24/07/17 Le mot du jour n°7 : Punais

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Je m'excuse pour cette "longue" pause de dix jours, mais je n'étais pas vraiment dans des conditions optimales pour écrire...

Malheureusement, les créateurs de l'application partent en vacances jusqu'en août, je pense donc qu'il n'y aura pas d'autres mots du jour d'ici là.

Pour me faire pardonner, vous trouverez dans ce texte, tous les mots que je n'ai pas utilisés pendant mon absence !

Désolé, et bonne lecture.

Tobiro !

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Le mot du jour : Punais
Qui sent mauvais, qui empeste.

En vagnaudant dans le marché, je me plus à en contempler l'hétéroclisme. Si je ne t'avais cherchée, je serais bien resté des heures à contempler cette place grouillante aux multiples facettes, multiples et différentes.

Au loin on voyait les lorettes*. Elles ne se montraient pas trop, mais tout le monde savait qu'elles étaient là. Malgré la réputation qu'elles avaient de ne pas fleurer la rose - certaines même étaient punaises - on comptait par centaines leurs clients, à toutes heures du jour et de la nuit. Elles n'avaient donc qu'à attendre.

Non loin d'elles, et toujours dans le domaine de la puanteur, des chasseurs vidaient leurs carnassières*. Malgré l'abondance de gibier dans les environs, il n'était pas rare qu'ils rentrent bredouilles. On ne les voyait alors que passer, serrer quelques mains pour s'éloigner ensuite, la tête basse et la queue entre les jambes.

Parfois passaient quelques nobles ou bourgeois enrichis, venus acheter des livres en compagnie de leur anagnoste*. Se trouvant joliets*, ils déambulaient prétentieusement, jouant de leurs afféteries* creuses, ou de leurs gros bijoux.

Dans ces moments-là, quelques galope-chopines* encore avinés de la veille les décriaient en leur lançant quelques fruits moisis à la figure. Cette scène était souvent risible, mais elle démontrait l'éternelle rivalité qu'entretenaient ces deux classes de la société, et qu'aucune union morganatique* ne réussit à estomper.

Après en avoir observé tous les acteurs, je me penchais sur les étals pour observer la marchandise. Et encore une fois, on ne pouvait qu'être surpris de sa diversité. Fruits, légumes, volailles, étoffes, bijoux, meubles, ustensiles, on y trouvait tout, mais mes préfères étaient sans hésitation les étals de poissonnerie.

De mer ou dulçaquicole*, les fruits et les poissons foisonnaient et me mettaient l'eau à la bouche.
Mais malheureusement, je ne pouvais me permettre de m'arrêter pour contempler tout ça, il fallait que je te trouve.

Tu ne pouvais être bien loin, je t'avais vu t'enfuir. Je m'en mordais les doigts, car j'aurais préféré mordre dans autre chose.
Je t'aperçus subreptiscement derrière un lampadaire pour finalement te retrouver deux rues plus loin.

Quand tu me vis, tu hérissas le poil et tu crachas. Tu était prête à griffer ou à mordre, mais je ne t'en laissai pas le temps. Je t'attrapai par la peau du cou, te faisant miauler plus que de raison.

Je t'avais suffisamment nourris, c'était à ton tour de me nourrir.


Lorette*:  Jeune femme au moeurs facile.

Carnassière*: Sac dans lequel le chasseur met son petit gibier.

Anagnoste*: Dans l'antiquité, esclave chargé de faire la lecture.

Joliet*: En langage littéraire, plutôt joli.

Afféterie*: Manière élaborée et prétentieuse d'agir ou de parler.

Galope-chopine*: Personne qui se rend dans les bars pour se faire payer à boire.

Morganatique*: Se dit d'un mariage d'un souverain, d'un prince ou d'un membre de la noblesse avec une personne d'un rang inférieur.

Dulçaquicole*: Se dit d'un organisme qui vit en eau douce.

Le Mot du JourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant