L.A, août 2000.
J'avais littéralement passé de longs jours à réfléchir. Des semaines durant, mon cerveau avait surchauffé, peu importe l'endroit où je me trouvais. Au travail comme chez moi, mes pensées m'avaient tenue compagnie et avaient redonné un certain sens à mes actions.
Je ne pensais qu'à Nina ; au bonheur de ma petite sœur. Je désirais trouver la solution, qui lui permettrait de vivre encore des années durant. Parce que la voir se tasser au fond de son lit, jour après jour, ne permettait pas à mon esprit de se calmer. Bien au contraire ; il ne pouvait pas se résoudre à la voir disparaître définitivement au fond de ses couettes.
Seulement, je n'osais pas me l'avouer, mais c'était également pour éviter de me confronter. Me faire à l'idée d'une possible perte, mais aussi l'incapacité de faire face à mes responsabilités, qui s'empilaient comme du linge sale.
Le départ d'Henry, mes tensions irrégulières avec Edwige, et la soudaine disparition de Tom de la circulation...
En effet, ce dernier s'était fait très discret ces derniers temps, et n'avait pas donné signe de vie depuis plusieurs jours. Je m'étais demandé à plusieurs reprises si je devais prendre de ses nouvelles, mais le souvenir de notre dernière entrevue et du comportement d'Edwige à son égard, m'y avait fait renoncer.
Elle allait mal, et cela se ressentait jusque dans son travail. J'essayais d'être présente un maximum, mais elle repoussait mon aide, me certifiant qu'elle avait seulement besoin de vacances.
J'avais donc fini par la croire, lassée de chercher le conflit là où elle m'assurait qu'il n'y en n'avait pas. Peut-être même que moi aussi, j'en avais besoin. Seulement, je n'avais plus personne avec qui partir, et l'argent n'était toujours pas au rendez-vous.
Ah ! Qu'il était loin le temps où j'avais la motivation de faire des heures supplémentaires au magasin, pour amasser des pourboires, afin d'assurer un avenir de qualité aux jumeaux.
C'était peut-être parce que je n'avais plus de but ? Du moins, un dont l'argent ne pouvait rien faire. En effet, il n'y avait pas un seul petit dollar qui pouvait sauver la vie de ma sœur, cette fois-ci.
Voilà donc pourquoi je me creusais la tête. Et voilà pourquoi j'en étais arrivé à des solutions totalement risquées et saugrenues.
Peu de gens connaissaient Nina. Et les chances de pouvoir être son sauveur se faisaient de plus en plus minces. C'était pourquoi j'avais établi une liste de toutes les personnes qui auraient pu, un jour, avoir un étroit lien avec ma petite sœur et qui auraient été prêts à accepter de l'aider.
J'avais donc immédiatement éliminé la famille Questz. Aucun d'entre eux n'avait de raison de le faire. Mes relations avec Erica étaient tendues ; je m'en étais rendue compte à notre dernière entrevue, au Griddle Coffee. Je ne parlais pas de celles avec Tyler, qui étaient désormais proches du néant. Quant-à Tom, je ne voulais même pas me risquer à lui demander une telle chose.
Ensuite, restait sa famille. Son frère, sa mère et moi. Esteban étant désormais regretté, et n'étant pas compatible avec elle, mon choix s'était rapidement porté sur la dernière de la liste.
J'avais hésité à inscrire son nom. Je pensais qu'elle ne pourrait rien faire, là où elle était. J'étais même persuadée qu'elle refuserait catégoriquement de se soumettre au moindre test, si on lui en donnait l'opportunité. Ses liens avec Nina se contentaient d'être officiels sur l'acte de naissance, et je doutais que ma simple requête ne la fasse changer d'avis.
C'était farfelu. Je m'en voulais presque d'avoir pensé à elle. Cela montrait à quel point j'étais désespérée, pour en arriver à venir la supplier dans sa propre cellule. Mais j'avais pesé le pour et le contre pendant des jours entiers, et je n'avais pas trouvé d'autres solutions. Mon cerveau avait été entièrement monopolisé pour réfléchir à toutes les contraintes que cela allait engendrer ; autant au niveau administratif qu'émotionnel. Le tout dans la rapidité la plus absolue.
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À portée de main [en longue réécriture...]
Tiểu Thuyết Chung« Le temps n'a jamais été notre ennemi. Plutôt notre ami. » Kerrie Heckwood venait de trouver un job de fleuriste en alternance avec ses cours à la faculté. Elle espérait que ce travail l'aiderait à pallier à ses problèmes fréquents, qu'ils soient i...