Notre Victoire.|Tome1.|Nekfeu.|Terminée.

22.

Passé:

Je n'avais que 11ans.
Mais vivre avec cette pression à fait de moi quelqu'un de mûre très rapidement.
Enfin je pense.

-Pourquoi?

-C'est de ta faute si on en est la, sale connasse.

Sa main vient s'abattre violemment sur ma joue.

Je ne sais pas pourquoi mon père m'en voulait à ce point la.
Cette vie je ne l'avais pas choisi.
Et a 11ans on comprend encore moins.
Je n'avais pas choisi de faire mourir ma mère comme il me disait si bien.
Ma sœur elle, avait 16ans, Et elle essayait toujours de me protéger de papa, mais il a toujours été plus fort que nous.

Il répétait sans cesse que ma sœur était celle qui avait fait souffrir maman mais que j'étais celle qui l'avait achevée.

Pendant des années il nous battait.
Sans relâche.

J'ai toujours pensé que c'était lui qui avait tué maman, mais mes souvenirs de l'époque n'ont jamais été assez nets pour réellement savoir ce qui c'était passé.

Un soir, ma sœur qui devait rentrer pour 18heures avait eu le grand malheur de rentrer à 18h15.
Elle s'excusait au près de mon père.
Au début, il ne dit rien.
La laissant faire la cuisine comme à chaque fois.
Nous avions mangé dans un silence de mort.
Puis avant d'aller nous coucher notre géniteur nous appela.
Avec Alexya, nous savions déjà ce qui allait se passer.
Enfin nous pensions savoir.
En effet comme tous les soirs, il nous faisait regretter notre venue au monde.

"Je ne l'ai jamais voulu moi votre arrivée dans ma vie, vous n'êtes que des sales petites connes assassines."

Jamais il ne nous avait dit un mot gentil.
Jamais.

Vous savez à force on s'y habitue.
On sait quelle douleur physique on va ressentir et celle morale aussi.

Mais ce soir La mon père voulait faire regretter ma sœur d'avoir mis simplement quinze minutes de plus pour rentrer.
Alors ses coups ne s'arrêtaient pas quand elle pleurait.
Au contraire, ils étaient de plus en plus fort.

"Mais papa arrête tu vas La tuer."

Je tentai tant bien que mal de m'interposer entre les deux, mais rien ni faisait.

"Vas t'en Victoire, ne te fais pas frapper pour moi."

C'était ses derniers vrais mots.
Apres ce n'était que des souffles, des sanglots, Et des "arrête je t'en prie.".
Mais rien y faisait.
Il était devenu incontrôlable.

Quand il arrêta pour de bon je me précipita au sol pour voir l'état de ma sœur.
Mais je ne sentais plus son pouls. Je ne voyais plus non plus son cœur battre.
Et j'avais compris.
Compris que c'était trop tard.

Il s'était débrouillé pour faire disparaître le corps.
Et depuis ce jour là, je me débrouillais moi pour rentrer le plus tard Et partir le plus tôt.
Ma technique marcha pendant 5ans, enfin quelques coups m'étaient toujours destinés mais beaucoup moins qu'avant.

Et a partir de mes 16ans j'avais quitté le "foyer familial".

J'avais dormi Et vécu à la rue pendant plus de deux semaines.
Puis un soir, une dame, s'était présentée à moi.
Elle m'avait Tout offert.
Un Toit, la nourriture, un minimum d'amour.
Mais avec son fils ca ne se passait pas si bien que ca.
Et j'étais restée une année avec eux.
Une année ou je vivais entre amour et haine.
Margot, ma seconde mère n'a jamais su que son fils me traitait comme mon père.
En réalité, je lui doit tout à Margot.
Elle avait perdue son mari d'un cancer Et s'occupait quand même de moi.
Elle m'avait pris un petit loft.
Je travaillais et je participais au loyer.
Mais un soir, son fils, Justin, était venu sonné à ma porte.
Il s'excusait pour l'année qu'il m'avait fait subir.
Alors il m'avait dit qu'il voulait prendre son indépendance, je lui ai proposé de venir habiter avec moi.
Alors pendant deux ans, je vivais le grand amour avec Lui, enfin c'est ce que je pensais, je ne l'aimais pas vraiment au final.
Mais c'était sans compter sur l'amour des coups qu'il me donnait.
Et oui, conne comme je suis j'avais cru a ses belles paroles.
Mais ses actes étaient contradictoires.
Il me frappait Et m'humiliait toujours un peu plus.
Mais gentleman qu'il était il payait le loyer à Lui tout seul, Et je travaillais alors j'économisais.
C'est ca qui m'a sauvé.

"Tu n'as pas le choix, Tu restes avec moi salope."

C'est ce qu'il me répétait souvent.

Vous vous demandez comment Margot faisait pour ne rien voir?
Son fils était un petit comédien prodige.
La comédie française, ca aide.

Un soir, ses coups avaient été tellement brutes, que pour la première fois, j'en avais crachée du sang.
Et c'était mon déclic.
J'avais attendu qu'il s'endorme et avait pris juste de la bouffe et trois affaires et je m'étais cassée.
Au bout de trois jours j'avais dégoté mon appartement.

Vous vous demandez où était passée mon père ?
Jamais bien loin.
Toujours la pour m'en faire baver.
Elle se débrouillait pour que je sois virée ou pour que Justin pense que je le trompait, donc des énièmes coups.
Mais quand j'avais réellement pris mon indépendance, je n'avais jamais plus eu affaire à lui.
Un vrai bonheur.
Je me suis toujours demandée pourquoi il m'avait lâché du jour au lendemain mais je ne m'en plaignait pas.
Alors je travaillais, Et m'occupais de mon appart, voila ma vie, sans amis avant de rencontrer les garçons.

Je n'oublis pas de raconter aux garçons ce qui c'était passé il y a un peu moins d'une semaine.

Jade me tenait la main.
Elle me soutenait.

"Rare de voir un être humain, être humain."