Chapitre 5

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1ère Nuit

- Les deux amoureux se réveillent.

La voix du meneur me tira du sommeil. J'ouvris grand les yeux, soudainement parfaitement éveillée... et failli hurler de peur. Un homme se tenait devant moi. Je le reconnu comme étant le meneur, avec ses habits noirs et sa capuche à la assassin's creed qui couvrait son visage d'ombre.

Les deux amoureux se réveillent. Le jeu avait déjà débuté. Nous jouions une partie avec les personnages basiques. Si les amoureux étaient appelés maintenant, cela voulait dire que le voleur et cupidon étaient déjà passé. Le meneur venait peut-être me chercher. Était-il venu me punir ? Mais l'homme ne fit rien qui ne puisse être une punition. Il m'adressa juste la parole d'une voix grave, toujours encapuchonné.

- Sort. Tu es un des deux amoureux. Tu as dix minutes pour faire connaissance avec lui. Et je te conseille de ne pas révéler ton identité.

À ces mots il sortit de la pièce. Je frisonnai. Comment l'homme était-il entré ? N'avais-je pas fermé la porte à clef ? À non, c'est vrai. C'est lui qui l'avait fermée. C'était évident qu'il avait pu entré. Je me ressaisis soudain. J'étais un des deux amoureux. Il fallait que je sorte. Apparemment, le temps ici passait beaucoup plus vite que la normale.
Heureusement pour moi, j'étais déjà habillée. J'arrangeai un peu mes cheveux mis en bazard par mon sommeil. J'étais tout de même censée retrouver mon amoureux !

Je sortis de la pièce dans le noir et ouvrit la porte d'entrée. Elle était déverouillée. La clef avait été posée sur le meubles derrière la porte. Je frisonnais pour la énième fois et sortis dans le noir. Je scrutai la place dans la nuit. Tout était sombre, et les chaises toujours installées en rond autour de l'estrade vide semblaient hantées. Armée de courage, je m'approchai du cercle de sièges.

- Salut !

Je sursautai et faillis encore une fois hurler de peur, mais me ressaisi en voyant le gars qui se trouvait devant moi. Je ne l'avais pas vu dans le noir, assis sur une des chaises, sûrement en train de m'attendre. Malgré moi, le rouge me monta aux joues quand je découvrir qui se trouvait devant moi. C'était le garçon brun de tout à l'heure. Celui qui était entré dans la maison "Raphaël". J'espérais que le noir de la nuit cacherait le rouge de mes joues. Je me rendit soudain compte que je ne l'avait pas salué.

- Salut.

OK, ce n'était pas assez et diffinutivement nul. Il fallait que je dise autre chose. Pour ne pas paraître  asociale.

- Donc, nous sommes les deux amoureux, c'est ça ?

Il rit. Je me détendis un peu.

- Assié-toi ! ordonna-il, le sourire toujours aux lèvres en tapotant la chaise à côté de lui. Tu ne vas pas rester debout ! On a dit minutes pour faire connaissance selon le meneur. Alors, faisons connaissance !

Je m'assis donc, et pour éviter que le silence s'installe, je demandai :

- Alors comme ça, tu t'appelles Raphaël ?

- Yep ! acquisa-t-il. Tu sais déjà des choses sur moi alors que moi je ne sais rien ?

Je rougis encore et il éclata de rire.

- Je t'ai vu entrer dans ta maison,  me justifiai-je.

- Alors tu vas peut-être pouvoir m'indiquer ton prénom ? Ou celui qui est marqué au-dessus de ta porte.

- Doncha. Hélène Doncha, fit-je à la mode James Bond.

- Garrot. Raphaël Garrot.

Il m'avait copié pour le ton. Et l'atmosphère détenda davantage.

- Alors, ta maison est sympa ? demanda-t-il et je devinai qu'il voulait combler le silence qui allait s'installer.

- Magnifique. C'est du grand luxe. Un dix pièces modernes avec sauna et piscine intégrée.

- J'imagine que, bien sûr, elle est aussi très équipée, rencherit-il en se prenant à mon jeu (Bien. s'il avait le même humour que moi, je pourrais peut-être l'aimer), avec des ordinateurs et des télévisions connectées !

J'allai ajouter quelque chose quand un corbeau coassa, tel un signe lugubre. Nous levâmes tous les deux la tête vers le ciel. Une ombre noir passa devant la lune et les étoiles. Le silence que nous avions essayé d'esquiver était maintenant présent. Il n'était pas lourd de gêne mais de surprise et de peur. Nos sourires disparurent, remplacés par des froncements de sourcils.

- Flippant, non ? fit mon "amoureux" après un silence.

Je frissonnai.

- Je ne sais pas quel est ce jeux, mais c'est le truc le plus dingue que j'ai jamais fait de toute ma vie. Je me demande bien ce qu'il va se passer ensuite.

Il acquisa. Tout autour de nous était bizarre. Si ma montre ou mon téléphone marchaient encore, j'étais sûre qu'ils indiqueraient qu'il serait entre quatre et cinq heures de l'après-midi. Cette pensée me donna une idée.

- Dis-moi, est-ce que ton téléphone marche ? Le mien et celui de mon amie Angélique ne marchent pas.

- Angélique, c'est ton amie blonde ?

- Elle te plaît ? ne pus-je m'empêcher de lui demander, légèrement agacée.

Aussi bête que cela puisse paraître, je ressentai comme un minuscule droit de possession sur ce garçon. C'était MON "amoureux". OK ? D'accord, ce n'étais qu'un jeu. Mais je pouvais tout de même avoir du mal à le voir draguer ma meilleure amie, non ?

- Elle est jolie, mais elle plaît surtout à Hugo, mon ami, que tu as sûrement vu tout à l'heure...

Il me fit un clin d'oeil et je rougissait pour la troisième fois. Fichue joues trop timides ! Heureusement qu'il faisait noir ! Je ne rougissadt pas seulement à cause de son regard, mais aussi à cause de ma pensée de "minuscule droite de possesion" débile sur lui. Et puis,  je voyais bien que personne ne devait posséder ce garçon. Il semblait comme sauvage avec ses cheveux en bataille que je pouvais voir maintenant qu'on était plus proche et avec sa chemise ouverte au-dessus d'un t-shirt blanc. Je remarquai qu'il me relookai, lui aussi. Ce moment devenait gênant, alors je détournai la discussion.

- Du coup... Ton téléphone ?

Il sembla soudain se reprendre.

- Ah oui ! Mais non. Il ne marche pas. J'ai essayé de l'allumer tout à l'heure. Il est resté noir.

- Pareil.

- Les dix minutes sont passées, résonna doudain la voix du meneur. Les amoureux se rendorment.

Je me sentis d'un coup très fatiguée, et je devinai que ce n'était pas naturel. Je me tournait vers mon "amoureux". Je vis à ses yeux qui se fermaient qu'il ressentait la même fatigue que moi.

- Déjà ? s'étonna-t-il.

- J'ai l'impression que le temps passe plus vite ici.

- Je sais, rétorqua-t-il avec un sourire. Mais le temps m'a semblé passer vite tout de même.

Je n'en pas le temps de réagir à cette remarque quand le meneur répéta :

- Les Amoureux se rendorment.

- Il faut y aller, alors, fit Raphaël en se levant.

- Ok, donc il faut qu'on fasse attention à nous !

Je me levait, pour une raison inconnue, je lui fit un clin d'oeil, qu'il me rendit. Puis nous rentrâmes tout les deux dans nos maisons respectives.

Je retournai sur mon lit, épuisée, me blottissant dans ma seule couverture. Je regrettai déjà de ne pas avoir cherché quelque chose de plus chaud pour me couvrir. Juste avant de m'endormir, j'entendis la voix étouffée du meneur

- La Voyante se réveille afin de sonder la véritable identité de l'un des joueurs.

Venez Jouer Au Loup-Garou Grandeur NatureOù les histoires vivent. Découvrez maintenant