Chapitre 11 : Je t'aimais trop pour ça

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L'homme était reparti depuis quatre heures, c'est lui-même qui avait insisté pour ne pas plus les déranger.
Michael était rentré à l'intérieur, toujours la tête baissée, et ça peinait Emma.

"Michael ? Tu sais, ce n'est pas grave, ce n'est pas de ta faute." Lui disait Emma pour le rassurer.

Il hocha la tête, en triturant ses doigts. Il ne voulait absolument pas qu'elle découvre ça, car lui-même trouvait ça horrible, d'être addict au sang.
Emma vint prendre une des chaises en bois à côté de la table, et vint s'assoir devant Michael, en s'adossant la poitrine contre le dossier.

"Michael, regarde-moi s'il te plait." Lui demanda Emma.

Il releva un peu les yeux vers elle, ancrant ses prunelles brunes dans son regard perçant.
Elle le regardait sévèrement, comme une mère en colère contre son enfant.

"Arrête de t'en vouloir, ce n'est pas de ta faute, ok ?" Lui disait-elle.

Il hocha faiblement la tête, il était déjà rassurer de savoir qu'elle n'avait pas peur de lui à cause de cela, ou qu'elle ne le rejetait pas.
Il aimait beaucoup Emma, il ne voulait pas qu'elle soit fâchée contre lui.
Emma le regardait attentivement, avant de plisser les yeux.

"Michael, où est ta coupure ?" Lui demanda-t-elle intriguée.

Michael fronça les sourcils, et passa une main sur sa joue. En effet, aucune irrégularité sur sa peau, aucune coupure.
Il regarda Emma les yeux ronds, ils ne comprenaient pas, un zombie ne guérit pas.

Emma posa une main sur le torse de Michael, ce qui le fit rougir intérieurement, il sentait ses joues chauffer, sensation inconnue depuis longtemps.

"Comment ton cœur peut-il battre ?" Demanda Emma curieuse, même si ce n'était pas la première fois qu'elle le sentait.

Michael se mît à réfléchir, il est vrai que cette question restait sans réponse. Michael était bien un zombie, sa peau grisâtre, et la lenteur de son pou en témoignait.
Peut-être était-ce le fait qu'il était moins amoché que ses semblables.

"Au moins, tu es, un peu plus vivant, que les autres." Souriait-elle.

"Hm." Disait Michael en haussant les épaules.

"Peut-être que t'es qu'à moitié zombie, je ne sais pas." Disait Emma en songeant.

Michael esquissa un sourire, elle était mignonne ainsi. Et si c'était vrai ? Et s'il n'était d'un semi-mort-vivant ?
Ça serait merveilleux, mais ce n'est pas aussi facile.

[...]

Emma s'était assise contre l'étagère grise, et regardait par la fenêtre la pluie tomber abondamment dans la nuit.
Puis elle réfléchissait, elle avait peur de l'avenir, c'est vrai, de quoi sera fait demain après tout ?

Michael vint s'asseoir à ses côtés, en regardant son visage. Elle avait l'air perdue, et il n'aimait pas la voir si peu expressive.

"C'est trop nul que tu ne puisses pas parler, j'arrive même pas à savoir ce que tu penses." Bouda Emma.

Michael aussi aurait bien aimer lui parler, pour pouvoir lui dire qu'il restait là pour elle malgré tout, ou pour lui dire simplement quelque chose, mais il en était incapable.

"Y a pas quelque chose pour écrire ici ?" Lui demanda-t-elle en se tournant vers lui.

Michael se mit à réfléchir, c'était possible, il n'avait pas utilisé de stylo et de papier depuis longtemps, alors il ne savait pas où il aurait bien pu ranger cela, néanmoins, il en avait une petite idée.

Il se leva, et se dirigea vers la commode en bois. Il se mit à fouiller un peu, espérant de tout son cœur qu'il trouverait l'objet de sa convoitise.
Et par chance, il retrouva un petit carnet de notes orange, ainsi qu'un stylo accroché à ses spirales.

Il repartit en direction d'Emma, qui se mit à sourire en voyant le carnet dans ses mains.
Il s'asseyait à ses côtés, et regarda Emma, ne sachant pas trop quoi lui écrire.

"Je veux savoir pourquoi tu m'avais retenue prisonnière ici."

Michael hocha la tête et se mit à écrire, essayant de lui expliquer le mieux possible. Puis il montra la page écrite à Emma.

[Si tu partais la probabilité que tu meurs était grande, et je ne voulais pas que tu partes, je voulais que tu restes avec moi.]

Le cœur de la jeune fille fit un bond dans sa poitrine. Il l'avait protégée, et elle, elle lui avait reprochée intérieurement toutes les monstruosités du monde. Et qui plus est, il avait aussi voulu qu'elle reste avec lui, et ça, ça l'avait bouleversée.

"Oh, d'accord, et, pourquoi ne m'as-tu pas tué ?"

Il se mit à écrire, plutôt hésitant, et elle l'avait remarquée. Mais malgré tout, elle ne disait rien, elle le laissait faire.
Après avoir fini, il montra la page à Emma.

[Je crois que je n'ai pas vraiment d'explication à ça, quand j'ai vu ton visage, je n'ai juste, pas pu te tuer, j'ai seulement voulu te garder ici.]

"Je vois, et bien, merci." Répondit timidement Emma, les joues rouges.

Michael se mit à sourire, et à écrire par la suite. Emma se demanda ce qu'il voulait bien lui dire, et attendit avec impatience.

[Inutile de rougir, c'est la vérité (même si ça te rend mignonne.)]

Les joues d'Emma devinrent cramoisies, et elle prit son visage entre ses mains. Elle entendit seulement un faible gloussement de Michael. Ah parce qu'en plus il se moquait d'elle.

"Ok Michael." Disait-elle en redressant son visage. "Je veux savoir pourquoi tu es si gentil avec moi, alors qu'à la base, on ne se connaissait pas. C'est vrai, t'aurais pu avoir un autre comportement."

Michael se mit à rougir intérieur, les pulsations de son cœur avait accéléré. D'ailleurs, Emma posa une main sur son torse, et un sourire suspicieux se logea sur ses lèvres. Elle voulait savoir ce que cette question lui faisait, et comment il réagirait.

"Je me demande bien pourquoi, ton cœur bat plus vite que d'habitude." Lui souriait-elle les yeux plissés.

Il est vrai, son cœur battait à trente battements par minute, un record pour son cœur malade.

Il commença à écrire, un peu plus lentement que d'habitude, et plus hésitant.
Après avoir fini, il relit lui-même ce qu'il avait écrit.

"Je peux voir ?" Lui demanda Emma d'une voix plus douce et rassurante.

Michael hésitait, il gardait le carnet face cachée. Emma posa une main dessus, et lui prît délicatement des mains, sans le brusquer.
Puis elle posa ses yeux sur l'écriture de Michael.

[Je t'aimais trop pour ça.]

Amour Pour La MortOù les histoires vivent. Découvrez maintenant