*Chapitre 6*

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Le lendemain, je me réveille tôt et je pars courir. Mes foulées semblent plus légères, mon esprit est alerte et vif. Le ciel est bleu, le soleil brille. Lorsque je passe devant chez Alex, je me demande ce qu'il fait. Maintenant que nous avons été séparés un temps, je suis un peu intimidée. Nous sommes amis depuis toujours, et je ne veux vraiment pas que ça change.

J'ai pas mal de devoirs. Je m'y attelle lorsque je rentre, mais mon esprit est ailleurs. Je vérifie mon téléphone, mais je n'ai toujours pas de nouvelle de Clara. Je n'aurais jamais cru qu'elle me laisserait en plan aussi longtemps. Je commence à ressentir l'inquiétude d'Alex, maintenant. Je parie qu'elle sait que je lui en veux et qu'elle attend que je me sois calmée avant de me rappeler. Elle rentrera, et elle aura une formidable histoire toute prête à me raconter, d'où son impossibilité de rentrer, ou de me téléphoner. Ça ne sera pas sa faute, parce que rien n'est jamais de sa faute.

Malgré tout, j'essaie quand même de l'appeler pour la millième fois, mais je tombe sur sa messagerie directement.

J'essaie Riley, qui elle répond de suite.

- Coucou.

- Salut.

- T'as du nouveau ?

Du nouveau, c'est pas ce qu'il manque, mais je décide de ne pas lui parler d'Alex pour le moment. Il faut que je le revoie pour savoir ce qui va se passer.

- Non ?

- Non, et puis, de toute façon c'est pas moi qu'elle va appeler, hein ?

- Alex est un peu inquiet.

- Bah ouais, forcément, il est comme tous les autres, il bave devant elle, alors il croit que Sa Majesté Clara est strictement incapable de se barrer avec un mec, et de mettre ses potes dans la merde au passage.

Je sens un poids sur ma poitrine. Même Riley voit qu'Alex aime bien Clara. S'il m'a embrassée, c'est uniquement parce c'est moi qui étais là. C'est évident. 

- Bref, dis-je en revenant à la conversation, je crois que moi aussi, je commence à flipper un peu...

- Bah, faut dire que toi aussi tu fais ses 4 volontés, tu la défends tout le temps, tu gobes tout ce qu'elle raconte... Va savoir pourquoi d'ailleurs. Non mais c'est vrai, elle t'as attiré des emmerdes tellement de fois que c'en est même plus drôle, et toi tu la laisses toujours s'en tirer sans rien dire ! Sérieusement Em', arrête.

Nous raccrochons un petit peu plus tard. Totalement découragée, j'abandonne mes devoirs, et je quitte mon bureau pour rejoindre mon lit. Je m'enfouis sous la couette et m'allonge de côté, face à la fenêtre, de façon à ce que je puisse voir les nuages noirs qui envahissent le ciel. Un orage se prépare. Je serre ma peluche contre moi. Ça peut paraître dérisoire comparé à ce que Clara est peut-être en train de vivre si elle ne nous fait pas de mauvaise blague, mais j'ai peur de l'orage.

Quand mon portable sonne, je me lève d'un bond pour le récupérer sur mon bureau. C'est Alex. Des papillons se mettent à voleter dans mon ventre, et j'hésite avant de décrocher.

- Allô ? 

- Coucou Em', ça va ?

Son ton est intime. Je me sens fébrile. C'est moi qui plais à Alex...

Je bafouille désespérément avant de réussir à me reprendre. Nous rions tous les deux, et je recommence :

- Désolée, d'un seul coup je suis un peu nerveuse, avec toi. 

Je sens mon visage s'enflammer, je n'arrive pas à croire que j'ai dit ça. On dirait une enfant de 10 ans !

- Je peux venir ? demande simplement Alex.

Prise au piègeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant