Ça fait maintenant deux jours que je suis à l'hôpital, je ne fais plus la différence entre le jour et la nuit. Je passe mes journées gribouiller et à dormir. Mes parents viennent tout les jours pendant une heure, ils me parlent de leurs amis, de leurs envies et d'eux. Ça m'apaise, tout le monde à l'hôpital est toujours centré sur moi, donc entendre une autre vie que la mienne me réjouis. Mes seuls moments de bonheur dans la journée sont ceux où c'est Julien qui me surveille,il me parle de toutes les nouvelles rumeurs sur columbine (- étant donné qu'il a droit à son téléphone lui.) et me fait ses propres analyses, souvent stupides. Je me réveil tout les matin à 8h pour un réglage quotidien sur je ne sais quoi. C'est donc à 8 heures qu'une infirmière au cheveux courts et blonds me réveille. Elle me sourit d'un sourire doux. Je le lui rends, sachant que plus je ferai d'efforts pour être polie, mieux je serai vu et plus vite je sortirai d'ici.
- Bien dormis ? me demande-t-elle.
Non.
- Oui très bien, merci.
Heureusement que ma principale qualité est de savoir bien mentir.
Elle sourit de nouveau et s'en va, me laissant seule avec Danielle. Je soupire, au fond, Danielle n'est pas méchante, mais elle est un peu trop vieux jeu. C'est le genre personne à dire "moi je n'ai rien contre les noirs tant qu'ils restent chez eux", ce genre de choses qui donnent des envies de meurtre. Je parle donc le moins possible à Danielle. Cette nuit a été longue. J'avais faim, mon estomac gargouillait et se tordait en faisant des bruits horrible. Je ne dormais pas,les yeux fixés sur la perfusion qu'ils m'avaient remise. Elle était pleine de sang, une poche de globules rouges. J'avais envie de penser, mais je n'avais rien à quoi songer. Les problèmes du quotidien me manquaient, comme le fait de savoir si tu avais bien fais tes exercices de maths, pourquoi ce garçon blond et bronzé t'avais bousculé dans les couloirs, comment allait finir ta série ect. Je ne pouvais penser à rien alors j'ai pensé à ma faim. Pendant toute la nuit j'ai essayé de décrire presisement le ressenti quand on a faim. C'est très dur pour ceux qui se demande. Je ne sais pas combien de soupirs j'ai poussé, quelques larmes sont tombées aussi, des échos de nostalgie et puis je me suis endormie.Il est 13h, je viens de finir de manger ma purée de betteraves et mon steak haché trop cuit quand Julien m'annonce qu'un certain "Isaac" m'attend à l'accueil. Sérieusement ? Isaac est là ? Je suis bien tentée de lui dire qu'il peut rentrer chez lui mais je décide de le laisser entrer, je fais donc un signe de tête affirmatif à Julien qui part chercher Isaac. Je repousse mon assiette et attends. Je perçois une ombre longiligne sur le sol de la chambre et vois le propriétaire de cette ombre rentrer. Isaac est dans ma chambre, accompagné de Julien. Ce dernier va se poster dans un coin en m'adressant un clin d'oeil qui manque de finesse et de discrétion.
- Salut. me dit Isaac, il est gêné, c'est normal.
- Salut, qu'est ce que tu fais là ? lui demandé-je.
Je remarque qu'il à une boîte de chaussures dans les mains.
- Je voulais t'apporter ça. me dit-il en me rendant la boîte.
Je la prends, elle est trop légère pour qu'il y ai des chaussures dedans. Je suis de plus en plus intriguée. Isaac s'assoit sur le bord de mon lit, à l'instar de Chaman. J'ouvre attivement la boîte. Dedans, il y a pleins de petits objets, des photos, des pages de magazines découpées et une lettre.
- Euh, je dois y aller, tout est dit dans la lettre, salut. dit Isaac.
Il part furtivement en m'adressant un sourire en coin, ceux que je déteste.
Je soupire pour la millième fois de la journée et ouvre l'enveloppe.Salut Selma,
Comme tu vas rester longtemps à l'hôpital, j'ai décidé de te tenir au courant de tout ce que tu vas rater. Tu trouveras dans cette boîte tout les objets "à la mode", les nouvelles rumeurs au bahut, le top 50, les photos récurrentes sur Instagram et les nouveaux effets snapchat. J'espère que ça te plaira.
Isaac.Je rigole. L'idée est tellement superficielle, je m'en fous tellement des nouvelles mode mais j'avoue que ça a le mérite d'être amusant. Avant que je ne ne puisse plus fouiller dans la boîte, Julien me dit :
- Selma, tu n'as pas le droit d'ouvrir la boîte ici, tu ne pourras que quand tu sortira. Je suis désolé.
Je ris jaune,c'est une blague j'espère. Julien m'explique que je n'ai droit à rien ici, qu'il trouve ça stupide mais qu'il ne peut rien y faire. Je le fais rapidement taire, je ne veux pas écouter ses excuses, même si elles sont honnêtes. Je prétexte que j'ai sommeil et je me retourne dans mon lit, énervée. Je veux voir la stupide boîte d'Isaac. Je ne sais pas comment faire bouger les choses. Je me sens plus emprisonnée qu'en sûreté.- Alors Selma, dites moi, comment vous sentez vous ?
- Bien.
Depuis quelques semaines, je vais voir une psychologue, elle n'est ni intéressante, ni intelligente, ni gentille ou même pas un minimum polie.
- C'est avantageux. Vous avez conscience que votre tentative de suicide sera marquée dans le "livre de votre vie" comme j'aime à l'appeler, elle esquisse un petit sourire style "seigneur je suis tellement drôle et intelligente !".
- J'en ai autant conscience que les 5 fois précédentes où vous m'avez posé cette question.
Elle se gratte nerveusement le nez et retourne à la charge.
- Bien. Aujourd'hui, j'aimerais m'intéresser à votre histoire avec les jeunes hommes. Je me suis renseigné sur eux, ils n'ont pas l'air d'être une bonne fréquentation mais nous y reviendrons plus tard. Tout d'abord, comment avez vous connus "Columbine" ?
C'est insupportable, elle prononce columb[i]ne et fait des guillemets avec ses doigts.
- Je suis tombée sur une de leurs vidéos par hasard.
- Et depuis combien de temps les fréquentez vous ?
- Je ne les fréquente pas, ils sont juste venu une fois le voir à l'hôpital.
- Donc c'est la première fois que vous les voyiez.
- Oui.
- C'est étrange, dit-elle comme dirait Sherlock Holmes.
- Probablement.Cette psy m'est insupportable, je la trouve stupide, faussement aimable et très peu intéressante. Le seule chose bien chez elle, c'est qu'elle m'a autorisé à ouvrir les boîtes d'Isaac qu'il m'apporte maintenant toutes les semaines. Elle pense que cela m'apportera un soutien moral ou je ne sais quelle connerie du style.
(nda : ce chapitre fut réellement très long à écrire pour moi et je n'en suis pas spécialement fière, je ne l'aime pas beaucoup. Mais je le poste quand même, plus comme une "transition" que comme un chapitre. Cette partie à l'hôpital est vraiment compliqué étant donné que je ne suis jamais allé à l'hôpital pour ce genre de choses. mais j'ai pleins pleins d'idées pour les prochains chapitres (répétition un peu reloue du mot "chapitre") ne vous inquiétez pas, ils seront mieux -du moins, je l'espère.)
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selma de 12 à 28.
FanfictionMon petit corps, divisé en trois, une part pour Julien, l'autre pour chaman, le reste pour un pauvre muret remplit d'urine