Chapitre 2 : Pour survivre

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Une journée était passée depuis qu'elle était attachée dans ce garage lugubre. La plupart du temps il était avec elle, mais pas à ce moment.

Il marchait à l'extérieur, dans la ville, tout en réfléchissant. Oui, il en était capable. Son visage n'était pas aussi amoché que celui de ses semblables, d'ailleurs il ne les fréquentait pas, il n'y en avait pas des masses dans le coin, mais peu importe.

Son visage était seulement marqué d'une coupure visible sur la joue, et d'une expression et d'une pâleur très légèrement grisâtre de mort.

Malgré cela, le simple fait qu'il soit ce qu'il soit pouvait effrayer les gens normaux, mais son apparence ne l'était pas tant que ça.

Il plissa soudainement les yeux, à la vue d'une lumière. Il comprit que c'était des phares de voiture, alors il se dirigea vers une petite clôture qui lui arrivait à la taille, et se laissa pendre dessus, tel un cadavre.

La voiture passa devant lui ; à l'intérieur des hommes armés, ces hommes-là n'étaient pas des militaires, seulement des civils rebellés qui s'amusaient à crier de partout en flinguant les zombies.

La voiture partit sans porter attention à notre faux mort. Il se releva de sa position, et reprit sa marche comme si de rien n'était. Il était extrêmement rare que des voitures passent par là.

Il arriva devant le supermarché de l'ancienne ville si joyeuse, maintenant terrifiante. Il entra à l'intérieur du supermarché, et posa lentement ses mains sur un cadi vide et isolé, avant de le pousser pour parcourir lentement les rayons.

Il fallait qu'il lui ramène à manger, à cette fille qu'il avait préférée épargner. Il attrapa un sachet de pattes, l'observant quelques secondes.
Puis il prit de la sauce tomate.

Un bruit d'objet percutant le sol, l'interpella. Il lâcha son cadi, et partit à pas lent vers le rayon d'où provenait le bruit.

Il passa un peu son visage pour regarder, et vit un homme semblant très stressé prenant le plus de produit possible, la respiration rapide. Celui-ci jetait des regards frénétiques vers l'autre bout du rayon, et plus il prenait d'objets entre ses bras, plus il en tombait.

Il entra dans le rayon toujours silencieusement, pour venir se placer derrière l'homme paniqué. La seule erreur de cet homme ce jour-là, fut d'être en vie. Car c'est ainsi qu'il allait la perdre.
Il attrapa l'homme par les épaules d'un coup sec, avant de lui arracher la peau de la nuque, causant un hurlement qui siffla dans tout le bâtiment.

L'homme tomba à terre, le sang dégoulinant de son cou, les yeux écarquillés, alors que notre zombie le regardait mourir du coin de l'œil.

Après que l'homme n'eut plus aucun souffle, il se baissa vers lui, pour venir ouvrir son ventre, en déchirant sa peau.

Il lui découpa au moins trois mètres d'intestin, pour finalement retourner à son cadi.
Il enroula l'intestin autour des poignets de ce dernier et reprit ses courses.

La jeune fille toujours bloquée dans le garage, tirait sans cesse sur ses menottes, sans aucun succès, mais cet acharnement lui mît cependant les poignets en sang.

[...]

Il entra avec le cadi dans le garage, faisant accélérer la respiration de la jeune fille. Il s'avança et lâcha le cadi au milieu de la pièce.

La jeune fille pouvait voir les taches de sang qui étaient bien visibles sur les lèvres de celui qui la retenait captive.

Il partit vers son évier, rinçant ses mains du sang de l'homme qu'il avait tué. Mais soudainement, il s'arrêta dans tous ces gestes, et tourna lentement son visage vers la jeune fille. Il sentait, cette odeur.

Il lâcha son torchon, et se dirigea vers elle. Il s'agenouilla tout près de la jeune fille, et prit ses poignets dans ses mains. Elle tenta de le repousser, mais il la tira brusquement vers lui, rapprochant leurs deux visages, pour la regarder sévèrement.

Les yeux écarquillés, et les lèvres tremblantes, elle se figea effrayée, puis ouvra ses mains pour lui montrer qu'elle ne résistait plus.

Il rabaissa ses yeux, sur son poignet blessé, en se mordant la lèvre pour se contenir.

Il se leva, et se dirigea vers ses tiroirs. Il en sortit du désinfectant, des cotons, et des bandages. Il s'agenouilla à nouveau près d'elle, un coton imbibé de désinfectant dans l'autre main, prit son poignet ensanglanté, et à peine appuya-t-il sur la blessure, qu'elle émit un gémissement, en contractant brusquement son poignet.

Il la regarda un instant, avant de se concentrer à nouveau sur sa blessure, en prenant soin d'y aller plus doucement.

La jeune fille était sidérée par ce comportement, elle avait très peur, mais moins plus elle l'observait. Rien n'allait dans tous ces actes. Pas d'abus, pas de torture, rien de significatif, excepté la séquestration. Que voulait-il ?

Après avoir totalement désinfecté la blessure, toujours en mordant sa lèvre dans l'idée de contenir ses pulsions, il prit le petit rouleau de bandage, et commença à l'enrouler autour de son poignet, toujours aussi doucement.

Après l'avoir totalement protégée des infections. Il se leva et se dirigea vers son cadi.

"Vous avez un nom ?" Lui disait d'une toute petite voix la jeune fille, dans un excès de courage.

Il s'arrêta sur place, avant de se retourner. Il la regarda quelques instants, sans rien dire.

Il fit demi-tour, et alla ouvrir le tiroir d'un meuble en bois contre le mur perpendiculaire. Il y prit un petit objet, et s'approcha de la jeune fille. Il se pencha et lui tendit l'objet.

Elle regarda sa main quelques secondes, hésitante, avant de timidement prendre l'objet dans sa main.

Elle palpa le petit pendentif, avant de l'observer attentivement dans la pénombre. En plissant les yeux, elle parvint à y percevoir une inscription.

[Michael]

Elle releva les yeux vers lui, alors qu'il prit le sachet de pattes dans son cadi, ainsi que la sauce tomate.
Il s'approcha de l'évier en les observant, avant de les poser dessus.

Il se baissa et prit une casserole dans un tiroir. Il fit couler de l'eau à l'intérieur, avant de poser la casserole sur une des plaques, qu'il alluma.

Il resta devant, à observer et attendre que l'eau boue. Un silence étrange régnait dans le lieu, seul le léger bruit du feu sur les plaques, et de l'eau en mouvement résonnaient.

La jeune fille observait ce fameux Michael, toujours très craintive. Indécise, elle plissa les lèvres.

"Moi, c'est Emma." Disait-elle d'une traite.

Il tourna son visage vers elle, avant de pencher sa tête sur le côté. Ils s'observèrent quelques secondes, yeux dans les yeux, sans émettre le moindre son.

Michael redressa son visage, puis s'approcha des plaques. Il attrapa le sachet de pattes, l'ouvrit, et les versa à l'intérieur.

Il prit la brique de sauce tomate, et l'ouvrit. Il la reposa sur le côté, puis alla chercher une assiette.

Après la cuisson, il égoutta les pattes, avant de les mettre dans l'assiette et d'y verser la sauce tomate.
Il prit l'assiette, et s'approcha d'Emma. Il posa un de ses genoux au sol, et y déposa l'assiette.

Il se releva, et se dirigea vers son cadi. Il attrapa son morceau d'intestin, et sortit par la porte secondaire, perpendiculaire au mur du fond, où se trouvait l'évier et l'étagère en métal gris.

Emma prit l'assiette d'une main, la posa sur ses jambes en tailleur, et commença à manger le repas que Michael lui avait fait. Alors que celui-ci, était assis sur une chaise. Une chaise collée à la porte qui lui avait permis de sortir, et découpait l'organe avec ses dents.

Amour Pour La MortOù les histoires vivent. Découvrez maintenant