Louise. - Tome 2

Chapitre 3.

PDV Louise

Mon cœur rata un battement. Gabriel était là. Ses cheveux noirs étaient plaqués en arrière et son regard était froid. Ses traits du visage s'étaient durcis avec le temps. Je détournais immédiatement le regard. Je ne pouvais pas l'affronter. Toutes mes pulsions me revinrent comme avant. L'envie de lui arracher la chemise, de lui ébouriffer les cheveux, de griffer son dos lorsqu'il me faisait du bien. Je fermais les paupières pour me concentrer et oubliais ses moments.

Bon sang, j'étais mariée !

Alors que Gabriel salua les divers invités, je savais que je devais y passer. Je me retournais et chuchotais à Esteban que je devais prendre l'air. Il ne fit aucun commentaire.

Je traversais la horde de noble qui attendait les grâces du roi. Je me dirigeais vers une porte qui donnait sur un balcon. Je posais mes mains fébriles sur le rebord. Ma respiration était saccadée et j'avais beaucoup de mal à me calmer. Mon cœur était compressé et me faisait mal. Le voir me ramenais des années en arrière. Tous ces souvenirs que je pensais enfouies étaient réapparus.

Je posais ma main sur mon cœur en inspirant et expirant pour reprendre mon calme. Je pouvais très bien l'éviter. De plus, peut-être qu'il ne me reconnaitrait pas. Après 5 longues années, j'avais laissé pousser mes cheveux, je faisais plus mature et beaucoup moins innocente. Avec toutes les femmes qui sont passés sur son lit, il se dirait certainement que ce n'était qu'une de plus.

Je ne serais qu'un souvenir.

Un lointain souvenir.

Il y a encore quelques heures, je parlais d'avoir un enfant avec Esteban, pas de faire des cochonneries avec un autre.

Mais cet autre ce n'était pas n'importe lequel. Même après des années, il y avait toujours cet attraction qui m'habitait. Et je n'arrivais pas à m'en défaire. Je n'aurais jamais dû venir ici.

_ Tes cheveux ont poussé.

Cette voix rauque et froide me fit frissonner la colonne vertébrale. Je ne la connaissais que trop bien. Il ne m'avait pas oublié.

Gabriel.

Je n'osais même pas retourner. Je fermais les yeux, priant pour qu'il parte. Je serrais les poings au niveau du rebord me faisant des petites griffures. Je m'en fichais.

Mon calme se dissipa laissant plein à une angoisse que je n'arrivais pas à contrôler. Ma respiration se fit saccadée.

J'entendis ses pas s'approchaient de moi mais je ne voulais toujours pas le regarder. Il n'avait pas le droit de me faire subir ça. Pas le droit de faire comme si de rien n'était.

_ Tu m'en veux ? Me demanda-t'il lorsqu'il se trouva à quelques centimètres de moi.

Je sentis son torse contre moi. Il m'effleurait. Un effleurement qui me brûlait la peau.

_ Comment ne pas t'en vouloir ?

_ J'avais des obligations.

_ Me laisser seule en faisait partie.

_ Je t'ai cherché mais tu étais partie.

_ J'ai attendu pendant Un an un signe de vie.

_ Je le sais.