Chapitre 16.

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PDV Gabriel

Je suivis le garde dans la plus grande discrétion. Nous passâmes par des couloirs pour ne pas retourner dans la grande salle. Lorsque je fus sûr que nous soyons seuls, j'entamais la conversation.

_ Qu'est-ce qu'il se passe avec Sophie ?

_ Je ne parlais pas de ce dossier là.

J'en fus soulagée. J'eus presque peur qu'elle se soit enfuie de mon château. Il me fallait bien deux heures en calèche pour y arriver et je ne souhaitais pas partir dès ce soir. Le garde s'arrêta et me laissa passer. Je vis le Duc se tenir devant un corps sans vie, avec un visage violâtre. Je m'approchais davantage mais je ne reconnus pas cet homme.

_ Qui est-ce ? Demandais-je en relevant ma tête vers le Duc.

Celui-ci ne répondit pas tout de suite. Il semblait choquer par ce qu'il regardait. Il est vrai que de voir un corps sans vie peut être très déstabilisant surtout lorsque l'on n'a pas l'habitude. Je lui laissais quelques instants de répit et je n'insistais pas. Peut être était-ce un de ses proches.

_ Un Comte. Le comte de Marx.

Cet homme s'était déjà présenté devant moi en y réfléchissant. Mais avec ce visage mauve et la tête gonflée, je ne l'avais pas reconnu.

_ Comment est-il mort ?

_ Nous n'en savons pas plus Majesté, me répondit un garde, mais nous pensons qu'il a été empoisonné.

_ Empoisonné ? M'exclamais-je ahuris.

Alors nous avons finalement affaire à des meurtres ? Deux dans la même journée ne pouvait pas être une simple coïncidence. J'étais inquiet. Il semblerait que ça ne soit pas l'œuvre de Sophie. Elle était gentiment emprisonnée dans mes cachots. Ou avait-elle des complices ?

_ Nous... Nous devons... Paniqua le Duc.

Je lui tins fermement une épaule et le regardais dans les yeux. Il ne fallait pas qu'il avertisse tout le monde. Cela gâcherait la cérémonie.

_ Nous ne pouvons pas laisser place à la panique mon Duc. Vous ferez partir tous vos invités demain. Est-ce clair ? Une partie de mon armée viendra dans votre demeure et nous verrons s'il y a d'autres meurtres, lui dis-je fermement.

_ Et s'il n'y en a pas ?

_ Il se pourrait que ça soit l'un de vos invités.

_ Mais... Mais... Bégaya-t'il.

Je soupirais de colère de voir aussi terroriser. Il ne craignait rien avec ma garde. Depuis l'affaire Sophie, j'avais renforcé la sécurité. Il semblerait que le nouveau meurtrier le fasse avec plus de finesse. Il fait en sorte que ça soit des accidents.

_ Calmez-vous. Retournez dans la salle, agissez le plus naturellement possible. Nous nous occupons de tout. Ne me faites pas répéter, sinon je vous laisserais avec le meurtrier. Est-ce que j'ai été clair ? M'exclamais avec fermeté.

Le Duc hocha rapidement la tête. Je lui ordonnais d'un geste de partir d'ici et de ne plus intervenir dans notre enquête. Il partit aussitôt dans la grande salle où se trouvait le mariage de sa fille. J'observais de nouveau le corps et passais ma main sur mon visage. Je ne savais plus comment faire ni comment le rattraper.

_ Il semblerait que ça ne soit pas Sophie, Majesté. Me dit un garde.

_ Elle peut très bien avoir des complices, répliqua un autre.

_ Ah ouais ? Et comment elle donnerait ses ordres ? S'énerva le troisième.

_ Assez ! M'écriais-je hors de moi, je ne veux pas supporter vos petits enfantillages en ma présence !

Louise. - Tome 2 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant