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Faith.

« Faut que tu ailles faire les courses, exigea mon père. » 

Je sors de ma chambre et viens me mettre en face de lui. 

« Passe moi les sous alors, répliquais-je. » 

Aussitôt ma phrase fini, il me gifle tellement fort que j'en tombais par terre et une douleur lancinante s'empara de ma joue. Instinctivement, mes yeux se remplirent d'eau salée, et je bégayai une centaine d'excuses. 

« Ne me parle plus jamais comme ça, est-ce clair ? Hurla mon géniteur. 

-Ou-oui, bredouillais-je. »

Il me lança un billet de 20€ sur moi et sortit de la pièce. J'essuyai quelques larmes qui avaient coulé et me releva en prenant le billet que je glissais dans la pochette arrière de mon jean. 

Je sortis de la maison et marchai au supermarché, celui où j'avais rencontré Cameron. Pendant ces deux semaines, j'avais énormément pensé à lui, j'avais même pensé qu'à lui. Il n'avait pas répondu et j'avais envie de dire que c'était mieux comme ça, mais je ne pouvais pas. Je regrette tellement de lui avoir envoyé ce message. 

J'entrai dans le magasin et pris un sachet plastique. Je me baladais dans les rayons en prenant quelques trucs pour manger. 

Qu'allais-je faire ce soir ? Mes yeux se posèrent sur des lardons et je savais immédiatement ce qu'on allait manger, des pâtes carbonara. C'était mon plat préféré et c'est celui que je faisais le mieux. 

Quand je pris les lardons une main se déposa sur mon épaule. Je fus paralysée en reconnaissant cette voix.

« Je me suis finalement dit que se serais mieux que je t'accompagne, me souffla mon père au creux de l'oreille. » 

Je frissonnai légèrement et mis les lardons dans le sac. Il enleva sa main et on se dirigea dans le silence jusqu'aux pâtes. 

Plusieurs regards curieux se posèrent sur nous, mon père avait l'allure d'un alcoolique -et malheureusement pour moi pas que l'allure- et il empestait l'alcool. 

Mon père attrapa les pâtes et une voix derrière nous retentit. 

« Faith ! » 

Je me retournai automatiquement pour voir Cameron accompagnée d'un homme aux nombreux tatouages apparent. Je souris légèrement malgré moi, mon père sembla le remarquer et fronça les sourcils. Dieu que j'étais dans la merde. 

« Qui sont-ils ? Demanda mon père, les sourcils toujours froncés. 

-Un ami de votre fille monsieur, répondit Cameron sans même me laisser répondre. »

Je lui lançais un regard noir. 

« Faith tu ne m'avais pas dit que tu avais rencontré quelqu'un, me reproche mon père en serrant la mâchoire. 

-Je... 

-On en parlera à la maison, il me lança un regard noir et mes yeux se remplirent de larmes il se retourna ensuite vers Cameron et son ami. quant à vous, je vous interdis de vous approcher d'elle s'est compris ?
? Sinon je n'hésiterais pas à vous régler votre compte c'est assez clair ? Articula mon père. »

Je baissais la tête, regardant mes chaussures. Je savais que toute cette histoire allait mal se terminer, voilà que mon père menaçait explicitement Cameron et son ami qui n'avait absolument rien fait. 

Je tentai de prendre le bras de mon père pour lui dire de partir mais il me poussa violemment au sol. Je me rattrapai sur mes coudes alors que des larmes roulèrent sur mes joues. Une vive douleur se logea dans mon bassin, alors que Cameron s'énerva. 

« Non mais vous êtes complètement malade ! Regardez ce que vous lui avez fait ! Cria Cameron. 

-Je fais ce que je veux c'est compris ! Ce n'est pas... » 

Je n'écoutai plus le reste, je me contentais de pleurer silencieusement, dans mon coin comme j'avais toujours fait. J'essayais de me relever, les larmes toujours présentes dans mes yeux, quand une main se tendit vers moi. 

Je vis le garçon qui accompagnait Cameron, il me fit un sourire compatissant et je pris la main qu'il m'offrait. Il me releva sans difficulté et je lui murmurais un merci auquel il répondit par un hochement de tête. Je retournai à côté de mon père qui était toujours en conversation avec Cameron. 

« Allons-y, je te jure que je ne le reverrais plus s'il te plaît allons-nous-en, les interrompis-je. 

-Non j'ai le droit de te parler bon sang ! S'exclama Cameron. 

-On ne se parle plus Cameron, jamais. J'espère ne jamais te revoir, je lui lançais un regard glacial. »

Je tournais les talons et me dirigeais vers la caisse suivie de mon père. 

« Attends d'être à la maison petite pute, me chuchota mon père alors que mon sang se glaça. » 

Ce qui était sûr, c'est qu'il allait m'en faire voir de toutes les couleurs, et je suis sûr que ce sera la pire des choses qu'il puisse me faire.

***

J'eus à peine le temps de passer la porte que je fus projetée au sol. 

« Qu'est-ce qui ne tourne pas rond chez toi ? J'ai toujours dit que tu ne devais jamais voir de garçons ! Me hurla-t-il en claquant la porte. 

-Je... Je n'ai p-pas cou-couché avec lui, bégayais-je. 

-Menteuse ! Tu mens ! Tu es exactement comme elle ! S'écria-t-il.

-Je ne suis pas comme elle ! M'indignais-je. 

-Dehors ! Hurla mon géniteur. 

-Que-quoi ? Bégayais-je. 

-Dégage-je veux plus te voir ! Me crie-t-il. 

-Mais, mais j'irais où ? Bredouillais-je les larmes aux yeux. 

-Je m'en fiche, maintenant, fiche le camp ! Rugit-il. » 

Je sortis par la porte avant de m'effondrer sur le sol de bitume, il ne me restait que lui maintenant.

BattueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant