11/08/17 Le mot du jour n°11 : Mironton

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Le mot du jour : Mironton
En argot, homme quelconque ; individu douteux, suspect.

L'homme avançait d'un pas pressant dans la sombre ruelle. Il voyait au loin quelques mirontons, mais il tourna pour la première porte à sa droite. C'était une lourde porte en métal, qu'il ouvrit à l'aide d'une minuscule clef.

L'intérieur était insalubre. Sur les murs de bétons nus, il y avait des tags ridicules, dessinés par des amateurs. Lui, avait toujours détesté ces graffitis ; il trouvait que cela faisait perdre à l'endroit toute crédibilité. Il fut accueilli par trois types, avec tous la même mine patibulaire.

Deux d'entre eux, torses nus, exhibaient leurs nombreux tatouages. Des rumeurs circulaient selon lesquels le plus jeune se serait fait tatoué chaque fois qu'il avait tué un homme. Il devait avoir plus d'une vingtaine de tatouages.

Le dernier arrivé posa un gros sac de sport sur la table.

" Y'a plus de 500 000 là-dedans. C'est le résultat du dernier braquage qu'on a fait. Donc on partage en quatre, et tout le monde se barre. Je ne veux pas d'histoire comme la dernière fois."

Il avait dit ça d'une voix calme et posée, en regardant tour à tour ses trois associés. L'un d'eux se leva de sa chaise et prit la parole :

"Je suis désolé mon vieux."

Tout en disant ça, il sortit deux petits pistolets. Il pointa le premier sur l'homme qui venait de parler, et le seconde sur les deux autres hommes torses nus.

"Toi ; du menton il désigna l'un des dénudé ; tu rapproches le sac de moi. Bien, maintenant tu t'écartes doucement. DOUCEMENT J'AI DIT !"

Il passa son bras dans les anses du sac, tout en gardant ses flingues pointés sur les trois hommes. Il s'éloigna, et tira. Tout s'était passé en éclair. Les deux tatoués furent touchés à la poitrine et s'effondrèrent. Le troisième avait vu venir le coup, et avait, d'un violent coup de main, renversé la table pour s'en servir de bouclier. Accroupi derrière le meuble renversé, il réfléchissait à comment s'en sortir en vie.

"Je te laisse partir avec les sous et tu me laisses en vie. Je te jure sur ma vie et celle de ma mère que je tiendrais ma langue. Si tu veux même je t'allonge 100 000 de plus.
- Tu penses vraiment que je t'aurai demandé la permission ?"

Il tira trois autres balles de plus sans réussir à atteindre l'autre. Lui vit les balles se ficher dans le métal à quelques centimètres de sa tête. Il eut une idée. Il attendit encore quelques secondes, puis d'un coup sec repoussa la table. Celle-ci traversa la pièce et faucha les jambes de son adversaire. Il se rua sur lui, et le roua de coups. Deux coups de poing suffirent pour mettre son ennemi K.O. Il continua ensuite, se releva, enchaîna les coups de pieds dans les côtes et dans la tête. Ce n'est que lorsqu'il entendit la nuque craquer qu'il s'arrêta.

En sueur, haletant, il récupéra le sac, les deux armes, et s'en alla, comme il était venu.

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