09/08/17 Le mot du jour n°9 : Thuriféraire

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Le mot du jour : Thuriféraire

Dans la religion catholique, clerc chargé de l'encensoir lors des cérémonies liturgiques.

Au sens figuré, en langage littéraire, personne qui loue démesurément quelqu'un ou quelque chose.


"Je ne supporterai pas une seconde de plus que vos thuriféraires déshonorent ainsi notre famille !

- Le raccourci que vous faîtes est fâcheux Monsieur d'Aquitaine, permettez de moi de modifier deux choses. La première c'est que tous ceux qui me soutiennent ne vous déshonorent pas. La seconde c'est que je ne suis pas responsable des paroles et des actes de ceux qui m'encensent.

- Et bien vous devriez l'être. Vos croisades contre les huguenots ont donné lieu à des centaines de massacres, et maintenant vos soldats du peuple se sentent puissants et se permettent de venir embêter les nobles. C'est intolérable !

- Revenez m'en parler demain, je suis fatigué.

- Avec tout le respect que je vous dois, si je reviens demain ce ne sera plus pour en parler."

En sortant de la salle, le duc d'Aquitaine jeta son chapeau par terre. De rage, il hurla en direction de la porte qu'il venait de fermer.

"Dîtes adieu à votre femme, ce sera sûrement la dernière fois que vous pourrez le faire."

                                                                                                  ***

Le lendemain, les deux hommes se retrouvaient dans ce même bureau. Ils s'étaient préparés tout deux, et chacun était certain que l'issue du combat tournerait en sa faveur.

Le duc d'Aquitaine le premier s'approcha de son adversaire. Il tira de sa ceinture une longue lame qu'il pointa en sa direction.

"Votre mort, monsieur, sera le seul geste que vous aurez fait pour honorer ma famille."

Sur ces mots il s'avança lentement vers son ennemi, en garde. Les premiers croisements de fers furent timides, chacun effectuant quelques coups rapides mais inefficaces, pour se chauffer, et évaluer l'adversaire. Puis le combat commença vraiment, frénétique et rapide. Les coups fusaient de partout, et l'entrechoquement du métal résonnait dans le bureau.

Commençant à fatiguer, le duc d'Aquitaine eut une idée. Il tendit le bras pour attraper le tisonnier, qui était posé devant la cheminée. Croisant l'objet avec sa propre lame, il para une estocade maladroite, et contrattaqua avec ses deux armes.

Malgré son indéniable habilité à l'escrime, son adversaire se retrouva fort mal en point. Rapidement il perdit la face. D'abord une esquive trop lente eut pour résultat une longue coupure au niveau de l'épaule, puis finalement son adversaire lui balaya les jambes d'un habile coup de pied, au moment où il s'y attendait le moins.

En plus de perdre son équilibre, l'homme perdit son épée, qui alla rebondir quelques dalles plus loin. L'acier froid lui mordait le cou, et s'y enfonçait petit à petit. Mais sans qu'il s'y attende, un énorme bruit de bois craquant retentit, détournant l'attention des deux combattants.

Surgirent par la porte démolie, trois soldats en uniforme. L'un deux s'avança, et dit :

"Par ordre de sa majesté le Roi, tout conflit faisant fi de la justice royale, et se réglant par duel entre les deux opposants, est puni par la peine capitale pour les deux belligérants. Cette peine pourra être effectuée sans passage devant une cour de justice, et simplement sous l'ordre d'un commandant."

Pendant qu'il parlait, les deux autres avaient commencé de mettre leur mousquet en joue, et visait chacun l'un des deux épéistes.

"Messieurs, je vous dis donc adieu."


Le Mot du JourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant