Épilogue

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Installée sur la nappe de pic-nique  posée sur l'herbe du parc, adossée au torse musclé de Raphaël, je surveillai Etienne qui jouait dans le sable. Depuis tout à l'heure, je voyais une vielle dame roder dans du parc. Il me semblai qu'elle distribuait des prospectus. Rien de bien méchant, mais on ne savait jamais. Parfois, les gens avaient une apparence gentille,  et au dernier moment hop ! ils vous enlevait votre enfant.
Je l'avais même vu quelques fois passer près de nous. Elle me rappelait quelque chose, mais je n'arrivais pas à mettre la main dessus. Peut-être parce qu'elle avait l'apparence de la grand-mère gentille dans les films au cinéma.

- Il a l'air de bien s'amuser, non ? demanda d'une voix douce Angélique, de l'autre côté de la nappe posée sur le sol.

- Oui ! C'est cool ! Regarde-le. On devrait venir ici plus souvent.

Je me retournai vers Angélique, enceinte jusqu'au dents. Elle était assise à côté de Hugo, devenu homme viril, en train de verser du termos du café dans des verres en plastiques. A force de se côtoyer, tout les deux, ils avaient fini par tomber amoureux, puis par se marier. J'étais contente pour eux. Ils formaient un beau couple. Et avec Raphaël, nous formions une belle équipe tous les quatre.

- E'gade Maman ! fit une voix de petit garçon derrière moi.

Je me retournai vers mon fils d'un an et demi. Il me tendait un papier. Sûrement ceux que distribuaient la vielle dame.

- Qu'est ce que tu as trouvé mon coeur ? lui demandai-je d'une voix douce en prenant ce que me tendaient ses petites mains.

Je jettai un coup d'oeil à la feuille... et restait pétrifiée. Je relu le texte inscrit sur le fond rouge pour m'assurer que je ne rêvait pas.
D'un coup, tous les souvenirs d'il y a une dizaine d'année refirent surface. Des souvenirs tout droit sortis d'un film d'horreur et qui continuaient à me hanter la nuit.
Lorsqu'une main se posa sur mon épaule, je sursautai.

- Que se passe-t-il ma chérie ?

Je pouvais faire confiance à Raphaël pour deviner lorsque je n'allai pas bien. N'ayant toujours pas retrouvé l'usage de la parole, je lui tendis prospectus en me retournant pour voir sa réaction de mon mari. Ce fût la même que moi : il ouvrit grand les yeux.

- Oh merde...

Je regardait autour de moi, m'attendant à voir la vielle dame qui rodait quelques instant plus tôt. Mais une fois n'est pas coutume, elle avait disparu. Je savais maintenant pourquoi elle me disait quelque chose. Je l'avait rencontré avant que ma vie ne bascule, dans un long couloir sombre et inquiétant. Je me rappelais même de son prénom : Madame Églantine.
Sur le papier que notre fils Étienne m'avait tendu, se trouvait le seul texte qui m'ai effrayé et le seul qui m'effrayera toujours :

Vous êtes adepte au jeu du Loup-Garou ?
Vous y jouez tout le temps avec vos amis ?
Vous avez toutes les extensions ?
Vous connaissez toutes les variantes ?
Vous en rêvez toutes les nuits (ou presque) ?
Et si votre rêve devenait réalité ?
Glissez vous enfin dans la peau de l'un  de ces personnages et jouez votre rôle jusqu'au bout ;
Venez jouer au Loup-Garou Grandeur Nature.

- Fin-

Venez Jouer Au Loup-Garou Grandeur NatureOù les histoires vivent. Découvrez maintenant