Louise. - Tome 2

Chapitre 15.

PDV Louise

Mes larmes roulèrent indéfiniment sur mes joues. Gabriel ne savait plus où se mettre. Ses yeux se baladèrent de droite à gauche. Sans jamais se poser sur les miens. Il était fautif, perdu, il s'en voulait certainement. Dire « Pardon » ne résout pas tout. Pas quand la douleur a été si longtemps présente. Il est là quand ça l'arrange mais absent quand j'avais besoin de lui. C'est très facile de revenir en oubliant le passé et ne faire comme si de rien n'était. Mais pas avec moi. Je n'étais pas une marionnette avec qu'il pouvait jouer à sa guise.

_ Tu me manques Gabriel, avouais-je, mais ce n'est pas pour cela que j'ai envie que tu reviennes.

Il ferma les yeux à l'entente de mes mots. Il semblait les digérer difficilement au vu des éventuels grimaces qui apparaissaient sur son visage.

_ Il y a tellement choses que j'aimerais effacer tu sais, me dit il en rouvrant les yeux.

_ C'est trop tard.

_ Il y a tellement de choses que j'aimerais revivre avec toi. Mais si je suis parti, c'est pour certaines raisons.

_ Tu as toujours « certaines raisons » ! M'exclamais-je en haussant le ton.

_ N'hausse pas le ton face à moi ! S'énerva Gabriel en s'approchant davantage de moi.

_ Et tu vas faire quoi ? Me frapper ? Comme avec Christelle ?

Le visage de Gabriel pâlit lorsqu'il entendit ce prénom. Il savait de quoi je parlais. Sa machoire se crispa et ses sourcils se froncèrent. Un léger creux se forma au milieu de ses sourcils. Il devait se douter que j'étais allée la voir.

_ Ne me parle pas de ça.

_ Depuis quand tu es violent ?! Depuis que tu te crois le roi du monde ?

_ Je ne supporte pas de te voir avec un autre homme !

_ Et moi, j'aurais juste voulu que tu restes !

Nous nous regardâmes comme deux chiens de faïence, prêt à se déchiqueter sur place. Son regard me transperça le corps tant il était froid. Il était énervé et je ne voulais pas baisser le regard. Je voulais savoir s'il était capable de me frapper.

_ Si je ne suis pas resté c'est de ta faute !

Je serrais les poings à un tel point que mes ongles pouvaient transpercer ma peau nacrée. Il se moquait délibérément de moi. Ce n'était pas possible de penser ça.

_ A quel moment c'était de ma faute ?!

_ Oublie ce que je viens de dire, capitula Gabriel en levant les mains vers le ciel.

_ Non dis moi !

Lorsque ces bras retombèrent autour de sa taille, j'en saisis un afin qu'il me regarde. Mes yeux rencontrèrent les siens avec plus d'intensité. Je mettais dangereusement rapprochée sentant mon coeur tambourinais dans ma poitrine. Il retira ma main d'un geste brusque me sonnant quelques instants. Puis il saisit ma taille, collant mon visage sur son torse. Son contact me brûlait la peau et mon corps en demandait davantage. Il prit mon menton entre ses doigts et m'obligea à le regarder.

_ Je ne peux pas te le dire Louise, dit-il d'un ton plus calme.

Je me suis perdue dans l'éclat bleuté de ses yeux. J'essayais de détourner le regard mais plus aucun muscle ne me répondait. J'étais hypnotisée par lui. Je n'arrivais pas à m'en empêcher. Je m'attache. Encore et encore à lui.

_ Pourquoi ?

_ Je veux te préserver de tout ça.

_ Gabriel.. Je t'ai tant attendu sans explication. J'ai arrêté d'y croire.