DianaUn blanc s'était installé entre nous, l'évocation de mon passé me remet en mémoire plusieurs souvenirs que j'aimerais n'avoir jamais vécu, en parler me ferait sans doute du bien, selon ces putains de psy, mais me livrer à un hypocrite en blouse blanche ne m'aidera pas, ça ne ferait que raviver la douleur. Enfin Ken est loin d'être un de ces psychologues, mais qui sait comment il réagirait ou comment moi, je réagirais. Une seule personne connaît la source de mon mal-être, le problème c'est qu'elle en est la cause.
Je regarde Ken et secoue la tête, je lui expliquerai un jour, je lui ai promis.
La sonnerie de mon téléphone coupe, par bonheur, l'ambiance gênante qui s'est immiscée entre nous. L'écran m'indique que Ela tente de me joindre, je décroche,
" Diana, on vient de m'annoncer que le cours de ce soir est avancé, il commence à quatorze heures et finit à dix-sept. "
Merde je suis pas dans mon appartement, j'ai pas mes affaires, je sais pas où se trouve le métro le plus proche, il est bientôt treize heures et j'ai pas mangé.
" Tu aurais des affaires en plus pour moi ? Et des barrettes à chignon, s'il te plaît. "
" Oui j'ai, mais pourquoi, où es-tu ? "
" Je t'expliquerais, et je suis.. "
- Dans le quinzième, compléta Ken.
"Dans le quinzième."
" Je viens te chercher, donne moi l'adresse "
Il me dicte l'adresse que je répète à mon amie,
" J'arrive dans une trentaine de minutes, je passe par chez toi pour prendre tes pointes et je pari que tu n'as rien mangé, poulet ou jambon ? "
" T'es la meilleure, poulet s'il te plaît "
Merci Dieu d'avoir mis cette fille sur mon chemin.Une demi-heure plus tard, elle m'informe qu'elle est en bas de l'immeuble. C'est un moment que je redoute, comment suis-je censée dire en revoir à Ken, juste en lui parlant, je l'embrasse, où ? Une bise ou un baiser, une accolade peut-être.
Je cours dans les escaliers, une envie de me frapper le front me prend. Je lui ai serré la main, mais quelle idiote bon sang. J'imagine qu'il est déjà entrain de se moquer de ma réaction, merde qu'est-ce qui va pas chez moi ?
En plus j'ai pas son numéro d'un côté tant mieux, je ne veux pas encore plus me ridiculiser mais de l'autre, il me plait, et le revoir me ferai du bien.
Si on se retrouve, ce n'est plus une question de hasard.- Eh bien, qu'est-ce qui t'arrive, t'es toute rouge. T'as fais des trucs avant que j'arrive ? Me dit-elle avec malice.
- N'importe quoi, c'est juste que je viens de me taper une honte monumentale.
- Ma pauvre louloute, tu m'explique dans la voiture ?
- C'est ça paye toi ma tête, ironisais-je
Finalement, je lui ai raconté, je la vois tenter de cacher son sourire, d'un côté je comprends, à sa place je serais déjà entrain de faire quelques remarques sur ma maladresse. Je me remémore la scène et me voilà partie pour un fou rire, Ela se joint à moi.
Deux nanas entrain de rire aux éclats dans une voiture arrêtée au feu rouge.
Cocasse.Essoufflées et transpirantes, voilà notre arrivée triomphale dans notre salle de danse, à quelques minutes près on aurait sûrement évitée le regard plus que glacial du maître de ballet, je vais encore en prendre pour mon grade aujourd'hui.
- Mesdemoiselles, que nous vaut l'honneur de votre arrivée ?
- Eh biens monsieur, nous, nous avons cours avec vous enfin.. Ela tente de s'exprimer, en vain.
- Donc vous pensez que venir avec un retard pareil n'engendrerait pas des conséquences, vous ne faites qu'avoir tord mesdemoiselles.
Un silence pesant se fait ressentir, les autres danseurs nous regardent, les petites nouvelles de la dernière fois ricanent, pétasses.
- Que faites vous encore là, vous êtes trop stupides pour comprendre que vous n'avez plus rien à faire ici ? Sa voix me glace le sang, et surtout j'ai peur, peur que ses paroles soit vraies, que deviendrais je sans la danse. Rentrer en Russie n'est pas une solution envisageable.- Monsieur voyons, laissé une chance à ces dames, vous avez déjà renvoyé de vos cours, huit personnes en une semaine. S'en est assez.
La voix ferme du directeur de l'opéra a sans aucun doute été la plus belle chose que j'ai entendu de cette journée. Notre héros, je regarde Ela qui semble rassurée, notre carrière ne s'arrête pas aujourd'hui.Le cours reprend, les remarques fusent plus que d'habitude, ça se comprend.
Une fois dans les vestiaires, je me change et discute avec Ela, elle a rendez-vous avec un garçon rencontré dans la semaine, elle me demande quelle tenue elle devrait adopter, à la vue de son visage, il faut croire qu'un jeans et un pull n'est pas une tenue adaptée, mes conseils pour les garçons n'ont jamais été terribles.
Dans tout les cas je suis heureuse pour elle, elle semble avoir oubliée son ancien petit ami, d'ailleurs je suis toujours décidé à aller voir Jeremy, j'irai ce soir. J'avais noter son adresse et le code d'entrée de son logement sur un papier, papier qui est devrait normalement être dans mon porte-feuille, merde, il est où.
Tant pis pour le code, je me souviens approximativement de l'adresse.
Ce que je m'apprête à faire ne vengera pas mon amie certes, mais ça me défoulera, peut-être.👯
Nouvelle partie ☀️
J'ai changé la couverture de l'histoire j'espère que vous aimerez 🦋
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Spectacle
FanfictionDeux âmes d'artistes semblables mais différentes. Après tout qui se ressemble s'assemble et les contraires s'attirent, Deux arts se mélangent, le résultat ? Deux âmes mélangées. Lever de rideau, spectacle.