Louise. - Tome 2

Chapitre 23.

PDV Gabriel

Sophie était décédée. J'étais dans mon bureau avec Louise pour l'interroger puisque c'était la dernière personne à la voir avant de mourir. J'étais énervé de savoir qu'elle transgressait les règles une nouvelle fois. Elle n'était pas capable de tels atrocités mais nous devions suivre le protocole. Accompagné des gardes, elle suivit un interrogatoire. Ces réponses étaient vastes et à vrai dire, je n'arrivais pas à en placer une. En réalité, j'étais très énervée contre elle. Savoir qu'elle est retournée voir son ancienne amie qui avait tenté plus d'une fois de nous séparer... Je serrai les poings rien que d'y penser.

_ Laissez nous.

Les gardes me regardaient. Mais ils hochèrent simplement la tête. Ils n'avaient pas vraiment le choix. Une fois sortie, elle posa son regard apeuré vers ma direction et mordit la lèvre inférieure. Je croisais les bras contre mon torse en la fixant du regard pour lui faire comprendre qu'elle allait passer un mauvais quart d'heure. Devant sa petite mine déconfite, je décidais d'y aller calmement pour la comprendre.

_ Louise, qu'est-ce que tu faisais dans les cachots ?

Elle fut surprise de mon ton très calme et elle voyait très bien que je faisais des efforts pour ne pas lui hurler dessus. Elle se racla la gorge et tortilla ses doigts me prouvant son mal à l'aise face à cette situation.

_ Je...

_ Ne cherche pas à me mentir, s'il te plait.

Elle roula des yeux et hocha la tête pour me faire comprendre qu'elle a bien saisis le message.

_ Je voulais parler à Sophie.

Ca y est je grinçais des dents.

_ Pourquoi ?

_ Je... Ecoute, ça n'a rien avoir avec nous...

Je la coupais, furieux qu'elle commença déjà à détourner mes questions comme elle le faisait avec les gardes quelques minutes avant. Elle va finir en prison si elle n'est pas plus clair.

_ Cette femme a essayé de nous séparer Louise !

Elle me toisa du regard, reprenant peu à peu confiance en elle.

_ C'est vrai qu'on est ensemble à l'heure d'aujourd'hui.

_ Ne commence pas.

_ Ne commence pas quoi, votre Majesté ?

Elle croisa les bras soulevant assez sa poitrine et me défia du regard. Cette si belle poitrine si douce et si rebondie qui me faisait littéralement tourner la tête mais je restais fort. Elle jouait la femme forte devant moi mais au fond d'elle, je sais très bien qu'elle est détruite. Malgré toutes les pourritures de Sophie, Louise l'a toujours considéré d'une certaine façon comme une amie. De plus, nos adieux lui ont aussi déchiré le cœur. Elle perdait bien trop de choses en très peu de temps. Elle se cachait derrière ses répliques cinglantes.

Je soupirais et posais mes mains dont je croise les doigts. Je la fixais dans les yeux.

_ Louise s'il te plait. On ne va pas se perdre éternellement. Sophie a été empoisonné par un poison très lent, je sais très bien que tu n'es pas à l'origine de ce meurtre.

_ Comment peux-tu en être aussi sure ?

_ Au plus profond de toi, tu n'oublies pas la petite Sophie pétillante et souriante qui t'a accueilli dans ma demeure.

Elle baissa ses bras et se mordit les joues pour ne pas éclater en sanglots. Je la connais par cœur maintenant et je sais qu'elle est profondément triste de l'avoir vu morte. Je me levais et touchais simplement son épaule pendant que ses larmes coulent sur ses joues.

_ Gabriel, elle m'a dis que j'étais son amie mais que je l'avais énormément déçu en couchant avec toi...

_ Je le sais Louise..

_ Pourquoi avons-nous fait tout ça ?

_ On ne peut pas contrôler les sentiments.

Elle porta ses mains sur son visage et éclata en sanglots. Je lui caressais doucement son dos en la regardant avec pitié et tristesse. Je sentis ses os ressortir par sa maigreur. J'ignorais encore la raison d'un tel mal être. Mais chaque chose en son temps.

Au fond de moi, je suis incapable de la réconforter car j'ai toujours voué une haine à Sophie. Mentir n'aidera pas Louise. Je le savais et elle aussi. Après quelques minutes dans le bruit de ses sanglots, elle me regarda de nouveau et prit une de mes mains dans les siennes. Elles étaient si froides.

_ Je pensais qu'elle avait encore tué toutes ces personnes et je voulais... Je voulais rendre des comptes avec elle Gabriel. Je me sens si stupide.

_ Malheureusement, je ne pense pas qu'elle soit dans toutes ces histoires.

_ J'ai peur Gabriel.

_ Je m'occupe de tout ça.

Elle hocha sa tête pour simple réponse puis essuya ses larmes avec ses mains. Elle prit une grande respiration et elle semblait se battre avec elle-même mentalement. Elle était si belle dans toutes les situations malgré un corps si maigre et malade.

Je retirais ma main de sa peau pour ne pas m'enflammer une nouvelle fois et ne pas tromper ma future femme. J'avais promis et fait un pacte avec elle. Je voulais tenir ma promesse et mettre de côté toutes mes anciennes mauvaises actions. Notre relation avec Louise était impossible, il fallait arrêter d'espérer de fonder notre histoire sur du court therme. Je dois diriger mon royaume et donner la meilleure image de moi-même. Je me mis près de la fenêtre pour éviter toute tentation.

_ Tu peux disposer, je sais que tu n'y es pour rien.

Après un moment de silence, j'entendis la chaise grincer.

_ Merci, Votre Majesté

J'entendis ensuite la porte s'ouvrir et se refermer. J'étais seul dans ce grand bureau vide en imaginant toutes les choses que j'aurais pu lui faire. J'étais vraiment incorrigible.

Je contournais mon bureau et je me mis à réfléchir à tout ce dossier. Je n'avais plus aucun suspect, je savais que Jérome et Sophie étaient écourté de cette affaire. Je ne trouvais aucun lien entre les meurtres. Absolument aucun. La seule chose qui me tracassait, c'est que le meurtrier utilisé une arme dite de « femme ». Les faux accidents, le poison...

Et si au final, la meurtrière ne serait tout simplement Louise ?

Non non c'est impossible !

Pourtant, elle a toujours détesté les nobles, ils étaient tous affreux avec elle lorsqu'elle était servante. Peut etre...Peut être cherchait-elle à se venger ? Les meurtres reviennent toujours lorsqu'elle était dans les parages...

Suis-je devenu fou au point de penser qu'elle serait la meurtrière ?