Retour en arrière part-2-

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    La porte s'ouvre sur un Daniel ensanglanté,  avec une chemise à moitié déchirée dont la poche pond au dessus de son pantalon tâché d'éclaboussures de sang. Il a des bleus plein le visage, les cheveux en bataille et il peine à respirer étant donné son souffle saccadé et la sueur sur son front.

    Je le regarde, les yeux ronds, ne comprenant pas quelle tornade lui est passée dessus pour qu'il se retrouve  dans un si piteux état devant cette porte actuellement. Je jette un bref coup d'oeil en direction de ma mère et remarque qu'elle n'est pas aussi étonnée que moi, à peine l'a-t-elle remarqué qu'elle dirige son regard vers le vide et l'expression de son visage devient soudain sombre et profonde, comme si elle savait quelque chose, comme si j'étais la seule personne à côté de la plaque dans cette pièce qui nous regroupe tous les trois. Alors que je fixais ma mère, intriguée, oubliant même la présence de l'autre, les mots de ce dernier me sortent de mes pensées:

- Sarah, laisses-nous un moment.

Ma mère ne bronche pas, elle garde ce regard froid qui se dirige vers un point invisible et je ne sais plus comment réagir face à la situation.

- Que...que s'est il passé?

Ce sont les seuls mots qui arrivent à sortir de ma bouche.

- Je me suis fait braqué à deux rues d'ici, je venais de soustraire un peu d'argent du distributeur et ces gars ont dû me suivre,  ils étaient quatre, alors je n'avais aucune chance de m'en sortir indemne comme tu peux le constater. Maintenant sors s'il te plait, j'ai besoin de me reposer.

Ouais c'est ça....prends-moi pour une idiote, je te crois de suite... T'es tellement fiable comme mec en plus!  A un moment il faudra qu'il comprenne que je ne suis pas dupe, et que je n'avale pas bêtement ses conneries comme il semble si bien le croire à chaque fois. Et ce moment il commence maintenant:

- Ces quatre gars conduisaient quatre camions qui te sont passés dessus où c'est juste que t'étais trop bourré pour te défendre un tant soit peu?  Vu ton état je penche pour joindre les deux versions ! Lui dis-je un rictus au coin des lèvres.

Ses yeux s'assombrissent d'un coup, ses poings se resserrent et sa gorge se déploie sur moi comme un tonnerre pour me cracher ses mots crus dont j'ai pris l'habitude:

-ÇA T'AMUSES SALE GARCE??! Tu dégages TOUT-DE-SUITE ! ou je te jures que je te montres à quel point je peux être bourré.

Oups....j'ai tapé dans le mile ! S'il croit me faire peur avec ses menaces il va bien m'entendre, j'en ai par dessus la tête de ses conneries.... Y'en a marre de ces salauds qui se croient tout permis.... L'autre il disparaît quand il veut, nous laisse dans un pétrin pas possible, puis réapparaît quand ça lui chante et a  même le culot de se permettre de me donner des ordres en me prenant pour une bouffonne qui gobe tout son baratin à deux balles. S'en est trop pour moi..

    Je lui lance un regard aussi noir que le sien et réplique à mon tour en me redressant brusquement sur le lit:

- Ce qui m'amuse, cher Daniel, c'est de voir à quel point ta place est grande et signifiante dans cette maison. Et tu sais ce qui m'amuse encore plus? Le fait que tu te fasses braquer et refaire le portrait comme par hasard la veille du jour où tu étais sensé payer toutes les factures que t'as laissé traîner depuis des mois maintenant. C'est amusant de voir à quel point tu te démènes pour nous sortir de notre pétrin, t'es un mari si présent et si fidèle... Je ne comprends pas pourquoi la vie s'acharne sur toi comme ça. (Mon ton commence à se hausser au fur et à mesure que je déballe toute la tension accumulée à son égard et je vois rouge jusqu'à en oublier la présence de ma mère à mes côtés). TU SAIS CE QUE TU ES DANIEL??? TU N'ES QU'UN ...

Ma vie sans luiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant