Chronique de Malika • Le voyage interne

14•

Dans ma tête je me disais : je lui dit la vérité ou non? J'avais vraiment peur de sa réaction, mais en même temps, je ne voulais pas lui mentir. Diyé avait toujours été là pour moi, elle me disait toujours vérité tel qu'elle était, lui mentir serait vraiment indigne de moi.

- Promets moi que tu ne va pas me tuer, ou te fâcher contre moi.

- Quoi? Mais non, pourquoi je me mettrais en colère? Tu me fait peur là.

- Crois moi, c'est une raison pour se fâcher.

- Arretes de faire la mystérieuse et parle.

- Asma a raison, tu fout les boules. PARLE!

J'essayais de faire une petite diversion parce que je voulais éviter de parler de cette histoire de viol. J'ai réussi à le garder pour moi tout ce temps, c'est pas maintenant que je vais en parler. J'vais enfoui ça au fin fond de ma conscience et c'était bien comme ça.

- J'ai rencontré Mohamed pour la première fois à une fête à laquelle j'était allé avec Karima. J'ai vu Mohamed, mais on s'est pas adressé la parole ou quoi que ce soit. Je l'ai revu un jour quand j'était avec Fab, il allait chez Cheikh, le grand frère à Mohamed. Après ça Fabrice voulait rester du coup c'est Mohamed qui m'a déposé. Après ça on est devenue potes, on parlait souvent, il venait souvent chez moi, il avait mes clés et tout. J'vais pas te mentir, j'ai commencé à avoir des sentiments pour lui, mais lui avait Zeinab du coup bah y'avais rien. Mais au bout d'un moment je me suis éloignée de lui, vis à vis de Zeinab, je me sentais mal. Un jour il est venu à la maison et il m'a embrassé. Je lui ai rendu son baiser hein, on va pas mettre toute la faute sur lui. Après ça on s'est embrouillé, et après quelques mois il m'a proposé de se poser à deux.

- Et t'a dit quoi?

- J'ai dit non. Même si c'était avec beaucoup d'hésitation, j'ai refusé. Il s'est emporté et là on est en froid.

- Attends c'était quand ça?

- Quand on était encore en vacances, y'a à peu près un mois.

- Putain, le batard! Pendant ce temps il essayer de reconquérir Zeinab. Il essayait de se faire pardonner et tout.

- Dit wallah?

Ca expliquerais pourquoi je l'avais vu chez eux une fois. Franchement j'était sidérée, je ne pensais vraiment pas que Mohamed était ce genre de gars.

- Bon, je vais pas dire que je suis pas déçu parce que je le suis, même si je savais déjà toute l'histoire. T'a vraiment était conne sur ce coup là, de penser que Zeinab ne me dirait rien. C'est ma SOEUR, bien sur qu'elle m'a tout dit. Mais elle m'a dit de ne pas t'en vouloir, parce qu'au début je t'en voulais beaucoup. J'ai fait comme si de rien n'était pour voir si tu allais m'en parler. Mais franchement si je ne t'avais pas posé cette question, tu m'aurais dit la vérité ou pas?

J'ai pas répondu. J'avais vraiment honte, sur ce coup j'ai pas était une bonne amie et je m'en mordais les doigts.

- Bah voilà, bravo l'amitié. Tu me déçois Malika franchement, moi j'ai toujours était honnête avec toi.

- Je suis désolée.

- Non t'inquiètes, on oublies.

Je connais très bien Diyé, elle dit ça mais elle n'oublies rien. Il suffit que je refasse un faux pas pour qu'elle mette un terme à notre amitié.

Après ça c'était un peu tendu, on faisait comme si de rien n'était mais le coeur n'y était pas. Je voyais bien qu'Asma était mal à l'aise, mais je pouvais rien y faire. J'avais vraiment merdé, et cette nuit là, je l'ai passé à réfléchir. J'avais compromis mon amitié avec Diyé, et j'avais mis tout mes principes et mes valeurs à la poubelle pour Mohamed. Et il me le rendait comment? En allant faire la cour à son ex comme si il ne m'avais pas demandé à sortir juste avant. J'avais trop une belle image de lui mais je me rendais compte que tout les gars sont pareils, tous des batards.

J'avais décidé de complètement l'oublier, de le rayer de ma vie. Oui il fut un temps ou il m'avait aider et soutenu, mais ses temps sont du passé. Place au futur, un futur sans Mohamed.

Les choses ne se sont pas tout de suite arrangé avec Diyé. Il y'avait un petit blocage, qui faisait que c'était pas comme avant, mais avec le temps, on a retrouvé notre complicité d'avant.

On arrive au mois de Décembre 2011 si je me rappelle bien. Fin du premier trimestre, on avait aussi fini nos examens. Diyé, Asma et moi avions bosser dur donc on mériter bien de petite vacances. Le premier jour des vacances, Asma nous a inviter pour un bon couscous marocain. Je sais pas si je l'avais préciser mais Asma est 100 pourcent marocaine de Casa. Ses parents était assez aisés, et son père avait été transférer à Dakar, par une compagnie marocaine. Elle avait en quelque sortes grandit ici, elle comprenait le Wolof et la culture sénégalaise.

Donc on s'est rendu chez elle un vendredi après-midi, excitée de manger du couscous.

Arrivée là-bas, c'est la maman d'Asma qui nous a accueillis. Elle faisais plutôt jeune, peut être dans les 45ans. C'était une toute petite femme, voilée et très souriante.
Elle nous a trés bien acceuilli, on a mangé comme des grosses mdr.
Apres avoir mangé on a aidé sa maman a nettoyé, puis on s'est installé au salon pour discuter. Puis un jeune homme de peut etre, 22ans, entra. Un jeune homme assez familier. Trop familier..

- Euh Asma, Mama elle a préparé à manger?

- Bah bonjour déjà.

- Ta gueule, y'a quoi à manger?

- Du couscous.

- Ah hella!

Et il partit vers la cuisine. Il m'était vraiment familier mais je savais pas c'était qui, j'arrivais pas à placer.

- C'est qui lui, Asma?

- C'est mon frére Mouhssine. Un vrai galérien.

Putain je me disais bien! Mouhssine, le gars qui m'avait traiter de kehba à la fete de Mehdi. Donc c'était le grand frere d'Asma? Eh ben dit donc.. On dirait meme pas, pas trop de ressemblance.
Bref je savais pas pourquoi mais le gars il me foutait les boules, j'était tout d'un coup mal à l'aise. Au début j'ai fait comme si de rien n'était mais c'était de plus en plus apparent que ca n'allais pas, je sais pas il m'avait déstabiliser.
Du coup je suis allée au toilettes pour me calmer un peu, et devinez qui je croise? Mouhssine. Et bah oui, moi j'ai pas de chance.
Je continue mon chemin comme si de rien n'était, mais lui n'était pas du meme avis. Il me tire et me plaque contre le mur.

- Tu fou quoi chez moi sale keh? T'as pas eu assez de moi hein?

- Pff de quoi tu parles?

- Ah ouais ca joues l'amnésique? Et pourtant t'avais bien aimer l'autre fois, chez Sangaré. T'avais kiffer hein, sale pute va. Traines pas avec ma soeur, j'veux pas qu'elle tourne mal.

J'en croyais pas mes oreilles. Tout d'un coup je me suis mise à trembler, j'arrivais plus à respirer, j'avais l'impression d'étouffer. Mouhssine prit peur, me lacha et partit dans la direction opposé. Tel un robot, je suis allée au toilettes, j'ai sorti mon téléphone, et j'ai appelez Fabrice.

- Allô?

- Fab?

- Ouais que est ce qui va pas? T'a pas l'air bien là.

- Je sais c'est qui. Je sais qui m'a violée.