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Diana

Le ciel obscur dressé devant moi m'offre une vue imprenable sur la dame de fer vêtue de sa robe scintillante, aucun nuage ne vient voiler l'horizon, sur ma terrasse je termine un café qui aura peut-être comme bien fait de me donner du courage. Je regarde encore le décor digne d'une carte postale avant de déposer la tasse sur le rebord du comptoir, d'après certains dires j'ai énormément de chance de vivre dans cet appartement, d'avoir cette vue de ma fenêtre, mais je n'ai rien mérité, ce monde m'à été imposé. Peu de gens bénéficie de ce mode de vie pourtant me plaindre ne me pose aucun problème.
Salle gosse, diriez-vous.

Ne voulant pas prendre le métro ce soir je fais appel à un taxi. Le véhicule arrive et je demande à aller dans le vingtième. Le chauffeur n'est pas méchant mais sa fâcheuse habitude à parler à longueur de temps me fatigue et me fait lever les yeux en soufflant, vraie parisienne m'hurle ma conscience.

L'homme arrive près du cimentier Père Lachaise. Je paye ma course et sors du véhicule, sans pour autant esquisser un sourire au vieil homme, le cœur n'y est pas en cette soirée.
Près de vingt minutes plus tard je me rend compte que je tourne en rond et décide de me servir de la carte de mon téléphone pour retrouver l'adresse de Jérémy, mes jambes suivent le tracé indiqué et me voilà après quelques minutes devant un immeuble, seulement quelques voitures sont présentes, la nuit noire en décor, le vent souffle fort, je grelotte, si il y a quelques minutes j'étais confiante dans le taxi, voilà que de me retrouver seule sur ce parking me fou une peur bleue, j'en suis presque à oublier la raison de ma venue ici. Je tâtonne ma veste pour prendre la flasque que j'avais glissé dans l'une des poches intérieures, si mon courage se défile, le whisky me donnera peut-être de l'audace.

Je m'avance vers l'entrée principale du bâtiment quand une voix m'interpelle,
-  Beauté, il est bientôt minuit faudrait penser à rentrer chez toi.
C'est celle de Jérémy, presque un coup de chance si on est optimiste. Mais pour ma part je commence réellement à avoir peur. Je reprend une gorgée de l'alcool ambré puis me retourne et fais face à la cause principal des larmes de mon amie.
-  C'est justement toi que je venais voir.
Je tente de ne rien laissé paraître,
-  Quelle bonne visite, mais quel bon vent t'amènes Diana ?
-  Je suis la pour Raphaëla, pas pour tes blablas. Connard.
Ma voix que je considère comme ferme n'a aucun effet sur lui, à part peut-être de l'énerver, il se rapproche de moi, mon cœur s'affole, je me maudis d'avoir ouvert la bouche en ce moment même.
-  T'as dis quoi p'tite pute, écoute moi bien, ta pote j'en ai rien et j'en avais rien à faire, évite de faire la grande avec moi. Ça pourrait très mal ce passer.
-  Et tu comptes faire quoi. Connard.
Mais ferme là Diana, à quoi je joue bordel.
Jérémy est de plus en plus proche de moi, je ne recule pas, montrer dans quel état je suis ne me rendrai vraiment pas service mais l'idée de prendre mes jambes à mon cou me tente fortement.
-  Là princesse, t'aurais mieux fait de fermer ta jolie bouche.
Ses grandes mains s'appuient sur mes épaules, il exerce une pression et me pousse en arrière, je me retrouve le dos collé à un des murs du bâtiment.
-  Et c'est juste ça que tu comptes faire, c'est vrai que j'aurai dû fermer ma jolie bouche, dis-je insolemment.
Pour me faire taire Jérémy plaça sa main autour de mon cou, une pression de moins en moins supportable me fis suffoquer, à ce moment précis j'imaginais vraiment le pire.

Ne sachant pas quoi faire d'autre quand ses doigts se serrèrent encore plus sur ma nuque mon genou droit se balança à la rencontre de son ventre, les insultes fusèrent mais il me lâcha enfin, je toussais tout en essayant de faire à nouveau rentrer de l'air dans mes poumons.
-  T'es fière de toi salope ?
-  Plutôt oui, enfin j'ai faillit oublier mais j'étais là pour venger Ela.
La rage qui m'habitait me fit lever mon poing vers lui et je cogna son œil gauche d'une force qui m'était inconnue.
En réponse Jérémy fit claquer le dos de sa main contre ma joue, la douleur fut si vive que je ne pu retenir un cri aiguë.

-  Tu sais je m'en foutais totalement de Raphaëla mais toi, toi ma belle je te ferai des choses que tu n'imagine même pas trésor. Un sourire vicieux défigura son visage.
Sa voix me dégoûta presque autant que la paume de sa main se trouvant désormais sous mon menton, ses doigts emprisonnèrent mes joues, me forçant à le regarder.
-  Arrête ça, lâche-moi merde, hurlais je.
-  C'est pas maintenant qu'il faut crier beauté.
Putain dans quelle galère je me suis encore mise.

Pensant que j'allais perde une partie de ma dignité sur ce parking, je ferme les yeux en essayant de penser à autre chose, plusieurs scénarios se jouent dans ma tête, mais celui qui s'est réellement dérouler ma sans doute sauvé sur ce coup.

Je crois que la demoiselle t'as demandé de la laisser, non ?


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SpectacleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant