importance à ses mots.
Il n'était rien pour moi.
Mais c'était comme si les réactions causées par ces mots avaient plus d'impact venant de lui que de n'importe quelle autre personne.

Ça n'avait franchement aucun sens.

C'est donc le coeur lourd que j'arriva finalement chez moi.

Alejandro n'était pas là.
Sa voix ne résonnait pas dans le jardin alors qu'il discutait avec Maximiliano.
Je n'entendais pas le son magnifique de son rire à une blague de Giovanni.

Quelle place avait-il occupé dans cette maison pour que son absence se fasse sentir à ce point?
Ou peut-être que c'est moi qui ressentais autant le manque; parce que nos disputes incessantes m'étaient devenues indispensables, pour ainsi dire.

Et là sans prévenir, j'éclata en sanglots et me mis à pleurer comme une enfant.

Je suis pathétique, putain.

Mais je ne pouvais plus me contenir.
La succession des événements étaient juste trop dure à supporter.

J'en pouvais plus.

J'étais à même le sol et je pleurais comme une putain de madeleine.
Si je me regardais, je me ferais pitié.

-Andrea! Mi amor, por qué tu llorás?

*Andrea, mon amour, pourquoi tu pleures*

Ma mère se précipita vers moi et me prit dans ses bras, toujours assise sur le sol.
Je me cala contre elle et pleura de plus belle.
Et en même temps, je réfléchissais à l'explication que je pourrais lui donner sur le pourquoi j'étais dans un tel état.

La rupture, bien évidemment.

Je n'aurais qu'à lui dire que Diego et moi avios rompu.
Elle comprendrait alors mieux pourquoi je suis dans un tel état.

Même si ma rupture ne représente qu'une infime partie de la véritable raison pour laquelle je suis dans un tel état.

Ma mère me fit asseoir sur l'un des canapés du salon pendant que je me calmais.
Elle me donna un verre d'eau et m'apaisa encore un peu avec ses mots.

Vous avez atteint le dernier des chapitres publiés.

⏰ Dernière mise à jour : Feb 25, 2019 ⏰

Ajoutez cette histoire à votre Bibliothèque pour être informé des nouveaux chapitres !

EL GITANOOù les histoires vivent. Découvrez maintenant