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Dimanche 30 octobre 2016:

Toujours dans le même état qu'hier mais une légère amélioration en vue.
J'arrive à ouvrir les yeux.
Vous noterez le bon jeu de mots!
Plus sérieusement, en plus de mes yeux qui s'ouvrent, je sens ma langue pâteuse faire des tours dans mon orifice buccal.
Et c'est donc comme ça que je découvris que le tuyau qui était dans ma gorge, n'y était tout simplement plus, ainsi que le masque qui me faisait respirer.
C'est là que je pris conscience que je pouvais parler si je le souhaitais.
Chose que je tenta immédiatement, et c'est une chose de réussie avec un petit temps d'adaptation.
Et c'est quand je testais plusieurs mots à évoquer à l'oral, tels que " sale pute", "grosse connasse" ou encore "puceau refoulé", que le médecin arriva en trombe dans ma chambre.

-Mlle Théa, bonjour. Je ne m'attendais pas à vous voir d'aussi bonne forme dès votre premier jour d'admission dans notre centre hospitalier. Me dit le médecin d'aujourd'hui.

-Ca doit être l'habitude que voulez vous. Repondis je sur le ton de l'humour.

-Et c'est d'ailleurs une chance que vous soyez encore parmi nous, et suite à ca nous vous prescrivons un petit stage dans une maison de repos afin que vous puissiez faire le point sur votre vie et sur vous meme.

-Je n'irai pas.

-Ca ne vous fera que du bien! Ne soyez pas réticente à cette idée.

-Plus facile à dire qu'à faire. Murmurais je.

-Vu votre état je pense qu'une simple semaine suffira, et je pense que quelques jours encore auprès de nous suffiront pour vous remettre sur pieds totalement.

-Que ca se finisse au plus vite.

Bon je vais expliquer rapidement pourquoi je me retrouve réellement encore ici.
Depuis un nombre d'années de plus en plus élevé, je ressens un profond mal-être, ce qui me poussa plusieurs fois aux tentatives de suicide ratées que j'ai pu faire.
Disons que je ne veux pas forcément m'ôter la vie mais c'est plus un cri d'alarme, une demande d'aide.
Je prends beaucoup trop de choses à cœur alors forcément ça n'aide pas à la reconstruction.
Bien sûr j'ai déjà eu affaire à des psy mais même eux désespèrent devant moi, effectivement je ne suis pas forcément triste d'extérieur, je suis plutôt souriante et je ne montre pas souvent mes faiblesses.
Alors il est difficile pour eux de déceler ce qui ne va pas en moi.
Vous comprenez donc plus facilement pourquoi je me retrouve ici.

Me voici 3 jours plus tard, soit le 2 novembre, aux portes de l'hôpital.
Je jette un rapide coup d'œil à la structure du bâtiment, en espérant que ça soit la dernière fois que je me retrouve ici.
Malgré tout j'ai la volonté de m'en sortir.
Comme nous ne sommes pas tous riches pour se payer un taxi et que je ne suis pas venu ici avec ma voiture et mes poignets en sangs toute seule, je me rends donc vers la station de métro la plus proche.
Pour éviter un voyage trop ennuyant je sortis mes écouteurs de mon sac et les brancha à mon téléphone.
Plus j'avançais plus je me sentais légère.
Comme un poids qui se soulevait de mon être.
En continuant mon chemin, je baissais les yeux pour me concentrer sur les paroles évoquées par G-Eazy dans "Tumblr Girls".
Malgré mon anglais horrible, et suite à de longs moments à écouter cette chanson je saisis ce que voulait dire mon rappeur américain préféré.
Et ce qui devait arriver, arriva.
D'ailleurs ça n'aurait pas été drôle si ça ne m'était pas arriver.
Digne des plus grandes scènes de films, je me retrouva propulser au sol par la force physique de l'aimable beauté qui se trouvait face à moi en me tendant sa main virile pour que je me relève.
Bien sûr, n'étant pas une princesse, je ne saisis pas sa main et me contenta de me relever seule.

-Pour te faire pardonner il te faudra plus qu'une main tendue. Lui dis je d un air faussement sérieux.

Il haussa un sourcil, puis un petit rictus se dessina sur le coin de ses lèvres.

-Fan de moi à ce point la ? Me dit il.

-Je sais qui tu es mais je ne connais pas forcément tes sons par cœurs.

-Alors que me faut-il faire pour que tu puisses me pardonner de ma maladresse? Me demanda t il.

-Vu que je suis gentille, je te laisse le choix entre, me raccompagner chez moi pour éviter que je me fasse chier durant mon trajet, ou bien me préparer une journée exceptionnelle dans les endroits insolites de Paris, ou encore me faire passer une soirée autour d un bon verre de vodka pure. Dis je d'une traite.

-T'as pas peur de te faire tej toi?
Mais pour commencer je te propose de te raccompagner chez toi, et à voir si ta compagnie ne m'offense pas, peut être que je te ramènerai a une soirée!

-Je prends ! Aller on y va sinon on va rater tous les métros.

Pour toute réponse il me sourit et me suivi dans les longs couloirs parisiens.

Et c'est comme ça que le changement commença.

Notre Victoire.|Tome1.|Nekfeu.|Terminée.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant