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Faith.

Deux jours. Deux jours depuis l'incident chez Cameron. Il n'avait pas répondu comme je lui avais demandé. Et c'était mieux comme ça, enfin c'est ce que j'essayais de me persuader. Parce que Cameron me manquait, énormément. Je me sentais seule, très seule, alors que j'avais l'habitude de n'avoir personne. C'est comme si Cameron m'avait, d'une certaine manière, changé, mais je ne saurais si c'était en bien ou en mal.

Mon père devrait rentrer dans quelques minutes mais avec lui rien n'était jamais sûr. Il pouvait rentrer à minuit ou à 16 heures, de plus il m'avait pas précisé s'il comptait rester là-bas deux nuits, ce qu'il fait qu'il pourrait rentrer demain matin.
La porte d'entrée claqua, ce qui mit fin à ma réflexion. Mon père venait de rentrer. Je me précipitais dans le salon pour l'accueillir.

« Bonjour, commençais-je.

-Va acheter de quoi que manger, me coupa-t-il en me tendant deux billets de 20 €. »

Je pris l'argent et sorti aussitôt de la maison.

Mon père était vraiment bizarre, je sais pas ce qu'il fût parti faire ses deux derniers jours mais ça n'avait pas l'air de l'enchanter. Au contraire, il avait l'air perdu et triste.

Quoi qu'il en soit, ça faisait plus de trois jours qu'il ne m'avait pas frappée, et mon corps se portait beaucoup mieux. Mes bleues étaient toujours là, mais beaucoup moins visible et je ne boitais même plus !

J'étais arrivé au supermarché, je pris des pâtes et de la crème avec du saumon quand une main se posa sur mon épaule, je me retournais pour faire face Cameron.

Il avait des petits yeux, un peu gonflé et légèrement rouges.

Je mordis ma lèvre inférieure en me rendant compte que c'était de ma faute s'il avait l'air aussi triste. C'était moi qui l'avais mis dans cet état alors que sa aurait dû être l'inverse. Ça aurait dû être lui de me repousser et non le contraire. Il ne m'avait même pas repoussé, je ne lui avais même pas laissé le temps de parler. J'avais eu peur qu'il me repousse alors que c'est moi qui l'ai fait.

J'ai fait ce dont j'avais peur qu'il me fasse.

Je le pris dans mes bras, doucement et lentement. Je l'entendis soupirer quand sa tête se blottit contre mon cou. Je passais mes bras sur son dos, le rapprochant encore plus de moi.

« J'ai cru que je t'avais perdu, me murmura-t-il.

-Comment pourrais-tu me perdre Cameron ? Tu es le seul depuis toujours.

-Je ne t'aurais pas abandonné, je serais restée avec toi. »

Il se recula pour que je puisse le regarder dans les yeux.

« Tu aurais pu être une tueuse en série, tu aurais pu être n'importe qui sur cette planète Faith, je t'aurais suivi. Et ce n'est pas parce que ton père agi comme un connard avec toi que je t'abandonnerais. Tu restes là même pour moi, tu restes cette magnifique fille que j'ai rencontrée dans ce supermarché. Tu restes celle que j'ai trouvée adorable dès que mes yeux ont rencontré les tiens. Tu restes et tu resteras celle pour laquelle je suis tombé irrévocablement amoureux. »

Il posa ensuite ces lèvres sur les miennes. Je passais mes bras autour de son cou tout en répondant tendrement à son baiser.

Il venait de me dire qu'il m'aimait, il venaitde me dire la plus belle chose que je n'ai jamais entendue. Comment avais-je pu vouloir me séparer de lui ? Il est la meilleure chose qu'il me soit arrivée.

Je me décollais de lui a regret.

« Il faut que je rentre chez moi rapidement, je suis vraiment désolé, déclarais-je. »

Il serra légèrement les poings, puis il passa son bras droit sur ma hanche en me poussant jusqu'aux caisses.

« Dans ce cas je te ramène et c'est non négociable. »

Il me paya mes courses comme il en avait l'habitude et on était montée ensemble dans sa voiture.

« Est-ce qu'il te frappe toujours ? Demanda brusquement Cameron alors qu'il démarra sa voiture. »

Je détournai mon regard vers la vitre faisant mine de n'avoir rien entendue.

«Je sais que tu es as très bien entendu, et il est absolument hors de question que je le laisse encore te frapper, me dit-il.

-Depuis quelques jours il est bizarre, il ne m'a pas frappé ne t'inquiète pas.

-Je pourrais peut-être rentré, justes cinq minutes ? »

J'avalai ma salive de travers et me mis à tousser fortement. Il ne fallait pas tenter le diable quand même, mais quitte à me faire tuer, je l'aurais fait pour une bonne cause.

« Eh bien, peut-être que cinq minutes seraient appropriées. »

Je sentais bien que j'allai le regretter, mais, qui sait, peut-être que mon père allait apprécier Cameron. Et peut-être qu'il changera d'avis par rapport à la dernière fois et qu'il ne lui interdirait plus de m'approcher.

Il posa sa main sur ma cuisse et je me retournais pour le regarder. Il avait un petit sourire au coin des lèvres.

On arriva rapidement chez moi, et je sortis en prenant les pâtes et le saumon alors que Cameron m'aida à porter la crème fraîche.

J'ouvris la porte en appréhende déjà la réaction de mon père.

« Papa ? Appelais-je en ne le voyant pas dans le salon. »

Aucune réponse. Je fronçais mes sourcils, mon père serait-il reparti ?

« Assis toi sur le canapé, j'arrive.

-D'accord. »

Je lui montrais d'un signe de main le salon tandis que je m'avançais dans le couloir. Je remarquais alors une enveloppe sur le sol en face de la salle de bain.

Je mordis ma lèvre en voyant mon nom inscrit dessus. Mes mains tremblèrent alors que j'ouvris lentement la porte.

Ma bouche s'ouvra en constatant la scène horrifiante devant mes yeux. Les larmes roulèrent sur mes joues alors que je reculais de quelques pas tout en hurlant le prénom de Cameron.

BattueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant