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Ken

Je suis dans les loges, dans une dizaine de minutes je monte sur scène, la pression monte peu à peu mais reste minime face à mon envie de me dépasser ce soir. Je regarde mon équipe de bras cassés sautiller partout dans la pièce, leur folie est contagieuse, tellement que je me retrouve à bouger dans tous les sens accompagné de Doums et de Moh sur un vieu son de rap américain. Ma folie passagère redescend vite par l'arrivée d'un des techniciens qui commence le décompte de seconde en seconde.

Zéro

Me voilà sur scène, le temps d'une soirée, Paris est à moi.

J'entends la foule acclamer mon arrivée, à chaque fois c'est pareil, je me retrouve à regarder la fosse en me demandant qui je serais sans eux, sans doute personne, mon public me fait vivre. Mais à peine ai-je le temps de prendre conscience de ma situation que les premières notes de Martin Éden se font entendre, va falloir assurer ce soir.

Au fil du temps et des sons que j'enchaîne je me rend compte que c'est ça la vie que je voulais mener, je vis un rêve éveillé. La mélodie de Reuf commence, un coup d'œil dans les coulisses et je vois ma meute réuni au complet, qu'est ce que je serai sans eux aussi, orphelin sans doute, c'est ma famille, celle choisie avec le cœur. Les paroles leurs sont adressées, frères d'une autre mère.

Toutes les pistes de Feu sont passées, il ne manque plus que On Verra, l'euphorie est à son apogée quand je vois Doums se ramener sur scène avec des bateaux en plastiques dans les mains, quoi de mieux qu'un bain de foule après deux heures de concert, je me jette sur un des pneumatiques, me laissant guider par les fans.

Ma folie se dissipe peu à peu quand je finis de remercier le public, je retourne dans les loges, j'y retrouve mon équipe et quelques filles au fond de la pièce, je ne vais pas jouer à ça ce soir. Au bout d'une heure je finis par quitter la salle après avoir saluer et remercié tout le monde et décide de retourné au café voir comment y est l'ambiance la nuit.

Mes jambes me guident, le chemin était facile à mémoriser, j'en profite pour observer la ville lumière, je regarde les appartements autours de moi, une pièce viens de s'allumer, un père de famille qui rentre du travail peut-être, il embrasse ses enfants ou trop tard ils sont déjà au lit, dans l'appart' d'en face, se trouve une étudiante qui révise ses partiels , elle restera éveillée jusqu'à pas d'heure et sera en retard pour son examen le lendemain, qui sait ?

Tout en marchant mes pensées me ramène à la fille du café, notre contact a été restreint à un coup d'œil mais quelque chose émane d'elle, comme une force, elle un regard qui instaure le respect et j'aimerais vraiment la revoir, non pas pour la mettre dans mon pieu, ni pour une histoire d'amour dont toutes les demoiselles raffolent, elle est mystérieuse et j'aime ça. Après je ne vais pas faire en sorte de la retrouver à tout prix si elle croise de nouveau mon chemin je verrai ça comme un signe, je ne crois ni au hasard ni aux coïncidences, si on doit se revoir, on se reverra.

Le café n'est plus qu'à quelques mètres et le vent frais qui claque mes joues me force à avancer plus vite, qu'elle idée de sortir en t-shirt en plein mois d'avril, comme quoi le dicton " avril ne te découvre pas d'un fil " c'est pas une connerie. Je pousse enfin la porte de la brasserie et m'installe au bar, de la musique jazz se fait entendre, j'aime bien.

Le siège à côté de moi est occupé par un manteau et un sac, de fille, la propriétaire est sans doute au toilette, je ne vois aucun verre à sa place, si cette inconnue revient, nous serons que trois dans la pièce, le barman, l'inconnue et moi, aller histoire de faire connaissance je commande pour elle un mojito et pour moi un whisky, pur.


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Mais qui est donc l'inconnue ¿
Pour ma part j'espère que l'histoire vous plaît toujours, n'hésitez pas à commenter 😘

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