°chapitre 4°

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vous saviez que la seule chose qui restera 15 000 ans après la disparition de l'homme sera des bouteilles de plastique. la seule et unique trace que l'humain laisse sera des vulgaires bouteilles d'evian et de Volvic. tu parles d'un message fort.

je suis dans ma chambre. le soleil décline peu à peu et des ombres dansantes flottent dans ma chambre froide. mon esprit divague en suivant le mélodie de la voix de luji. mes larmes coulent de nouveau, je les laisse rouler sur mes joues et s'écraser sur le matelas chaud. je ne suis pas spécialement triste, mais pleurer me détend.

~quelques jours plus tard~
il est tard, 3 heures du matin d'après mon téléphone. ma musique me perce les tympans. j'observe mon pouce trembler, depuis quelques jours, je suis prise de minies-crises de tremblements, sûrement l'anxiété. mes bras saignent. le liquide rougeâtre tombe en goûtes épaisses et lourde sur le faux plancher de ma chambre. je dois parler à quelqu'un de ça. je n'en peux plus de tout garder  pour moi. je sens cette addiction en moi. je la sens prendre de plus en plus de place, elle est là, juste là, dans mon ventre et mes côtes. elle va exploser en me tuant en même temps, je ne suis que son hôte. j'ai peur de moi. j'ai peur de la chose en moi. et je l'aime tellement en même temps. mais je sais quoi faire maintenant. je sais que je dois parler, mais je ne sais pas à qui. "[...] mais je t'ai pas oublié, fais tourner la manette à la fin de la partie [...]". Chaman, j'ai confiance en chaman. je ne sais pas si il répondra. mais je dois essayer.

@sxlmaa.xv : salut chaman, je sais très bien que nous ne sommes pas amis. je sais que tu ne me dois rien et que ce message ne sera qu'un parmi tout les autres suintant d'amour et d'appel à l'aide. mais je tente ma chance, j'essaie de me frayer un chemin dans la masse. je n'aime pas parler de moi, c'est pour ça que je n'ai jamais parlé de ça a personne (en même temps, je n'ai pas beaucoup de personnes à qui parler.). mais j'ai compris que si je ne parlais pas, je serai bientôt morte. je ne sais pas pourquoi j'ai pensé à toi, je suis vraiment désolée de t'infliger ça. j'ai envie de mourir. enfin pas vraiment, j'ai juste pas envie de vivre. pour citer fauve "j'ai pas trouvé des tas de raisons d'exister". ça c'est moi. j'ai pas compris pourquoi je vis. je crois pas être utile. et puis, disont que ma confiance en moi à rétréci depuis ma sixième. je n'ai pas trop envie de parler de ça mais comme beaucoup de personnes, j'ai étais harcelée. généralement, on s'en remet, mais moi non, voilà 3 ans que je me mutile et que je ne pense qu'à la mort. pourtant j'ai changé d'établissement, tout devrai bien ce passer. alors je sais pas, peut être que je suis juste plus faible que la moyenne. mais c'est horrible comme les gosses sont cruels. il sont sadiques entre eux, ils font tout pour détruire une personne puis ils vont pleurer sur leurs tombes. ils m'ont totalement détruit chaman. je suis détruite.

j'ai pris du temps avant d'envoyer le message. une bonne demie heure je dirais. mais finalement, j'ai envoyer mon sos. allait-il lire ce texte ? sûrement pas. je réfléchis trop. je décide de mettre mon téléphone en hors ligne. je me suis assoupi 4 bonnes heures.

quand je me réveille, j'ai encore mes écouteurs dans les oreilles, la lumière est allumée et mes chaussures sont à mes pieds. je me relève péniblement, la bouche pâteuse. j'éteins ma lampe de bureau et tire les rideaux. il est 7 heures et le soleil se lève paisiblement. à chaque fois que je vois cette boule de lumière, je pense au soleil-bébé dans les teletubbies. je charge mon Samsung et enlève le mode avion. puis j'ôte mes chaussures. je bois un liquide que je n'arrive pas à identifier jusqu'à ce que  je me rende compte que c'est une vieille bière. je toussote et consulte mon téléphone. des notifications sans intérêt et, dans le brouhaha général de mon téléphone, j'aperçois un pseudo familier : @chaman.b , il m'a répondu.

selma de 12 à 28.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant