Chapitre 13

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Mathys chopa Nicolas à la pause de midi, le jour suivant. Il l'emmena à l'écart et le questionna :
- Alors, ça avance ?
Il parlait bien sûr d'Iris et lui.
- Nan parce que je te rappelle qu'on est déjà jeudi et que ton gage se termine dimanche !
- Je sais, je sais... répondit evasivement le boutonneux.
Il était en plein conflit intérieur. Devait-il révéler ou pas qu'ils s'étaient embrassés dans le salon ? Surtout qu'après, ils n'avaient pas arrêté ! Il avait senti son corps s'embraser au rythme des baisers qui s'enchainaient. C'était une sensation nouvelle qu'il tenait à garder pour lui. D'autant plus qu'il ne savait pas ce que ressentait Iris.
- Rien de folichon, lâcha t'il finalement. Elle m'a appelé hier pour lui servir de bouche trou car tu monopolisais sa meilleure amie. On a promené le chien. C'est tout.
Pour la partie du chien, c'était vrai. Ils avaient été interrompus dans leurs échanges brulants par un jappement de la chienne. L'animal s'impatientait et voulait aller se promener, s'étant lassé du fauteuil. Durant la promenade, ils avaient marché sans bruit, l'un à côté de l'autre.
- Ah si, je suis invité à manger chez elle dimanche soir. Sa mère m'aime bien, se souvint t'il.
Ça lui était sorti de la tête, avec tout ça. Il n'avait quasiment pas dormi de la nuit, se torturant l'esprit pour savoir comment il devait se comporter envers la jeune fille aujourd'hui. Finalement, elle n'était pas venu. Pourtant, normalement, elle n'était plus virée. Enfin, ça réglait tous ses problèmes. Ou presque.
- Aaaah ! Bah c'est très bien, ça ! s'exclama Mathys.
- Et toi avec Nadia ? questionna Nicolas en détournant habilement la conversation.
- Parfaite. Cette meuf est parfaite.
Le beau brun avait des étoiles dans les yeux.
- Sa façon d'embrasser est parfaite, son visage est parfait, ses courbes sont parfaites, son corps est par...
- Euh merci mais je vais me passer des détails.
Nicolas eut un petit rire nerveux. Il avait bien compris ce qu'il s'était passé mercredi après midi et n'avait pas très envie de s'attarder sur cette histoire. Ce qui pouvait être compréhensible.
- On va manger ?
Les deux garçons se mirent en route vers la cantine. Les couloirs étaient vides. Seuls leurs pas résonnaient sur le sol. À la sortie du couloir, ils eurent une bien mauvaise surprise. En moins d'une minute, les bras des adolescents furent mis dans leurs dos et ils furent plaqués contre le mur pour ne pas qu'ils puissent bouger. Une voix doucereuse parvint à leurs oreilles :
- Alors ? Je vous ai manqué ?
- Non, pas du tout, rétorqua Mathys en se débattant. Relache nous, Tom.
L'ignorant, Tom s'approcha de Nicolas et susurra :
- Dis moi, t'as fait quoi avec Iris hier après midi ?
- On a parlé au parc, on est allés chez moi, on a attrapé ma chienne et on est allés la promener. Autre chose ?
- Oh, une chienne, t'en as attrapé une belle, gloussa Tom en pensant à Iris.
Nicolas se retint de lui mettre un coup de pied dans les parties.
- Mais tu parles pas des filles comme ça ! C'est pas des animaux, c'est des humains, putain !
- "C'est des humains, putain", répeta t'il avec une voix digne des filtres snap. Je peux corriger ta phrase ? Je ne parle pas des filles, je parle d'Iris.
- Et ça change quoi ? Iris est une femme aussi.
- Non, une pute !
Mathys regardait la scène la bouche ouverte. Il n'avait jamais vu Nicolas parler autant à Tom, et encore moins pour défendre quelqu'un. Ignorant la douleur de son épaule gauche, il se tordit pour continuer d'écouter. Le garçon qui le tenait lui écrasa la tête contre le mur.
- T'as une preuve que c'est une pute ? reprit Nicolas. Une pute, c'est quelqu'un qu'on paye pour baiser.
- Eh, Tristan, chuchota Mathys. On est potes, toi et moi. Tu me fais mal.
- Comment je le sais ?
- Désolé Mathys, fit Tristan d'un ton chagriné. Tom me tuera si je te lâche. Et tu traines plus trop avec nous, en ce moment.
- Je le sais parce que je l'ai payée. Je l'ai payée pour me sucer, annonça Tom d'un ton victorieux. Et je peux vous dire qu'elle est bonne, dans tous les sens du terme.
- Allez, mec ! Écoute, j'ai des places gratuites pour Valerian. Je t'en passes une si tu me libères. Et je m'arrange pour donner l'autre à Cynthia, argumenta Mathys en se souvenant des amourettes secrètes de son ami.
Tristan relâcha un peu sa prise, surpris. Mathys aurait pu se dégager et le taper, mais il repugnait à faire ça. Le garçon était un vrai ami.
- Tu ferais ça ? demanda t'il.
- J'te jure, grimaça le brun.
Son épaule le faisait de plus en plus souffrir.
Il regarda Nicolas. Le garçon qui le tenait, il le connaissait. Il s'appelait Milo et n'était pas réputé pour être des plus tendres. Il sentit les mains qui le tenaient se desserer totalement. Tom avait l'attention fixée sur Nicolas et ne faisait pas attention à lui. Il remarqua en frissonant des marques sur le visage de son ami. On était en train de le taper.
- Merci, dit il à Tristan. T'es un vrai pote. Je te revaudrais ça.

Nicolas fixait Tom droit dans les yeux.
- Qu'est-ce que t'as contre moi ?
- La liste serait trop longue et j'ai un peu la flemme désolé.
Il s'approcha de lui et lui donna un coup de poing. Un bleu en plus, songea tristement le boutonneux. Il ne sentait plus ses mains tant Milo le serrait fort.
- Je te repose la question une derniere fois, après je te casse le poignet. Que se passe t'il entre toi et la pute ? s'énerva Tom.
- Tu pues de la gueule, répondit le garçon sans ciller.
- Bordel mais...
Il attrapa brutalement son poignet entre ses mains et s'apprêtait à le tordre quand un poing vint percuter son visage. Un corps tendu par la rage se jeta sur lui.
- Tu-le-touches-pas, hurlait Mathys. Tu-touches-personne.
- Mathys, arrête, cria Nicolas.
Tom avait déjà une artère ouverte, la levre fendue et le nez sanguinolant. Et le beau brun ne semblait pas être prêt de se stopper. Ils entendirent des bruits de course, puis une voix adulte :
- Qu'est-ce qu'il se pa...
La scène sembla se figer sous les yeux du professeur. Son regard passa d'abord sur Tristan, qui observait l'action depuis le radiateur. Puis sur Milo, qui lâcha automatiquement un Nicolas blessé au visage, mais pas autant que Tom, qui avait subit la fureur de Mathys. Lequel avait les poings en l'air, comme si il allait continuer à le frapper.
Le prof secoua la tête.
- Quelqu'un peut m'expliquer ce qu'il se passe ?
Tristan se leva timidement.
- Monsieur, vous vous souvenez de quand vous nous avez dit d'oublier nos différends pour être tous potes ? Ben nous, c'est ça. On règle une embrouille.
L'instructeur souffla par le nez.
- Vous me faites honte. Regler vos affaires par la force... Ah non, vraiment j'ai honte ! Je ne dirais rien pour cette fois. Allez vous nettoyer, mais si ça se reproduit, sachez que je n'hesiterais pas à aller voir le principal. Serrez vous la main.
Tom eut un sursaut de recul.
- Pardon ?!
- J'ai dit, serrez vous la main.
- Je ne serrerais pas la main de ce...
- Tu veux que j'appelle le principal ? menaça Mr O******.
Tom prit la main de Mathys dans la sienne en maugréant des choses incompréhensibles tandis que Milo faisait de meme avec Nicolas. Puis les lycéens partirent en groupes séparés, laissant le professeur abasourdi.

Nadia tapotait des doigts sur la table. Elle attendait les garçons depuis quinze minutes et ils n'arrivaient toujours pas.
- Mais arrête de stresser, gémit Iris en face d'elle.
- Raconte moi quelque chose alors, faut que je sorte Mathys de mes pensées !
La blonde hesita à lui raconter ce qui la tourmentait. Ce qu il s'était passé hier après midi. Avec Nicolas. Qu'elle avait senti ses levres sur les siennes et ses mains dans son dos. Qu'elle avait apprécié, qu'elle en voulait plus. Elle ne pensait qu'à ça. Sa meilleure amie attendait toujours en recommençant à tapoter sur la table.
- Bon, tu ne le dis à personne mais...
- Mathys ! hurla Nadia.
Iris se retourna. Les garçons étaient là. Elle déplaça son plateau pour que le brun soit à coté de sa meilleure amie sans penser aux conséquences. Ce n'est que lorsque le plateau de Nicolas se posa dans un bruit sec à ses cotés qu'elle se rendit compte qu'elle avait fait une grosse bêtise. Elle s'appliqua à avoir l'air naturel et piqua une feuille de salade dans son assiette. Elle l'amena jusqu'à sa bouche. Mathys et Nadia se murmuraient des trucs à l'oreille. Des trucs de couple, pensa t'elle amèrement. Tout de suite après elle regretta sa pensée. Elle s'en fichait d'être en couple. Ce n'était rien de plus qu'un plan cul officiel. Mais au fond d'elle, elle avait besoin d'amour. Et cet amour était juste à coté d'elle. Elle lui jeta un regard en biais. Il la fixait aussi. La jeune fille détourna aussitôt le regard, se sentant rougir un peu. Nicolas se pencha vers elle et murmura :
- Alors on fait comme ça ? Comme si il ne s'était rien passé ?
Elle sentait la déception dans sa voix, apparemment il avait aussi aimé. Elle secoua la tête, sentant les larmes lui venir. Le visage de l'homme s'imprimait en couleur dans sa tête, plus net et présent que jamais.
- Je suis désolée, souffla t'elle d'une voix étranglée par le chagrin.
Elle se leva et ajouta :
- Je ne peux pas...
Elle quitta la cantine en essayant de cacher ses pleurs. Une fois dans les toilettes, elle pleura en silence pendant dix bonnes minutes. Elle posa sa tête contre le mur et ferma les yeux.

C'est donc ça, être amoureuse, songea t'elle.

•••

OULOULOUUUUUUUU !
Tjrs cet homme mystérieux qui se met entre eux alala je suis une auteur cruelle quand même ! Je devrais peut être arrêter l'écriture. Je suis donc actuellement en Angleterre (cucu) tout se passe pour le mieux merci meme si bon je suis sur le ferry donc ça a pas vrmt commencé. Je vous fais des gros bisous poilus jpp

La belle et le mocheOù les histoires vivent. Découvrez maintenant