Nostalgie part -1-

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       J'ai passé le reste de ma journée mouvementée dans ma chambre d'hôtel à penser à la semaine qui allait suivre et à cette opportunité qui s'offrait à moi. Je n'arrêtais pas de réfléchir à ce que je devais faire pour que tout se passe comme je le souhaitais. Je suis restée des heures à contempler la blancheur du plafond, allongée sur mon lit, les mains derrière la tête. 

       Je m'amusais à tirer des mèches de mes cheveux ondulés et à les mettre sur mon visage pour souffler dessus et les balancer dans l'air comme une gamine. Une de mes manies qui m'aidaient à me concentrer et que Yassine adorait contempler par le passé. Je ne suis même pas descendue manger au restaurant alors que j'avais presque rien avalé de la journée. Le fait de l'avoir enfin retrouvé m'avait suffisamment rassasiée pour que même mes besoins vitaux deviennent secondaires à mes yeux. J'étais tellement absorbée par les idées qui se bousculaient dans ma tête pour m'aider à établir un plan cohérent, ou bien pour me faire douter des chances que j'avais de réussir ma "mission" et me ramener à la réalité, je ne sais plus trop... Je n'étais, de toute façon pas faite pour planifier les choses à l'avance, mon truc c'est l'improvisation. Anticiper et créer des projets c'était son truc à lui, et dieu sait qu'il est doué pour arriver au bout de ses objectifs une fois qu'il les avait fixés. Je ne le sais que très bien vu que j'ai été son objectif à un moment donné... 

(Neuf ans plus tôt)

-"Bon j'y vais, à tout à l'heure maman, je ne tarderai pas à rentrer, c'est promis!". Dis-je en claquant la porte derrière moi pour courir à vive allure vers mon lycée qui se trouvait à 20 minutes de chez moi. 

      C'était la deuxième semaine de la rentrée et j'étais quand même en retard. J'ai du sécher toute la première semaine, ma mère n'allait pas très bien, elle a attrapé un virus ou je ne sais quoi qui l'a clouée au lit pendant quelques jours et je n'aimais pas la savoir seule à la maison dans cet état. Ayant refusé d'aller chez le docteur et prétextant le cumul et la fatigue, J'ai décidé de jouer les mamans pour une fois et de m'assurer qu'elle se repose. Sachant que les premiers cours ne sont généralement jamais intéressants, et que ma mère était ce que j'avais de plus cher au monde,Il n'y avait pas de choix à faire. Je n'ai jamais connu mon père, et mon beau père s'absentait très souvent , j'étais donc la seule à pouvoir m'occuper d'elle. 

     Je me dirige vers la salle 400 B, comme me l'indique mon emploi du temps pour rejoindre mon cours de maths dans ce nouvel établissement qu'est mon lycée. Je toque à la porte. 

-"Entrez!"

       J'accède à la salle de classe et tous les regards se posent d'un coup sur moi, ce qui me gène énormément, je n'aime pas être le centre d'attention des autres, je préfère la discrétion de loin. La prof me regarde de travers et me lance: 

-"Vous devez surement être Sarah Miller.."

-"Oui madame..."

-"Et bien! vous séchez les premiers cours et quand vous vous décidez enfin à nous honorer de votre présence, vous nous interrompez en plein milieu de celui-ci ? Vous auriez peut être dû prendre une semaine de vacances de plus, regardez, il fait beau dehors, et les maths ce n'est pas une matière importante après tout, n'est ce pas mademoiselle? " 

-" Je...désolée..."  

Je me retiens comme je peux de ne pas lui répondre, ça ne m'avantagerait en rien d'être insolente en plus de mon retard, donc je me contente de baisser les yeux et d'attendre que madame décide ou non de me laisser entrer une fois qu'elle aura fini sa généreuse leçon de morale dont je me serais passée volontiers. 

-" Vous pouvez entrer, mais c'est la dernière fois que j'accepte un retard de votre part".

Ouais merci, tu voudrais peut être qu'on t'offre une médaille pour ta clémence? Sérieux on croirait que j'ai écrasé son chien pour qu'elle me ridiculise de la sorte au premier contact et devant tout le monde en plus...

Ma vie sans luiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant