°chapitre 2°

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comme je le disais, c'est con les gosses. ils sont toujours heureux, toujours gentils et serviables. selma l'était, elle était la parfaite collégienne, celle qui fait ses devoirs et réponds aux questions des professeurs. le genre d'enfants qui ont des parents qui peuvent se vanter d'eux aux repas de famille. Selma était positive à en faire peur, presque naïve. c'est un jour de printemps que selma compris réellement le collège. comme tout les matins, elle se réveillait à 6h, s'habillait, prenait son petit déjeuner, faisait sa toilettes et partait au collège à 7h15. elle souriait en voyant les papillons aux ailes colorées voleter autour des arbres dont la sève ruisselait, collante et  brune. elle arrivait au collège et entra par le portail rouillé. elle entrait dans un enfer, une spirale infernale, un labyrinthe de ronces et de verres tranchants. je ne vous detaillerai pas sa journée, pour la simple et bonne raison qu'elle n'est pas importante, les détails ne le sont pas en tout cas. la seule chose que vous devez savoir est qu'elle rentra le soir en pleurs et tapa ces deux mots sur son Mac coûteux "harcèlement définition".  la définition était un copié-collé de sa journée. elle ne s'était pas rendu compte que les gens la détestaient. elle se promis alors de ne plus jamais faire confiance à quiconque. je tiens encore cette promesse. je n'ai confiance que en quelque personnes, et ces personnes ne me connaissent pas. elles sont des artistes. des chanteurs plus précisément. je ne leurs ai jamais parlé. je n'y vois l'intérêt. je préfère arpenter les rues sombres d'Antibes, j
aller à la place de Gaulle ou au vieil Antibes si désert la nuit. j'y vais souvent, j'aime voir le manège à l'arrêt, comme s'il avait trouvé une utilité dans sa vie : celle de faire jouer les enfants. dès que personne n'est là, il s'arrête puis redémarre, et s'arrête. je ne sais pas ce que ça fait d'avoir un but précis dans la vie. je n'en ai pas envie, je veux une vie courte et intense. mourir à 40 ans me paraît idéal. pendant que je penses à ce pauvre manège, je tripote mon bracelet. cela me fait penser que je ne vous ai pas raconter son histoire.

Selma a grandi, de quelques mois seulement mais son changement est remarquable. adieu le sourire toujours présent, adieu les yeux pétillants, dites bonjour à la nouvelle selma, celle qui se mutile et qui ne pense plus à son physique. celle qui a fait un test pour voir si elle était dépressive et qui a eu le résultat de "7/10". elle aimait bien Antibes l'été, là où tout les touristes blonds en espadrilles viennent sur les plages pour dorer leurs petits culs de riches sans problèmes. elle les aimait pour leur insouciance semblable à celle d'un enfant, ou à elle même il y a quelques mois. pendant les saisons touristiques, beaucoup de petites boutiques vendant des souvenirs sur sur le port ou à proximité des touristes. Selma allait y faire un tour de temps en temps, elle s'amusait à deviner ce qu'elle achèterai si elle était une touriste. c'est là qu'elle le trouva, ce petit bracelet pour 1€10. tout au fond d'un panier rempli de bracelets colorés, un bout de cuir sombre. le vilain petit canard. elle l'acheta et le passa à son poignet en se promettant de ne le retirer que quand elle irai mieux. elle pria alors tout les dieux pour ne pas mourrir avec.

ce bracelet est à mon poignet depuis deux longues années. j'espère encore l'enlever, mais il reste accroché à ma peau. le cuir s'effrite et j'ai peur qu'il ne me lâche avant d'avoir eu le plaisir de l'enlever, cela me ferai de la peine. je me rends compte que je n'ai pas musique dans les oreilles malgré le fait que mes écouteurs soit dedans. je mets ma playlist : Elvis presley commence à dire à sa dulcinée de ne pas être cruelle, puis George harrison annonce  qu'il a besoin d'une certaine femme et ainsi de suite. j'entends alors la voix criarde  de foda entrain d'hurler "J'SUIS LE PERRON AVEC DU DOM PÉRIGNON !" je sourit malgré moi. columbine. ce simple mot est plus fort qu'un poème pour moi. ils m'ont sauvé la vie plus d'une fois avec leurs paroles sincères et leurs punchlines atypiques. chaman a été le membre qui m'a le plus touché. il a l'air d'avoir vécu des choses, des vraies choses. je ne dit pas que luji, Sully, yro ect n'ont rien vécu, je dis juste que si je pouvais parler à l'un des membres, j'irai vers chaman. j'ai confiance en lui d'ailleurs. il ne me connait pas mais je pourrais tout lui raconter si il le demandais. je ne suis peut être qu'une groupie du crew, je ne sais pas. je ne l'espère pas à vrai dire. mais ils su être là dans les moments où j'ai voulu tout abandonner et je leur suis reconnaissante.

selma de 12 à 28.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant