Chapitre 15

142 23 3
                                    

3ème Nuit

Je hurlais. En même temps, comment ne pas hurler quand quatre Loups venaient d'en assassiner un autre et menaçaient de faire pareil avec votre frêle corps ?

- Assez !

Je sursautai en entendant la voix maudite et désormais familière. Mais je n'était même pas étonnée de voir le meneur se tenir sur le pas de ma porte. Il s'approcha de moi. Mais il m'ignora superbement et se tourna vers les Loups-Garous qui étaient sur le point de me tuer.

S'interposant entre nous, l'homme sortis un pistolet de sa poche. Un PISTOLET ! Quelque instant plus tard, il le dirigea vers la fenêtre et tira. Le verre éclata et vola en éclats à travers toute la pièce. Je hurlai encore et me protégeai la figure de mes bras. Heureusement, je n'eu que de fines coupures peu saignantes car j'étais contre le mur de la fenêtre et loin de celle-ci. Je n'étais donc pas dans le bon angle de projection. Le verre vola plutôt sur le meneur et les Loups. L'homme n'eu rien, le verre semblait le traverser. Cela ne m'étonna même pas. Je m'étais déjà fait à l'idée que le ne meurt n'était pas qu'un simple humain. Mais ce ne fut pas le cas les Loups. Il reçurent tous les éclats de verre et leur fourrure se teintèrent de rouge. De sang. Il degouillinai gouttes par gouttes de leur poils et venait s'écraser sur mon cher tapis gris.  Passé le moment de surprise, ils se levèrent et, ignorant leurs blessures, déguerpirent vite fait, bien fait. Je me tournai vers le meneur.

- Merci, soufflai-je.

Bien que cela ne me plaisais pas, l'homme à la capuche venait de me sauver la vie.

- Ce n'est pas pour toi que je l'ai fait, dit-il d'une voix sans émotion. Ils avaient déjà dîné ce soir. Deux dîners auraient contraire au règlement.

Note à moi même : ne plus jamais remercier le meneur.

Puis, ce dernier soupira.

- Puisque tu es déjà réveillée, je vais te poser la question associée associée à ton rôle. Que souhaites-tu faire cette nuit ? Souhaites-tu ressusciter le Loup à tes pieds, ou ne rien faire ?

Je ne pouvais pas faire ce choix sans savoir qui était le Loup à mes pieds. Même si mon instinct savait déjà de qui il s'agissait.

- C'est... Raphaël ?

Le meneur ne répondit pas, mais son regard me le confirma. Donc si je ne guérissait pas Raphaël maintenant, nous mourrions tous les deux. Que pouvais-je faire ? Si je le ressuscitais, nous serions plus que vulnérables, et nous risquions de mourir d'une façon atroce une seconde fois. Enfin, surtout lui. Moi je n'avait encore jamais été tuée. Si je ne faisais rien pourrai-je, d'où je serai, regretter de n'avoir rien essayé ?
Je décidais de tenter le tout pour le tout. Tenter ma dernière chance de survivre.

- Je vais le ressusciter.

- Alors tu sais ce que tu as a faire.

Le personnage allait s'effacer quand je lui posais ma question, incrédule.

- Je lui met le produit dans ma bouche ? Mais c'est encore un Loup...

Il se retourna, et je sentis ses yeux me scuter.

- Bien sûr qu'il est encore un Loup. Les potions ne tiennent pas compte du type de créature.

Il sembla hésiter, puis :

- Une fois que tu l'auras ressuscité, veille à avoir une couverture pas loin.

- Une couverture ?  Pourquoi ?

Mais ma question résonna dans le vide. Le meneur ne m'avait pas entendu. Ou plutôt, j'en étais sûre,  avait fait exprès de ne pas entendre.
Une fois seule, je récupérai la fiole violette caché dans mon armoire.
Je m'accroupis près de ma tête du Loup et ouvrit le flacon. Puis je versai son contenu à couleur inattendue dans la gueule, essayant de ne pas trop en verser à côté. Car déjà, la gueule du Loup a des dents des deux côtés,  donc il faut viser direct dans la gorge (et il était hors de question que je mette mes doigts au milieux de tous ces crocs) et également car je tremblais et faisais attention à ne pas vomir, car ce que j'étais en train de faire me rappelait trop la nuit dernière. Celle où j'avait tué Lena.

Mais tu ne tues pas cette nuit. Tu guéris. Me répétai-je en boucle pour me consoler.

Une fois que j'eus versé tout le liquide,  je reculais et m'assis sur mon lit, attendant une réaction. Ou au moins, que le Loup recommence à respirer. Puis, une lumière entoura la Loup,  et je ne vis plus rien.

Merde ! C'est la même lumière que quand Angélique et les autres sont morts ! Est ce que Raphaël est mort lui aussi ?

Une larme coula sur ma joue. C'en était fini pour nous deux. J'allai mourir.  Mais à ma grande surprise, là lumiere s'estompa,  laissant apparaître un Raphaël... tout nu.
Le rouge me monta aux yeux, et je me retournai vers le mur opposé.

- Tu vas bien ? demandai-je d'une voix douce sans le regarder.

J'ai pu remarqué pendant le quart de secondes où je l'avais vu qu'il n'avait aucune blessure liée aux éclats de verre, mais je tenais tout de même à ce qu'il me l'assure de vive voix.
Pas de réponse. Pourtant, j'entendais sa respiration. Elle était calme et régulière, à vrai dire.
OK, Raphaël dormais.
Fidèle à ce qu'avait dit le meneur, je pris une couverture de mon lit et en recouvrai le garçon. Il dormait, et je ne pouvais pas le déplacer. Trop lourd pour moi. Alors il allait dormir là, sur le sol.

- La Sorcière se rendort.

Il était maintenant temps pour moi de me recoucher. J'hésitai. Est ce que j'allai dormir dans le salon ou je restais dans ma chambre ?
Oh et puis zut. Ici, c'était ma chambre. Je me recouchai dans mes couvertures et m'endormi, l'esprit plus calme que d'habitude.

Enfin une nuit où la vie avait triomphé sur la mort.

Venez Jouer Au Loup-Garou Grandeur NatureOù les histoires vivent. Découvrez maintenant