1. Broken inside

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Thème de juin 2017 : Douleur
Œuvre originale : Naruto

Kakashi Hatake avait toujours eu un sang-froid admirable, bien que celui-ci cachait en réalité un caractère bien affirmé et passionné. Mais ce soir, l'homme aux cheveux argentés manquait d'air et le sang battant dans ses tempes ne faisait que refléter l'activité de son cœur qui s'affolait dans sa cage thoracique, cognant convulsivement contre ses bords en menaçant d'exploser.

Le soleil se couchait et c'est comme une ombre qu'il traversait les rues de Konoha. Les lumières des lampions qui avaient été allumés pour pallier le manque de luminosité éclaboussaient son visage d'une aura blafarde. Ces mots maudits tournaient encore et encore dans sa tête, le condamnant à se torturer sur ce mantra funeste.

Il était rentré de mission après plusieurs mois d'absence. Ça ne devait pas être une tâche très compliquée. Du moins rien qui ne soit pas à la hauteur du ninja copieur, et c'était pourquoi l'Hokage l'avait mandaté sans son équipe, préférant l'envoyer en solitaire dans un souci d'efficacité. Malgré tout, il y avait eu tant de complications qu'il avait fini par croire que la malchance avait décidée de l'accompagner. C'est ainsi qu'une mission qui devait durer quelques semaines, tout au plus quelques mois, s'était allongée plus que de raison. Kakashi avait poussé un véritable soupir de soulagement en voyant les portes de Konoha. Après un peu moins d'un an d'absence, il était heureux de retrouver son village et ses amis.

Après qu'il eut effectué son rapport auprès de l'Hokage et qu'elle l'eut congédié, il put enfin s'accorder un temps de repos bien mérité. Il avait même eu le droit à quelques vacances pour l'occasion et avait souri à la pensée qu'il ne les prendrait certainement pas entièrement, étant peu enclin à l'oisiveté.

Il passait tranquillement dans les rues du village en s'interrogeant sur le déroulement de sa soirée quand une voix l'interpella.

- Kakashi-senseï !

Il se retourna à son nom pour voir le blond le plus connu du village qui courrait vers lui tout sourire. Cependant, malgré sa joie de revoir son équipier, son regard fut attiré irrémédiablement par la personne derrière lui qui s'approchait plus tranquillement. Le cœur du ninja copieur se mit à battre plus fort alors qu'il réalisait qu'elle lui avait manqué plus que ce qu'il pensait. Les commissures de ses lèvres se relevèrent sans qu'il ne puisse rien y faire et un sourire s'étala sous son masque alors que les yeux verts de Sakura s'accrochaient à son regard noir. Il se sentit stupide et maladroit comme un adolescent devant son premier amour, même si rien ne le montrait dans sa posture. Naruto qui l'avait rejoint interpréta son sourire comme la joie de revoir son village. La vérité était que Kakashi, le ninja copieur, ce shinobi connu au-delà des frontières, était fou de sa coéquipière aux cheveux roses.

L'homme aux cheveux argentés finit par détacher les yeux de Sakura pour se pencher sur les deux océans lumineux du jeune homme.

- Yo ! le salua-t-il en levant une main.

- On allait fini par croire que vous ne vouliez plus revenir ! sourit Naruto d'humeur taquine. Quand est-ce que vous êtes rentré ?

Kakashi releva la tête et attendit patiemment que Sakura les rejoigne pour lui répondre. Quand celle-ci fut suffisamment près pour qu'il puisse humer son parfum et qu'elle lui sourit, son cœur fit un bon dans sa poitrine. Kami qu'elle était belle.

Il leur expliqua brièvement qu'il venait de rentrer et Naruto qui voulait écouter les aventures de leur chef d'équipe leur proposa de diner tous les trois ce soir, ce que ses deux coéquipiers acceptèrent avec joie.


Le ninja au Sharingan regarda brièvement l'heure : il était en retard. Encore. Il poussa un soupir en souriant, cette mauvaise habitude lui collerait éternellement à la peau. Il réfléchit un moment et tenta de savoir sans succès comment le temps avait pu passer si vite. Pourtant prendre une douche et enfiler des vêtements propres était quelque chose de rapide. Il haussa les épaules en abandonnant l'idée de trouver ce qui avait pu être aussi chronophage, attrapa ses clefs qu'il avait jeté sur son bureau en rentrant et se prépara à sortir quand ses yeux accrochèrent la photographie qui datait maintenant de quelques années et qui trônait toujours sur le meuble. Les visages enfantins de ses trois élèves insufflèrent en lui une bouffée de nostalgie. Ils étaient encore ses mignons petits apprentis à cette époque. Le temps était passé tellement vite, avalant ces sept dernières années aussi rapidement que Naruto engloutissait les ramens.

Un mois, une histoire [recueil d'OS]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant