« Enfuis-toi. Pendant qu'il en est encore temps.
Il faut que je reste seule, avec mon reflet dans le miroir. Tu sais, celui que personne n'aime.
Comment pourrais-t-on aimer un reflet aussi laid? Aussi dégoûtant ?
Je suis naïve putain, croire que je puisse être un jour aimée...
Croire que je puisse réussir quelque chose dans ma vie.... »
« Et je me suis mise à déconner, complètement. Genre me moment où t'es tellement en colère contre toi-même que tu voudrais te blesser avant que les autres le fasse.
Des conneries. Conneries.Conneries. Conneries.
Drogue, se défoncer jusqu'à vomir ses tripes.
Alcool, boire jusqu'à ne plus sentir le véritable goût de la vie.
Sexe, baiser avec les premiers venus, en quête de contact humain.
Drogue. Alcool. Sexe. Alcool.Sexe. Drogue. Sexe. Drogue. Alcool.
Au final, tous ces mots ne résonne qu'en un son ; le bruit de mes larmes se fracassant sur mon sang. »
« Elle se réveilla en un bond. Un sursaut qui en disait long sur la nuit qu'elle venait de passer.
Cette nuit interminable qui semblait vouloir sa mort.
Elle venait de faire un cauchemars. La peur revenait à nouveau. La peur de se retrouver seule, dans les tréfonds obscures de la solitude.
Elle chercha donc un interrupteur pour faire jaillir la lumière. Pour se prouver à elle-même que non, elle n'était pas seule.
Malheureusement, la moindre lueur n'apparut pas. »
« Je me suis perdue dans les tréfonds de mon âme.
Désorientée.
Entre quelques conneries par-ci et là.
Entre drogue et alcool, je me noie dans les profondeurs de l'illégalité.
Mais, étrangement ce n'est pas ce qui me fait peur.
En réalité, c'est le fait de me retrouver seule qui m'effraie.
Cette hypothèse de solitude brise mon cœur en infimes parties.
Ces morceaux d'organes encore chauds se trouvaient en fait être de pierre.
C'est bizarre, me dis-je. Oui,moi qui croyait avoir le cœur sur la main, il s'agissait d'un minerais. Non, précieux, non comme de l'or, de l'argent ou encore du rubis. Mais bien ce vulgaire caillou sur lequel urinent les chiens. »
« Je me suis encore réveillée en retard ce matin, comme tous les jours d'ailleurs. Ma vie va-t-elle toujours être ainsi ?
Il est déjà cinq heures du matin de ce samedi, je me suis endormie la semaine dernière et j'ai encore des points de côtés des deux côtés.
Au vu du manque que tu me fais,je crois ne jamais me réveiller désormais. Je suis dans un état assez comateux. Et heureusement. »
« Puis, je me suis dit que tout était perdu. Tel mon esprit. Perdu. Coincé entre deux horizons. Un chemin fait de glace, paraissant froid et glissant.Pourtant, il reflétait la lumière si chaleureuse.
Et l'autre, empli de flammes jaillissantes, brûlant tout sur leur passage. Crépitant leur haine à tout-va.
Malgré tout, celui-ci semblait attirer la joie de vivre.
Malheureusement, « semblait »,oui car en effet ce feu carbonisait la vie elle-même.
Je ne savait quel chemin choisir.
Les deux opposés s'offraient à moi.
Ils apparaissaient tels le positif et le négatif.
Mais comment savoir lequel était le plus et lequel le moins ?
Je cherchais un moyen de les distinguer. En vain.
Peu à peu, je sombrais dans la folie.
Cette folie qui m'apparût ainsi une véritable personne.
Ses yeux rouges incandescents.Ses lèvres bleues, gelées par le froid. Son teint, tantôt blanchâtre, tantôt bronzé.
Et ses mains ! Oh... Ses mains, mais plus précisément ses ongles... Rouges ! Je crût d'abord à du vernis, puis je me rendit compte que ce n'était ce que je croyais, mais bien du sang ! Et la folie m'entraîna dans son gouffre interminable. »
« Son nom. Il résonne en moi tel un caillou que l'on aurait jeté dans l'eau.
Ricochant.
Percutant l'eau comme la peau de mon affreux corps.
Faisant sa plaie, et repartant de suite sur une autre.
Ce petit caillou, pourtant minuscule, fait mal. Provenant du rocher aux ennuis, il reflète son mal comme un visage dans le lac.
Néanmoins, ce bout de pierre me fait me sentir toujours vivante. Car depuis un certain temps, le besoin de respirer heureuse se fait ressentir.
Avec le porteur de ce fameux nom,je me sentais bien.
Plus que bien.
Mais, comme toujours, l'étang pur a aspiré le morceau de minerai pour l'enfouir au fond de son marais dégueulasse.
Et moi, je finis ce texte en pleurant et hurlant son nom, jusqu'à ce que ma voix porte tellement que des ultrasons fassent vibrer mes larmes coulantes. »
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Déclinaison De Douleurs En Couleurs.
PoetryJournal sous forme d'un recueil de poèmes assez sombres pour la plupart. Voici quand la vie effraie plus que la mort elle-même.