7 septembre

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Aujourd'hui, les cours ont vraiment commencé. Histoire, français, anglais, espagnol. Cette journée était épuisante. Lucie me raconte des potins et des rumeurs sur les profs qu'elle connaît grâce à sa mère qui est prof de maths ici. 

À midi elle m'a présentée à son copain qui lui est en terminale. On a mangé tous les trois au self. Heureusement qu'ils étaient là car sans eux je n'aurais jamais compris comment me rendre jusqu'au réfectoire. Je ne suis toujours pas à l'aise avec les locaux du lycée, c'est vraiment beaucoup trop grand, les couloirs se ressemblent tous et je n'ose pas aller vers les gens. Pas encore...

Je leur ai raconté mon ancienne vie à Bordeaux, mon déménagement ici et pour la première fois j'ai parlé à quelqu'un de ce sentiment étrange de ne pas être à ma place. Je crois qu'ils ont compris ce que je voulais dire et ça fait beaucoup de bien. Je sens tout de même qu'il me faudra encore du temps pour m'acclimater et accepter cette nouvelle vie qui débute...

Malheureusement Lucie n'est pas avec moi en LV2. J'ai dû trouver ma salle toute seule. Je ne savais même pas qu'il y avait quatre étages... Je suis arrivée en avance dans le couloir mais je n'ai reconnu personne de ma classe. Alors je me suis assise avec mes écouteurs dans les oreilles.

Une main s'est posée, très légèrement,  sur mon épaule mais a suffi à me faire sursauter. 

"Ce n'est pas autorisé d'avoir votre portable à l'intérieur du bâtiment..." 

J'ai levé les yeux mais à la voix j'avais déjà reconnu la prof d'avant-hier. 

"Vous ne devriez pas non plus être assise dans le couloir mais je suis gentille, je ne vais rien vous dire de plus pour aujourd'hui... Vous semblez vraiment perdue mademoiselle..."

Je n'ai pas eu le temps de répondre qu'elle était déjà partie. Plutôt petite, elle portait une robe bleue marine avec des talons compensés. Elle a laissé derrière elle l'odeur enivrante d'un parfum subtile mais qui m'a fait l'effet d'une claque. Je l'ai regardée marcher jusqu'à ce qu'elle tourne au bout du couloir. Alors qu'elle allait disparaitre, elle s'est retournée et m'a souri, doucement, ses yeux se sont plissés un peu et elle m'a fait signe avec sa main. 

Je ne sais toujours pas son nom.

Oh my DianeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant