Premier rêve

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Du silence. Un silence où seul le vent se faisait entendre, vent froid et violent qui faisait tomber les dernières feuilles des arbres encore debout. Le même vent froid qui s'infiltrant sous ses vêtements le fit se réveiller en sursaut. Il leva doucement sa tête, le cou engourdi par sa mauvaise position, et regarda devant lui d'un regard presque absent. Rien. Il battit des paupières plusieurs fois pour éclaircir sa vision jusqu'alors flou mais il remarqua qu'il n'y avait plus rien. Le champ face à lui semblait désert, toute trace humaine, excepté la sienne, avait disparu. Pourtant une immense couche de brouillard cachait le front, lui donnant alors un sentiment d'incertitude et de malaise.

Il regarda de gauche à droite étirant par la même occasion son cou endoloris. Des milliers de débris de maison couvraient le sol, le rendant difficile d'accès. La bataille avait semer ses balles, récoltant maintenant le désastre de la ville. Son souffle devint court, alors que ses yeux observaient les dégâts.

Il voulu alors se relèver se disant qu'il ne pouvait pas s'attarder ici, mais une douleur atroce le cloua à nouveau au sol. L'électrochoc qui parcourut son bras en une fraction de second le fit sursauter de douleur et haletant il n'osa pas bouger de nouveau. Il tourna la tête vers son bras remarquant pour la première fois sa propre position. Il avait pensé qu'il été allongé à terre entouré de débris de bois et de murs de béton. Seulement, maintenant il découvrait qu'il était prisonnier sous les morceaux de construction.

Son bras se trouvait sous le contour en bois d'une fenêtre et un des vices avait pénétré sa chair. Il ravala sa salive posant son avant bras gauche à terre avec précaution et se reposa dessus de tout son poids, ramenant ainsi vers son estomac ses genoux pour pouvoir se redresser un peu tandis qu'il entendit derrière, une planche de bois glisser sur les autres morceaux de la demeure.

Cependant il n'eu pas le temps de se retourner pour regarder puisqu'une fois de plus la douleur frappa son bras le faisant presque crier. Il serra alors les dents et de sa main libre et tremblente, attrapa le bois pour ramener vers lui son bras meurtri.

Il regarda pendent un petit moment sa blessure, le souffle saccadé puis lança un nouveau regard devant lui. Il fallait qu'il le fasse et vite ! Il perdait du temps à hésiter, il ne pouvait pas en perdre d'avantage. Il ramena alors son attention vers le vice et mit sa main dans sa poche récupérant une serviette brodée avant de la mordre à plein dents et de glisser sa main sur la partie découverte du vice.

Son coeur battait si fort, qu'il avait l'impression qu'il allait le voir exploser. Il posa un dernier regard déterminé sur le bout de métal avant de l'arracher d'un seul élan, envoyant le contour de la fenêtre un peu plus loin. Son corps se cambra de lui même de douleur alors qu'il serrait les dents pour ne pas hurler.

Mais il n'attendit pas que la douleur passe. Prenant sa serviette, il banda son bras aussi vite que ses doigts tremblants le lui permettaient et après avoir jeté un dernier regard rapide de gauche à droite il se leva à moitié, avançant ainsi courbé, posant des pas doux sur la terre mais vif. Après tout sa vie en dépendait.

Il marchait aussi vite que les débris le lui permettaient se cachant contre les morceaux de murs et de ruines encore debout. La base de l'unité C6 était malheureusement encore très loin. Et il s'inquiétait déjà assez de voir le front désert d'autant plus qu'il ne possédait aucune arme sur lui. Il n'arrêtait pas de se dire que s'en était fini de lui, il n'avait aucune chance de s'en sortir vivant. La base était beaucoup trop loin, et il savait que la sienne avait dû être maintenant bombardée, ses camarades eux étaient sûrement mort à l'heure qu'il était...

Il secoua sa tête ne voulant plus y penser. Il regardait le sol avec précaution, c'était lui aussi son pire ennemi. Les mines qui pouvaient y être cachées et l'idée de marcher sur l'une d'elle suffisait à lui glacer le sang. Il faisait froid aussi et son corps était maintenant engourdi mais son instinct de survie lui donnait la force de courir malgré la peur, la fatigue et la douleur.

The Soldier's DreamsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant