Analysons et Écrivons de la Poésie !

Étude du Rythme - Partie 1 : Les vers (2/2)

Vous pensiez que c'était fini avec les vers ?!

huhuhu... è-é ! Allez au boulot ! il y a bien d'autres moyens pour instaurer du rythme dans ses poésies que de simplement rendre ses vers réguliers ! Allez, rentrons vite dans le cœur du sujet...

Comme vous le savez, dans un vers, certaines syllabes sont plus accentuées que d'autres. Dans les alexandrins (12 syllabes je rappelle), une pause importante, appelée césure, intervient souvent après la sixième syllabe. Elle sépare le vers en deux hémistiches.

Exemple : C'est un trou de verdure / / où chante une rivière.

Lorsque la ponctuation est absente, la césure peut prendre le rôle de la virgule (un chapitre sera dédié à l'usage de la ponctuation en poésie). Pour instaurer un rythme mélodique, il peut être très intéressant de faire rimer les hémistiches. On nomme cela les rimes internes ou brisées (il en existe d'autres comme les rimes batelées mais nous verrons cela dans un autre chapitre).

Exemple : (pardonnez la pauvreté des vers, c'est juste pour illustrer ^^)

C'est un trou de verdure // où chante une rivière

Dont la douce morsure // aime tel un éclair

[...]

Vous remarquez par l'exemple précédent que "éclair" n'est pas le dernier mot de la phrase. Parfois, une phrase se poursuit d'un vers à l'autre : C'est un enjambement.

Si un enjambement se réduit à un mot ou deux, on a affaire à un rejet.

Exemple :

Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine

Tranquille. ..................................................

Si, au contraire, une phrase débute à la fin d'un vers, et se poursuit sur le, ou les, vers suivant(s), il s'agit d'un contre-rejet.

Exemple :

............................................. souriant comme

Sourirait un enfant malade, il fait un somme.

Vous avez désormais de nouvelles cartes en mains pour faire parler votre imagination et mettre votre maîtrise des mots à l'épreuve. Il faut que tout ce que vous faites, dans votre œuvre, soit pensé ! Ça donne de la profondeur à votre texte. On ne place pas des rejets ou des contre-rejets par hasard ou pour dire qu'il y en a un ; toutes utilisations insolites de la structure de votre poésie attire forcément le lecteur sur un détail que vous souhaitez lui faire parvenir.

Un message ? Un placement pour créer une figure de style ? Une rime interne ? Peu importe, cela doit être pensé.

L'utilisation des enjambements permet de pouvoir placer n'importe quel mot où bon vous semble dans votre texte. N'oubliez pas qu'un compositeur de musique dispose de ses notes comme bon lui semble, vous êtes ce compositeur et les notes sont vos mots. Alors lisez vos vers à haute voix et écoutez votre mélodie, peut-être que cela serait plus rythmé si vous bougez un mot, à la fin d'un de vos vers, au début de votre vers suivant pour faire rimer l'hémistiche non ? ;)