27

365 24 2
                                    


Diana

Des traces sillonnent mes joues, les empreintes que mes pleurs ont laissés sur ma peau.

Un verre de nouveau rempli au bord des lèvres je tente de distinguer la vue que m'offre Paris ce soir, mais les yeux trop embués je ne vois que vaguement le toit des immeuble et la lune qui éclaire faiblement les quelques fêtards qui rentrent chez eux.

Renversant la tête en arrière pour que les dernière goûtes d'alcool atteignent ma gorge je crois entendre frapper à ma porte, n'ayant absolument pas l'intention de faire un quelconque effort je laisse l'inconnu derrière ma porte, il partira bien à un moment.

Contrairement à ce souhait le bruit redoubla d'effort, lassement je me retourna et avança en vacillant vers ma porte d'entrée.

J'enclencha péniblement la poignée et fit face à Ken.
- Ah c'est toi, réussi-je à prononcer
- Trois heures du matin Diana, tu veux que ça soit qui d'autre.
Je fit la moue et me decala, invitant Ken à prendre place dans le salon.
- Tu pus l'alcool.
- Je sais.
- Explique moi, maintenant. Articula Ken fermement.

Je me retourna de nouveau vers lui, les yeux luisant.

- Tu as pleuré, ne me dit pas que c'est le froid.
- Non c'est le vent.



Ken a fini par me rejoindre, légèrement alcoolisé il s'est allongé sur le sol près de moi, en étoile de mer on ne fait que regarder le plafond parfaitement blanc.

- J'ai perdu mon père à quinze ans.

Je venais de lâcher cette information sans réfléchir, laissant la pièce encore plus silencieuse qu'elle ne l'était déjà.

- Il était français, avec ma mère ils se sont rencontrés à Paris et par amour il l'a suivi jusqu'en Russie, là-bas ils ont fait fortune dans l'industrie du textile, c'était un vrai duo, quoiqu'ils fassent la réussite pointait toujours le bout de son nez. Ils s'aimaient tellement fort, tellement qu'ils ont decidés de partager cet amour avec un enfant. J'ai été leur seul enfant. On était beaux vraiment, on a même eu un chien.

À se souvenir je laissa mes lèvres dessiner un sourire.

- Mais tout ça, ma voix se cassa et ma gorge fût prise d'une lourdeur sans nom m'empêchant de continuer à me livrer.
Mes larmes coulaient déjà lorsque Ken pris ma main, m'encouragant.

- Tout ça, ce rêve c'est fini un soir. J'avais été invité à une soirée chez des personnes de mon lycée, je ne connaissais pas les organisateurs personnellement mais j'y suis quand même allée. J'avais jamais été à des soirées avant celles-ci, j'avais jamais bu d'alcool avant ce soir là.

Le pouce de Ken caressa la paume de ma main.

- C'était une bonne soirée, j'avais bu quelques verres mais rien de bien grave jusqu'à ce qu'un jeu soit mis en place, le perdant devait boire un verres. C'était amusant, vraiment. Mais au bout de quelque partie j'étais plus en état de tenir debout, l'euphorie avait pris place en moi, je riais pour un rien, je criais au lieu de parler. J'ai fini par appeler mon père pour qu'il vienne me chercher.

Les larmes reprirent place dans mes yeux, le visage déformé par la tristesse j'aggripa la main de Ken.

- Une fois dans la voiture j'ai fais une crise de panique dû à l'alcool ingurgité, j'étais incontrôlable, je respirais si fort, si rapidement. Je pleurais toutes les larmes de mon corps quand mon père a tenté de me calmer.

Cette fois j'éclata en sanglot.

- Deux secondes Ken, il a quitté la route des yeux deux secondes. Ça lui a été fatal.

Ma voix se perdit dans le bruit des mes pleurs. Ken toujours silencieux me pris dans ses bras, remontant sa main le long de mon dos, j'essayais en vain de calquer ma respiration sur la sienne pour me calmer.

Il m'a fallu dix minutes pour que mon souffle redevienne régulier.

- Je me suis réveillé le lendemain dans un lit d'hôpital, je me souvenais de tout. Du sang, du visage inerte de mon père, des débris sur la voie publique. Suite à ça je suis rentré chez moi quelques jours après, mais à ce moment Ken je n'aurai jamais imaginé que la situation aurai pu être pire. C'est à partir de ce moment que les relations entre ma mère et moi se sont dégradés. J'avais tué son mari.

- Elle m'en toujours voulu d'avoir bu, de l'avoir appelé, elle a voulu si fort que ce soit moi à la place de mon père. Et moi aussi. Je ne peux pas lui en vouloir pour cela, elle a raison c'est en grande partie ma faute si il n'est plus de ce monde.

- Tu vois, ça encore j'aurai pu le supporter mais seulement deux ans après elle s'est remariée avec un homme, un riche de la région. Je lui en ai voulu à mon tour de remplacer l'homme qu'elle a tant aimé si vite, mais pour elle je n'avais plus aucun droit de parler de lui, en son nom. Depuis, toute les fois où on a eu de bons contacts ne sont que des souvenirs qui datent d'avant la mort de mon père. Et depuis cette soirée là, la nuit me fait terriblement peur.

Mon salon s'imprenia encore une fois d'un lourd silence.


👯‍♀️


Voilà le mystère que cache Diana. Qu'en pensez vous ?
J'ai adoré écrire se chapitre que j'ai corrigé encore et encore pour avoir une histoire assez prenante.

SpectacleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant