Chapitre 12

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Nicolas failli s'étouffer avec son sirop de pêche  (qui était délicieux, soi dit en passant) quand il lu le texto d'Iris.
《Slt tu peux sortir g bsn 2 toi ds 30min. Rdv à lR 2 jeu》
Cet tentative sucrée de mort était due principalement au langage texto, qui lui était incomprehensible. Il dut relire le message 3 fois avant d'en comprendre le sens. Il décida de finir son verre avant de sortir. Ce serait du gâchis de laisser une boisson aussi bonne, sans blague !
Lorsqu'il rejoint Iris, elle piétinait sur place.
- Ahhhh ! Enfin, soupira t'elle.
Nicolas s'assit sur le toboggan de l'aire de jeux.
- Tu veux quoi ?
- J'espère que tu seras de meilleur conseil que ceux à qui j'ai déjà demandé. Mon frere veut m'envoyer chez une psy, ma mere vaut mieux pas qu'elle sache et Tom, il...
- Pardon ?! s'étouffa le garçon pour la deuxieme fois de la journée.
Cette fille allait le tuer !
- Tu reparles à Tom ?!
Iris se tritura les mains, mal à l'aise.
- Ben... C'est mon ami et...
- Ton ami ?! s'énerva le boutonneux. Après ce qu'il nous a fait c'est ton ami ?!
Il fit quelques pas avant de revenir vers la jeune fille qui éclata de rire :
- Je rigolais ! Je reparles pas à Tom ! Putain t'aurais vu ta tête, c'était trop drôle...
Elle rit comme ça pendant une bonne minute avant de reprendre un air sérieux pour lui demander :
- T'as un remède miracle contre les cauchemars ?
Nicolas se fit violence pour ne pas avaler sa salive de travers pour la troisieme fois consécutive.
- Tu fais des cau... Ooooh ! C'est pour ça que tu ne dormais pas bien et que tu avais des cernes ?
Il la regarda attentivement. Elle avait l'air épuisée. Apparemment, elle avait refait un mauvais rêve cette nuit.
- Tu veux en parler ?
- Non ! se braqua aussitôt la belle blonde. Euh... non. Pas tout de suite. Ça me forcerait à te révéler une part de ma vie que je n'ai pas envie que tu saches.
Nicolas haussa les épaules.
- Comme tu veux. Si t'as brusquement envie de te confier, je suis là.
Il inspira un grand coup et commença :
- Mon père a quitté ma mère sur un coup de tête quand j'étais en CP. J'étais en train de faire un coloriage Cars avec Ro... avec ma soeur. Enfin bref. Ma mère pleurait, elle hurlait. J'étais petit, je ne comprenais pas ce qui se passait.
Il marqua une pause.
- Ma soeur essayait de me distraire mais je ne pouvais pas m'empêcher d'écouter. Finalement, on a entendu la porte claquer et la maison est redevenue silencieuse. On entendait plus que le bruit des crayons sur le papier et les sanglots de ma mère.
Iris s'approcha de lui et lui prit la main.
- Plus tard, on a déménagé. On est venus ici car maman n'avait plus assez de sous pour entretenir la maison. Elles m'ont expliqué que papa avait trouvé une autre femme, mieux que maman. Mais je sais que ma mère l'aime toujours.
Ils restèrent en silence à écouter les oiseaux chanter. Nicolas baissa la tête sur leurs mains entrelacées et se sentit rougir. Leur relation avait beaucoup évoluée. Dire qu'il y a 2 semaines elle le détestait. Tout cela à cause (ou grace) à Mathys. Il repensa au gage qu'il lui avait donné. Imaginons qu'ils sortent ensemble. Comment pourrait il supporter de lui mentir ?
Et même : comment lui avouer la vérité ? Qu'il ne l'aimait pas, que tout ceci n'était qu'une mascarade ?
Il se sentait un peu coupable.
- Eh, tu m'écoutes ?
- Non, désolé. Tu disais quoi ?
Iris se racla la gorge, gênée.
- De base, je suis pas là pour les cauchemars. C'est ma mère qui m'envoie. Elle demande si tu veux venir manger dimanche soir.
Dimanche. Le dernier jour de son gage. Mathys le tuerait si il refusait.
- Normalement on est là. Pourquoi moi ? Je veux dire, pourquoi pas Nadia ?
- Ah bah demande lui ! Non, en vrai. C'est parce que tu as fait "bonne impression" malgré le fait que tu n'avais pas de pizzas. D'ailleurs mon frere a ralé pendant cinq bonnes minutes après ton départ, rit la jeune fille.
Nicolas étudia la question et lâcha :
- Mmh ton frère...
- Stop. Je t'arrête tout de suite. Samedi, il avait trop bu. Un peu comme d'hab, en fait. En temps normal, il est adorable. C'est le meilleur des grands frères.
- Je te crois ! s'exclama le boutonneux. Non, je voulais dire : ton frère et ta mère, ils ont réagi comment quand ils ont su pour ton renvoi ?
- Oh. Ça, fit Iris d'un ton dédaigneux. Mon frère a appelé le lycée. Le principal a taillé ma mère. Et honnêtement, même si on s'engueule souvent et que je l'aime pas beaucoup, bah je l'aime...
- Wow, super logique, commenta Nicolas.
- ... et je supporte pas qu'on dise du mal d'elle car si elle n'avait pas été là ben moi et Alan on serait pas comme on est maintenant.
- C'est à dire ?
- Parfaits !
Ils éclaterent de rire.
- Je peux te poser une dernière question ? demanda Nicolas.
La jeune fille hocha la tête.
- Tes cauchemars... Nadia est au courant ? Enfin, cette passe de ta vie. Elle sait ?
- Non. Et il vaut mieux qu'elle ne sache pas.
Elle soupira :
- Depuis qu'elle sort avec Mathys, j'ai l'impression qu'on s'éloigne. Je suis super contente pour eux, hein ! Mais genre hier je lui ai proposé de venir faire du shopping avec moi cet aprem. Elle m'a dit qu'elle pouvait pas car elle serait avec Mathys. Elle m'a même pas dit qu'elle était désolée.
- Alors du coup t'es venue me faire chier, termina Nicolas.
Sa compagne eut un sourire amer.
- Dis tout de suite que t'es pas content de passer un moment avec la plus belle fille du monde.
- La plus belle fille du monde c'est... Meeeerde ! Prune !
Iris haussa un sourcil.
- Prune ? C'est qui celle là. Je suis sure que je suis plus belle qu'elle.
- C'est ma chienne, patate !
- Et alors ?
- Ça te dit de balader un chiot hyperactif ? questionna le boutonneux.
La blonde hocha la tête, ravie. Elle aimait les chiens depuis qu'elle était jeune car elle s'était fait mordre par un canidé. Cela n'avait pas déclenché une phobie comme la plupart des gens, mais une admiration profonde. Curieux ? Absolument !
Ils rentrerent chez le garçon. Prune avait commencé à s'attaquer au fauteuil de Christine.
- Meeeerde... fit Nicolas en se jetant à genoux pour écarter l'adorable bestiole.
Iris regardait autour d'elle d'un air intéressé. Elle s'approcha du buffet et, la remarquant, s'empara d'une photo.
- C'est ton père ?
Son ami eut un sourire mi triste mi gêné en acquiescant.
- Il a l'air sympa.
Elle reposa le cadre. Nicolas avait attrapé la laisse.
- Pru-pruu, chantonnait il. Viens on va se promener !
Iris avança à petits pas vers la chienne de l'autre côté. Elle sauta brusquement sur le petit animal.
- J'te tiens !
Malheureusement, Prune, se sentant cernée, avait sauté au dernier moment derrière le canapé. Et c'est sur Nicolas que la jeune fille tomba. Il trébucha en arrière, créant ainsi la situation la plus malaisante qui puisse exister : lui sur le dos, elle sur son ventre, leurs visages séparés uniquement par quelques centimètres.
Le souffle court, aucun des deux n'osait bouger. Nicolas pensa à Mathys et dans un élan de courage, approcha ses levres de celles de la blonde. Elle ne recula pas et après un moment de surprise elle appuya également sa bouche. Les yeux fermés, les deux adolescents roulerent sur le coté. Lorsqu'il sentit la langue d'Iris s'approcher de sa bouche, Nicolas surmonta son dégout et entrouvrit les lèvres. Leurs langues attaquerent alors une danse sans fin. Enfin, si. Tout a une fin. Celle ci fut due au manque de souffle. Couchés sur le parquet, ils recommencerent à respirer en se tenant la main, sans bruit. Les joues rouges, le boutonneux songeait que ce baiser n'avait rien à voir avec ceux qu'il échangeait avec Charline. Il était beaucoup plus passionné, plus intense. Il se surprit même à aimer ça. Quant à Iris, elle ne savait plus où elle en était. Elle aussi avait franchement apprécié. Pour la premiere fois depuis longtemps, elle avait ressenti autre chose que du désir sexuel. Nicolas avait réussi à lui redonner ce que Matt lui avait pris. Elle avait envie de reposer ses lèvres sur les siennes et de ne jamais s'arrêter. Le visage de Matt lui revint en mémoire et elle se mordit la lèvre. Nicolas se racla la gorge, brisant le silence qui régnait.
- Ce qui vient de se passer...?
Iris secoua la tête.
- C'était bien, dit elle.
- Oui. Très bien.
- Tu as aimé ?
- Oui. Et toi ?
- Oui, soupira la blonde.
- Danc ce cas, qu'est-ce qui nous empeche de recommencer ?

OULOULOUUU
AVOUEZ VOUS L'ATTENDIEZ TOUS ?
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La belle et le mocheOù les histoires vivent. Découvrez maintenant