Premier été

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A n'avoir que toi d'horizon

J'ai rejoint Diane. Elle était sur le même banc que l'été précédent, assise, tranquille, ses mains posées bien sagement sur ses genoux.

Puis ses mains, quand je suis arrivée, se sont tendues vers moi. Elle les a posées doucement, tendrement, sur mes épaules. De mes épaules elles sont descendues, voraces et subtiles à la fois vers mon dos, ma taille, mon cou. Elles n'avaient pas le temps de se poser quelque part qu'elles repartaient ailleurs, je frémissais à peine de ses doigts sur mes bras, ma nuque, que déjà ils avaient disparu ailleurs. Ses caresses m'envahissaient tellement que je faillis ne pas entendre sa voix me murmurer "Allons chez moi, si tu veux bien..."

Tu. Nous en sommes donc là. Des mois sans elle, des mois à mourir de son absence, des mois à tout tenter pour survivre et nous voilà à ce tutoiement, à cette promesse d'intimité.

Je ne sais pas si je lui réponds ou si j'hoche la tête mais nous voilà parties vers chez elle. Nous passons le portillon, la porte d'entrée puis celle de sa chambre.

Je ne vois ni les pièces par lesquelles nous passons ni la décoration de la dite chambre. Je me sens tomber sur des draps très doux, sur moi le corps plus doux encore de Diane surmonté de son sourire divin me recouvre délicieusement. 

Ses mains reprennent la promenade qu'elles avaient engagé dans le jardin du musée dans lequel nous n'avons pas marché longtemps. C'est grâce à leur lente balade que je m'aperçois que je suis nue ainsi que Diane. Tout se déroule comme un rêve, agréable, très suave, très  incohérent aussi. Je suis bien, je ne pense pas à ce que je fais, à ce que Diane fait. Parfois j'entends son souffle devenir plus saccadé mais alors le mien résonne tellement à mes oreilles, mon sang bat si fort dans mes veines que je n'entends plus rien et mes yeux se ferment, je veux les ouvrir de nouveau pour voir Diane et son sourire penchés vers moi mais le plaisir me les ferme malgré moi.

Au bout de ce qui m'a paru une éternité, je me suis réveillée. Un rayon de soleil très pâle tombait sur les draps violine. Diane à côté de moi dormait, les cheveux entremêlés sur son épaule droite, le nez dans l'oreille et sa main, dans la mienne.

Oh my DianeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant